Voici l’exemple de différence entre un film traité a l’américaine et un à l’européenne et le coté formidable est que c’est partant d’un schéma et d'une dramaturgie identiques, famille/ scientifique non cru, etc, parfois même avec les mêmes moments de bravoure ou invraisemblances. Vous y penserez avec une certaine scène en pente et une vitre craquelée. Vous y penserez dans l'ascenseur. Alors oui, on trouve des passages héroïques et vous retrouverez des inspirations de San Andreas, Le Jour d'après. Oui mais ici ce n’est pas de l’ « Entertainment » et si l’on trouve une scène identique dans Jurassic Park II, c’est, en matière de dramaturgie, d'aspect visuel et de vulnérabilité des personnages, l’inspiration du Spielberg de la Guerre des Mondes.
Ici le film prend son temps. Les personnages sont réalistes. Ils ne seront pas épargnés dans leur vécu. Ici les corps souffrent, les victimes sont amochées. Le traumatisme est présent sur les visages. Ici les plans, fixes ou par mouvements lents, accentuent le drame avec une vrai recherche visuelle (cette silhouette recroquevillée, à travers une porte de cage d’ascenseur, unique lumière d’un puit sans fond rougeoyant !). Ici, on peut arrêter l'histoire sans revenir sur tout le monde.
Alors à mêmes intrigues, à mêmes scènes, j’ai pris plaisir en ce tremblement de terre, qui comme d'habitude, écrase un peu les gens mais ici l'omelette est norvegienne. L'application, l’implication sont là. Un bon cru dans cette catégorie où tout se ressemble tant.