Sorti en 1942, La Splendeur des Amberson constitue son deuxième long métrage en tant que réalisateur après Citizen Kane (1941).
Le film de Orson Welles est inspiré du roman homonyme de Booth Tarkington qui lui valut le prix Pulitzer en 1919. Une adaptation muette du roman, baptisée Pampered Youth, avait été réalisée en 1925.
Orson Welles voulait réaliser Les Aventures de M. Pickwick d'après Dickens, avec W.C. Fields. Mais l'acteur était déjà sous contrat avec un autre studio. La RKO, sa maison de production, accepta de financer l'adaptation du livre de Booth Tarkington à la place.
Orson Welles animait une émission de radio intitulée First Person Singular. Il avait déjà adapté à l'antenne une oeuvre de Booth Tarkington, Penrod et Seventeen, puis le 29 octobre 1939, il présentait sa version de La Splendeur des Amberson en compagnie de Walter Huston.
Pour le personnage de George, Booth Tarkington s'est sûrement inspiré d'Orson Welles lui-même. En effet, il connaissait la famille de l'acteur/réalisateur, Orson Welles avait comme réputation d'être trop gâté et son nom véritable était "George Orson Welles" ce qui lui valait d'être appelé George ou Georgie.
Comme le personnage d'Eugène Morgan, le père d'Orson Welles était inventeur. On lui doit la gamelle utilisée par les soldats de l'armée américaine et une lampe de bicyclette à carbure.
En 1940, la maison de production RKO offre un contrat en or à Orson Welles. L'acteur-réalisateur touche un salaire enviable et dispose du droit d'être scénariste, producteur, réalisateur et interprète de ses propres films ! Mais, n'obtenant pas le succès escompté aux Etats-Unis avec Citizen Kane, la RKO reconsidère le contrat et Orson Welles ne bénéficie pas de la même liberté pour La Splendeur des Amberson. En effet, Orson Welles n'a plus aucun contrôle sur le montage final du film.
Futur réalisateur et producteur, Robert Wise collabore pour la seconde fois avec Orson Welles en tant que chef monteur, un an après Citizen Kane.
Pour améliorer les rapports entre les Etats-Unis et l'Amérique du Sud, Welles est envoyé tourner un film au Brésil par Nelson Rockefeller, un actionnaire de la RKO, alors même que La Splendeur des Amberson est en tournage. Profitant de son absence, le comité de la RKO réunissant Robert Wise, Jack Moss, Joseph Cotten, Harry J. Wild et Russell Metty font valoir leur droit sur le montage final. Le film dure désormais 88 minutes (au lieu de 141 !) et la chute est remplacée par une "happy end".
Orson Welles a déclaré : "Ils ont détruit les Ambersons et cela m'a détruit ! ". La RKO est en effet responsable du nouveau montage de La Splendeur des Amberson, de l'annulation du projet brésilien It's all True et de son éviction du projet Voyage au pays de la peur au profit de Norman Foster. Cela lui donne la réputation de ne pas aller au bout de ses engagements : durant quatre ans, Orson Welles ne sera plus qu'acteur.
La Splendeur des Amberson de Orson Welles ne fait pas sensation quand il sort au cinéma. En effet, il est projeté dans les salles après un autre film, Mexican Spitfire Sees a Ghost.
Aux Oscars de 1942, Orson Welles est nominé dans la catégorie meilleur film et Agnes Moorehead dans la catégorie meilleure second rôle féminin. La même année, cette dernière est sacrée meilleure actrice aux New York Film Critics Circle Awards.