Cinéaste israélo-palestinien, Sameh Zoabi est dorénavant installé aux Etats-Unis. On lui doit, entre autres, la réalisation de "Téléphone arabe", sorti en France en 2012, et l’écriture du scénario de "Le chanteur de Gaza", en collaboration avec Hany Abu-Assad, le réalisateur du film. Présenté dans la sélection Orizzonti lors du dernier Festival de Venise, en septembre 2018, "Tel Aviv on fire" a permis à son acteur principal, Kais Nashif, de remporter le Prix d’interprétation masculine de cette sélection.
Neveu de Bassam, son producteur, Salam a été engagé comme assistant sur le tournage, à Ramallah, de la série palestinienne « Tel Aviv on fire ». Salam, qui vit à Jérusalem, a surtout pour lui sa connaissance parfaite de l’hébreu, un atout dans la mesure où l’action de la série se déroule en 1967, 3 semaines avant la guerre des 6 jours, et met en scène Tala, une espionne arabe chargée de s’introduire auprès de Yehuda, un général israélien.
Bien que considérée par certains comme étant antisémite du fait de ses positions antisionistes (!), cette série palestinienne est très regardée par les israéliens. Alors que Salam occupe une place de plus en plus importante dans l’écriture du scénario, le choix de la conclusion pose problème à la production : Tala doit-elle privilégier ses sentiments envers Yehuda ou son devoir envers sa patrie ? Sera-t-il ou non possible d’envisager une saison 2 ? En tout cas, pour Bassam, le producteur de la série, un homme qui a participé à la guerre des 6 jours, il est important de rendre sa fierté au peuple palestinien au travers de ce feuilleton. Sauf que cette conclusion risque finalement d’être choisie par le camp adverse car Salam, qui doit passer 2 fois par jour par le check point de Ramallah pour se rendre sur son lieu de travail, se retrouve faire l’objet d’un chantage de la part d’Assi, le responsable de ce check point, la femme de ce dernier étant une grande fan de la série.
C’est forcément avec un mélange de curiosité et de circonspection qu’on se dirige vers une comédie prenant comme sujet le conflit israélo-palestinien : curiosité de pouvoir rire à propos d’une situation qui, normalement, depuis le temps, ne peut que contribuer à prolonger une grande et longue déprime ; inquiétude de se retrouver face à un film outrageusement militant et manichéen, que ce soit d’un côté ou de l’autre. En fait, "Tel Aviv on fire" s’avère être une comédie sympathique, basée sur un excellent scénario mais dont on peut regretter que la réalisation manque souvent de vitalité.