Haut perchés est réalisé par Olivier Ducastel et Jacques Martineau, qui ont signé ensemble presque une dizaine de films, dont Jeanne et le garçon formidable qui les a révélés et a récolté deux nominations aux César.
Olivier Ducastel a eu l'envie de tourner un film dans son appartement car il le trouvait cinégénique. La chambre étant utilisée par l'équipe pour le maquillage notamment, l'histoire devait se dérouler dans la pièce principale. Ce lieu unique est devenu une contrainte technique et scénaristique. Quant à la thématique, le réalisateur s'est inspiré de sa rencontre avec plusieurs garçons qu'il qualifie de manipulateurs et narcissiques : "c’était probablement trop autobiographique comme cheminement et j’ai eu l’idée d’inverser la situation, de faire en sorte que ce soit cinq personnes qui ont été en contact avec le même pervers et qui, du coup, se rencontrent, font connaissance par l’intermédiaire de cette personne".
Avoir travaillé à une adaptation filmée de la pièce Juste avant la fin du monde de Lagarce a renforcé l'envie chez Olivier Ducastel et Jacques Martineau de faire des dialogues le moteur de leurs films : "c’est souvent comme ça dans nos scénarios, j’adore la langue, j’adore voir des gens parler. Toutes les actions dans Haut-Perchés, sauf celles de la vie quotidienne, sont hors-champ !"
Les réalisateurs ont fait appel au directeur de la photographie Manuel Marmier avec lequel ils avaient déjà collaboré sur Théo & Hugo dans le même bateau : "on s’est dit qu’il fallait faire évoluer l’espace chromatiquement construit d’une séquence à l’autre tout en gardant la cohérence du lieu. Du coup on a choisi un lieu qui, dès le début n’est pas naturaliste. Même s’il y a des couleurs dans cet appartement, il y en a beaucoup moins que dans le film ! On les a toutes poussées".
L'idée était de souligner l'artificialité et la théâtralité du film pour se rapprocher de l'univers de Fassbinder : "D’habitude, ce qui se fait, c’est d’adapter une pièce de théâtre. Là, l’idée, c’était de faire un film qui donne l’impression qu’il y aurait une pièce de théâtre qu’on a adaptée !"