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CH1218
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3,0
Publiée le 12 août 2023
Un prof (Bourvil) part en guerre contre le tube cathodique. Beaucoup de cocasserie dans ce bon film de Jean-Pierre Mocky mais qui, en plus d’avoir pris un coup de vieux, a fini néanmoins pas me lasser.
Un film d'autant plus décalé qu'en le voyant 55 ans après sa sortie, je me dis que comparativement l'énergie déployée dans ce film n'a rien à devoir aux films actuels. Des scènes assez drôles sur un thème d'époque : les méfaits de la télévision chez les enfants. On voit que les gens sont scotchés aux écrans, c'est un peu ce que l'on voit aujourd'hui dans les transports en commun où chacun transporte son objet d'aliénation personnel (OAP). De ce côté-là rien n'a changé. Un prof de français imagine un stratagème pour bloquer les téléviseurs. Malin. Un brochette d'acteurs de l'époque, tous morts aujourd'hui, enfin presque.
Où l'on apprend qu'en 1968, la télévision est déjà un phénomène de société, et un phénomène plutôt anesthésiant. C'est dans ces conditions que Jean-Pierre Mocky imagine une satire dans laquelle un professeur de lettres excédé et quelques complices sabotent les antennes de leurs élèves en espérant récupérer leur attention. Avec son sens de la caricature, Mocky montre des français rivés à leur poste de télévision et complètement paniqués pour peu que l'image se déforme. Comme souvent, le cinéaste-trublion dépasse le simple cadre de son sujet par des aventures débridées, loufoques et traversées par des personnages pour le moins singuliers. La satire tourne à la farce et c'est ce qu'on aime (en général) dans les Mocky des années 60, dans ce cinéma qui semble finalement moins improvisé que libre tout simplement. Le cinéaste ne s'interdit rien, ni les gags puérils, ni les physionomies les plus grotesques (parmi elles, spoiler: Francis Blanche en dentiste blond ou ce duo de policiers placides de la Brigade télévisuelle!) . Il y a profusion de dialogues et de moments saugrenus, et c'est ce qui explique le récit peu structuré. Le ton de la comédie, forcément original, n'en est pas moins drôle.
J’ai toujours été surpris par l’indulgence de la critique dont bénéficie Mocky - probablement due à sa grande gueule, sa fausse insolence et ses idées soixante-huitardes anarchisantes. Surpris tant je trouve ses films bâclés et prévisibles. Celui-là, sur l’abrutissement des masses par la télévision - n’échappe pas à la règle, lourd avec des effets comiques parfois drôles (« Je suis l’amant de Madame »/ « Prouvez-le »/ « Retournez-vous ! »), et ceci malgré les efforts de Bourvil et une distribution très haut de gamme.
Ce n'est certainement pas le film du siècle, ni même de cette année 1968. Le scénario est un peu tiré par les cheveux, et tente de dénigrer la télévision et son impact sur les jeunes téléspectateurs. Bourvil, toujours excellent, aide à atteindre l'objectif d'attirer notre attention tout au long du film. A voir par tous les amateurs de comédie, de toute âge.
La Grande Lessive (!) est un film réalisé par Jean-Pierre Mocky et sorti en 1968. Cette comédie satirique est dans la pure veine des films de Mocky : un professeur de français veut arrêter l'abrutissement de ses élèves par la télévision en neutralisant les antennes. Ce pitch entraine une succession de gags par toujours très drôle. L'ensemble se regarde pour ses principaux interprètes (Bourvil et Francis Blanche en tête) et pour la composition très réussie de François de Roubaix. Pour le reste, c'est du Mocky pur jus : plans approximatifs, post-synchro calamiteuse, dialogues un peu lourds, fin de film partant dans tous les sens etc. Un Mocky intéressant, corrosif mais qui aurait pu être mieux développé si le scénario était plus subtil. Dommage.
Curieux sujet au début de la télévision (nous sommes en 1968) : un professeur de français sabote les antennes de télévision de ses élèves, car ceux-ci sont abrutis par celles-ci et dorment en classe. Nous sommes donc là au début de la télévision. Mais c'est une sujet qui pourrait être transposé avec la télé-réalité ou les réseaux sociaux.
C'est bien évidemment traité avec le style de Jean-Pierre Mocky. Avec une belle distribution : Bourvil en professeur de français possédé par sa mission, Francis Blanche en dentiste obsédé sexuel, Michael Lonsdale en majordome du Général De Gaulle (dans une série de scènes jubilatoires autour de l'alcool dans son appartement avec sa femme), Roland Dubillard en professeur de sport homme à tout faire de Bourvil.
Ajoutons les policiers, débiles comme souvent chez Jean-Pierre Mocky. Et n'oublions pas Jean Poiret toujours parfait en faux-cul et menteur de haut vol.
Le clou du film est Bourvil dans un personnage loin de ses distributions habituelles où il est le guignol de service. Ici il est en quête pour s'assurer que ses élèves apprennent et ne soient pas abrutis par la télévision.
Un film jubilatoire qui n'engendre pas la mélancolie avec une dramaturgie à la serpe, made in Mocky.
Un film audacieux et paradoxal, qui semble toujours d'actualité, où Bourvil incarne avec brio (voire génie) un moderne Don Quichotte luttant contre les antennes de télévision comme son auguste prédécesseur combattait les moulins à vent. Cette comédie d'aventures loufoque vaut par les prouesses (notamment physiques !) du célèbre comédien, l'excellent trio formé avec Dubillard et Blanche qui semblent une paire de Sancho Pança, l'étonnant duo d'inspecteurs de la "brigade radiophonique" (Perez et Reboleux). Seul Poiret est pour cette fois un peu en retrait. Mais il vaut aussi pour une certaine vision de la culture, et de la nécessité de la défendre, incarnée par ce curieux agrégé de lettres. A mon avis le meilleur des trois Mocky avec Bourvil (bien que les deux autres soient très bons aussi).
Une farce caustique de Jean-Pierre Mocky sur un excellent sujet qui part sur de très bonnes bases mais devient malheureusement très vite hors de contrôle.
Belle idée, toujours actuelle, on pourrait en effet très facilement substituer les réseaux sociaux ou le portable à la télévision, mais comme souvent chez Mocky, les belles idées sont gâchées par un scénario et une réalisation bâclés. On décroché assez vite même si les acteurs semblent s'amuser beaucoup. Le cinéma de Mocky est toujours provocateur, incisif, ironique et mordant, mais le risque est de frôler le ridicule et l'ennui. C'est le cas ici.
Oui les gags sont un peu puérils, oui c’est inégal, mais… Mais Bourvil ! Bourvil en hussard noir de la République, en saboteur rêveur avec ses lunettes et sa petite barbiche, suffit à rendre le film jouissif. Les dialogues, le langage, un régal. « La voix cristalline de nos speakerines », ah ! Le propos, très mai 68 (et pour cause !), délicieusement piquant et plus que jamais d’actualité, n’en déplaise à ceux qui trouvent que le film a « mal vieilli » ; remplacez la télé par Internet…
Merci Arte de le repasser !
PS : Ce serait possible de corriger l’affiche du film ? Et d’ajouter le point d’exclamation, c’est la seule partie du titre qui soit de Mocky, il y tenait !
un peu trop dissident pour être un grand classique de notre si bon humour français. de vrais personnages assurés par de si bons acteurs. Bourvil est impressionnant d'agilité et d'expérience. des bons mots, des thèmes et idées qui restent bien modernes. allez-y