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    La Sirène
    Anecdotes, potins, actus, voire secrets inavouables autour de "La Sirène" et de son tournage !

    Travail de mémoire

    La Sirène est le premier film d'animation de Sepideh Farsi, après une dizaine de documentaires et de longs métrages. C'est un projet qu'elle mûrit depuis 2009 : "Il était nécessaire pour moi de montrer cette guerre oubliée que certains historiens surnomment ‘la première Guerre du Golfe’. Je voulais livrer une sorte de témoignage à travers l’histoire d’un adolescent qui tente de sauver les habitants de la ville assiégée d’Abadan en repérant un ‘lenj’ – un bateau traditionnel du sud de l’Iran, qu’il baptisera La Sirène et dont il fera son arche".

    Une réalisatrice interdite de territoire

    Sepideh Farsi était adolescente lorsque la guerre entre l'Iran et l'Irak a éclaté : "Je suis restée en Iran jusqu’en 1984 et j’ai vécu la deuxième moitié de la guerre depuis la France. J’étais obligée de partir car on ne m’autorisait pas à suivre des études en Iran et que j’avais connu la prison pour mon activisme au lycée. A l’époque, nous vivions comme des doubles dissidents : nous n’avions plus voulu de la monarchie et nous ne voulions pas plus du pouvoir des religieux. Le régime nous considérait comme des ennemis de l’intérieur."

    Interdite de territoire depuis 2009, elle n'a pas pu retourner en Iran pour tourner La Sirène. Par ailleurs, il était impensable de tourner dans la ville d'Abadan, qui a été l’une des villes martyres du conflit et qui a été presque entièrement détruite : "J’avais envie de me servir des possibilités offertes par l’animation et d’y apporter mon expérience en prises de vue réelles. Il s’agissait de réaliser une fiction d’animation avec une touche de réalité historique".

    Collaboration

    Sepideh Farsi ne dessine pas, mais sa rencontre avec Zaven Najjar en 2014 est décisive. C’est lui qui signe la direction artistique de La Sirène. Et pour le scénario, elle a fait appel à son complice Javad Djavahery, qui est persona non grata en Iran également.

    La musique

    Dès les premières secondes du film, on peut entendre le son du dammam, le tambour traditionnel du sud de l’Iran. La bande-son se distingue par sa diversité : Neyanban (sorte de cornemuse iranienne), pop rock, orgue arménienne et même générique de Goldorak. La musique a été confiée à des musiciens iraniens mais aussi au trompettiste et compositeur français Erik Truffaz, qui avait déjà collaboré avec Sepideh Farsi pour Demain, je traverse en 2019.

    L'animation

    Zaven Najjar revient sur l'animation de La Sirène : "Les personnages sont en 3D avec une technique spécifique qui donne le sentiment qu’ils ont été dessinés en 2D. La plupart des décors sont en 2D. Avec des personnages en 3D, Sepideh [Farsi] pouvait davantage travailler comme elle le fait habituellement avec des acteurs. C’était également plus simple d’avoir des points de vue complexes en 3D. Cela nous a permis d’obtenir une esthétique plus proche du cinéma en prises de vue réelles."

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