Le réalisateur a souhaité raconter cette histoire car il était attiré par l'ambivalence et le conflit intérieur du vrai meurtrier, « d’un côté sa violence brutale et ciblée, de l’autre son intégration sociale indéniable – un athlète de haut niveau et un chef apprecié. » Cette contradiction entre ses actes et l'image qu'il renvoyait (il était décrit comme serviable et sensible) lui ont donné envie de voir derrière la façade de cette personne.
Midnight Runner est raconté du point de vue du coupable car cela permet « un examen direct du personnage principal ambivalent » selon le réalisateur. Malgré l'aide extérieure offerte, le personnage s'isole de plus en plus et sa souffrance, qu'il n'arrive pas à exprimer, le mène à la violence. « Le film montre comment le personnage cherche désespérément à supprimer la pression incroyable qu’il ressent à l’intérieur à travers le sport, le travail, et sa relation amoureuse [...] ».
Le réalisateur se défend d'offrir de la visibilité à un meurtrier : « La violence est une réalité sociale, c’est pourquoi je pense qu’il est crucial de l’examiner dans son entièreté complexe. Midnight Runner n’est pas une légitimation des actes de violence, mais une tentative de comprendre leur origine. Un débat détaillé est une première étape pour approcher le sujet. »
Midnight Runner s'inspire d'un véritable fait divers mais n'est pas un récit objectif des faits, comme le précise le réalisateur : « Le film est une interprétation subjective des faits réels qui se sont déroulés. Je me suis concentré sur une restitution aussi authentique que possible du développement émotionnel [de Jonas]. En ce sens, nous avons pris la liberté artistique de densifier la vraie histoire et d’ajouter des éléments fictionnels à quelques endroits ». Tous les noms des personnes impliquées ont été changés et l'intrigue a été déplacée du début des années 2000 à aujourd’hui.