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mazou31
94 abonnés
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4,0
Publiée le 10 août 2019
En hommage à Jean-Pierre Mocky j’ai revu « La grande lessive (!) » cinquante ans plus tard. La télévision était déjà ringarde et « bouffeuse de temps de cerveau disponible ». Alors évidemment Mocky se devait de faire un carton sur cette société déjà abrutie par le mal ! Ça tape dur, ça délire, ça court dans tous les sens… et c’est encore drôle malgré le vieilllissement certain. C’est brouillon comme tous ses films, filmé au pas de charge et soutenu par une bande de célébrités de l’époque. De Bourvil, professeur illuminé, à Francis Blanche, obsédé sexuel, en passant par les représentants de la police que Castaner ne renierait pas, tous se donnent à fond dans des gags plus que loufoques.On se régale encore de l’ironie mordante et de la verve de toute cette équipe.
Un des meilleurs Mocky, une comédie excellente, servie par des acteurs prestigieux (Bourvil, Blanche, Poiret, Dubillard, Lonsdale, Tissier), tournée en plein bordel (durant Mai 68), et basé sur un sujet très original (un professeur distingué se met en chasse contre la télévision, qui pervertit ses ouailles). Bourvil, Blanche et Poiret sont géniaux, et le film est, comme tout bon Mocky qui se respecte, caustique. A voir !
”La Grande Lessive”, qui aurait dû s’appeler ”Le Tube” aux dires de Mocky, n’est pas complètement inintéressant. Surtout parce qu’il photographie une époque où la télé commençait à conditionner le quotidien des Français, et à bousculer leurs habitudes. Hélas dans la forme, ce neuvième film de Mocky déçoit, victime de son aventure bien trop ambitieuse. Si on comprend qu’en 1968, l’ORTF, la télé d’alors, profitait d’un élan de curiosité général pour abrutir les foules, au point que certains en soient devenus esclaves; si on mesure combien la petite lucarne a interpellé les intellectuels français comme elle le refera en 2001 avec l’apparition du ”Loft Story”, on constate vite que l’entreprise (c'est-à-dire, projeter un élixir miracle sensé saboter toutes les antennes de télé parisiennes) est mission impossible. Ensuite? La critique sociétale devient vite une comédie décousue et franchouillarde, où chacun y va de son petit numéro et où le mot fin se fait vite attendre. Bourvil barbu semble être quelqu’un d’autre en professeur de lettres, Francis Blanche n’est que très moyennement drôle en médecin malheureux, et Jean Poiret impose tout juste de sa présence en patron télévisé. On trouve finalement le moyen de rire grâce aux policiers que Mocky aime toujours ridiculiser, à travers Marcel Pérès et Jean-Claude Rémoleux (surtout). On soulignera au passage l’excellente b-o de ce surdoué qu’était François de Roubaix. Les trois millions de spectateurs de l’époque ne se sont déplacés en salle par hasard, mais pour comprendre le phénomène télévisuel dont ils étaient alors devenus des esclaves conscients. Rien de bien grave face à la bouffonnerie informatico-électronique actuelle, mais ce film, symboliquement tourné en Mai 68, est lui aussi un témoin de la révolution culturelle. L’honneur est donc plus que sauf.
Comme d'habitude une attaque à règle de la société avec des personnages et des acteurs décalés et excellents. Hélas comme souvent, Mocky peine à maintenir le rythme et la qualité imposé au départ pour au final tourner un peu en rond.
Mocky s’intéresse au fait de société l'entrée de la télévision dans les foyers français en était un,c'est le sujet de son film. Un instituteur va partir en croisade contre cette machine qui accapare l'attention de ses élèves. Le fond n'est pas toujours bien traité mais ça reste amusant et caustique.
Lassé de voir ses élèves accros de télévision dormir en classe, un professeur de français (Bourvil) aidé de deux acolytes entreprend de pulvériser sur les antennes un produit qui empêche la réception des émissions. Rejoints par un dentiste (Francis Blanche), ils sont pourchassés par la police, aidée par une directeur de chaîne TV (Jean Poiret). Sur un canevas proche de celui de « Un drôle de paroissien », et avec les mêmes comédiens, Mocky construit une comédie rythmée dans laquelle s’entremêle satire sociale et pitreries. Policiers minables, directeur de chaîne cassant et imbu de sa personne, dentiste lubrique et vénal, s’opposent au professeur idéaliste dans une farandole d’effets de poursuite. Excellent numéro burlesque de Lonsdale jeune. L’enchaînement permanent des gags rend le film désopilant, l’alternance de leur type assure la continuité de son intérêt, même si beaucoup d’effets sont gros, beaucoup de plaisanteries sans finesse. La critique sociale sous-jacente, bien que traitée avec désinvolture, reste présente, et n’a guère perdu de son actualité. Un bon film pour rire, qui peut aussi donner à penser.
Un Mocky avec Bourvil ça ne se refuse pas pourtant on ne peut pas dire que La Grande Lessive soit d'une grande réussite malgré un ton cocasse bien présent et un brin provocateur (surtout à l'époque) ; on se laisse prendre au début mais on ne peut pas dire que cette comédie soit très dynamique de plus les situations comiques sont inégales heureusement que les acteurs assurent. Sinon le sujet est encore d'actualité soit de dénoncer la télévision qui détourne les jeunes mais on pourrait par exemple critiquer les réseaux sociaux ou leurs portables qui détournent leur attention.
Un film visionnaire, et c'est bien là sa seule qualité, car pour le reste on s'ennuie ferme. Bourvil et Blanche ne se ménagent pas pourtant, brassant de l'air sans arrêt, mais en vain. Les dialogues manquent cruellement d'intérêt. L'intrigue tourne à vide et frise à maintes reprises le ridicule. Les gags sont tellement pitoyables qu'ils en sont parfois touchants. Bref, un film qui a très mal vieilli.
Allociné m'indique que ma critique sera publié lorsque le film sera sorti. On se demande que ça sera le cas sachant que le film date de 1968 ! Ce film de Mocky est une "grosse" comédie mené tambour battant par un Bourvil en grande forme avec sa barbe façon collier et son manteau col Mao. Bref, un Bourvil qui change un peu. Il est moins guilleret que dans d'autres films mais a toujours de l'enthousiasme et son humour n'est jamais loin. Mocky fait une satyre de la télévision et 55 plus tard son film est toujours d'actualité. Maintenant ce n'est pas la télé mais plutôt les écrans en général. C'est dommage qu'il n'y ait pas un peu plus de profondeur dans ce film. Les gags qui s'enchainent ne sont pas toujours réussi et le scénario est un peu creux.
Un Mocky inintéressant. Mal joué. Et le message que veut délivrer Mocky : les dégâts de la télévision , ne passe vraiment pas tant que c'est d'une lourdeur à tous les étages. Que fait Bourvil ici ? Pas possible de finir ce film
Un attentat contre la télévision française : rien de plus délirant et décalé pour ce film de Mocky. Le professeur de lettres, porte-parole de la culture ( et ayant un nom de révolutionnaire, Saint-Just ), voulant abattre le nouveau "savoir" qu'est la télévision, devient un inquisiteur, mettant en danger la population parisienne. Il ira saboter l'antenne d'une cathédrale, bousillant lui-même la parole évangéliste, jusqu'à celle de la Tour Eiffel,point central de la diffusion télévisuelle et réveille alors les gens zombifiés par le poste ( les antennes du générique font penser à des croix de tombes ). Le titre du film renvoie aussi au lavage de cerveaux par la télévision. De ce scénario Mocky ajoute un rythme rapide, participant au burlesque du film. Le tout fait gentiment rire, en plus de ressembler à une comédie sympathique, franchouillarde mais collant au côté populaire qu'assume Mocky. Notons la coïncidence que ce film fut tourné un mois avant mai 68, où la population française se révolta contre une opression et un état avant-gardiste.
Mocky dans sa meilleure veine, corrosif comme il se doit, à l'instar du procédé du film pour lutter contre l'abêtissement par la télévision. On sent bien que les comédiens se sont amusés comme des petits fous, de l'excellent Bourvil à l'inénarrable Francis Blanche. Toutefois, le film semble perdre de son propos au fur et à mesure de l'avancée de l'histoire, tournant plus à la course-poursuite façon Benny Hill en oubliant de reprendre son marteau pour asséner son message, témoin les dernières scènes très expéditives. Les péripéties de cette Grande Lessive restent quand même assez amusantes, et d'une grande actualité.
« La grande lessive » de Jean-Pierre Mocky est sorti en 1968 reprenant un des slogans « la télévision est l’opium du peuple » … ou plutôt ici les enfants dorment en classe du fait de la télévision ! Le professeur de lettres Armand Saint-Just (Bourvil) va s’en émouvoir et après des pétitions restées sans suite, il va - en bon révolutionnaire - passer à l’action avec le professeur d’éducation physique (Roland Dubillard), un chimiste (le toujours délicieux Jean Tissier) et recruté par hasard un dentiste (Francis Blanche) plutôt intéressé lui par les rondeurs féminines et l’argent. Ils vont tous les 4 grimper sur les toits pour « pulvériser » les antennes déformant ainsi les images télévisées. C’est un franc succès mais devant l’absence de réaction des autres professeurs et du proviseur du lycée, les 4 comparses vont passer à un échelon supérieur … mais c’est sans compter sur les policiers de la brigade radiophonique – une équipe de pieds nickelés dont le chef est obsédé par la chanson Marinella – et surtout le puissant directeur de l'O.T.V.F (Jean Poiret) … et nous de tomber dans une vaste bouffonnade caustique typique de JP Mocky et largement en avance sur son temps vu la pléthore chronophage des écrans de nos jours. A noter la présence de Michael Lonsdale (presque à ses débuts) dans un rôle burlesque assez inattendu. Comme souvent avec JP Mocky on aime ou on déteste.
Un Mocky sans trop de "Mocky" car je ne suis pas fan de son cinéma. Malgré tout, je regarde ces films régulièrement car il faut connaitre pour juger et celui-ci marie effectivement pas trop mal son genre avec un genre plus populaire. Bourvil, bien accompagnés, nous fait passer un bon moment. Par ailleurs, le film n'a jamais été aussi vrai que de nos jours, et chaque jours qui passe devrait lui donner raison...
Jean-Pierre Mocky n’a pas son pareil pour mettre en scène la vitesse d’une collection de quiproquos qui tendent à s’entremêler jusqu’à révéler la grande mascarade en toute chose. Avec La Grande Lessive(!), il atteint un point de non-retour et de non-sens où s’enchaînent les rencontres incongrues dans un couloir d’immeuble, où les policiers d’aujourd’hui deviennent les ramoneurs de demain, où l’Agrégé de Lettres se transforme en héraut d’une vaste coalition – elle compte trois acolytes, pas un de moins ! – menée à l’encontre de la télévision, preuve que le cinéma de Mocky a toujours su saisir dans la culture dont il est le contemporain les enjeux à venir. Car le film est d’une étonnante modernité à l’heure où les campagnes de prévention à l’égard des nouvelles technologies se développent dans les établissements scolaires ; or, si le cinéaste pense la démarche de ses personnages principaux comme la fresque satirique d’un milieu bien-pensant dont la révolte renvoie, comme dans un miroir, le ridicule des autres milieux, elle lui permet surtout de revisiter le vaudeville par le prisme d’une énergie burlesque réjouissante. Voir le professeur Armand Saint Just grimper sur les toits de Paris à la recherche d’antennes à brouiller produit des images insolites et donc précieuses, de même que la tenue excentrique de Francis Blanche en jupe orange provoque l’hilarité. Le film se change peu à peu en un album de bande-dessinée, et chaque scène y composerait une page de vignettes : l’appartement, le toit, l’école, l’église, la rue, le musée apparaissent comme des lieux topiques dans lesquels s’agitent des personnages typiques. Les groupes sont associés à une musique particulière, ce qui produit un comique de répétition et facilite l’immersion du spectateur au sein d’un microcosme déjanté pas si loin de la veine grotesque du cinéma de Bruno Dumont. S’il n’est pas exempt de défauts, La Grande Lessive (!) a le mérite de se construire sur un long crescendo rythmique qui entraîne ses protagonistes dans des péripéties amusantes, et de laisser Bourvil exprimer l’étendue de sa palette de comédien.