Le film est présenté en compétition au Festival de Cannes 2019.
Né à Nazareth le 28 juillet 1960, Elia Suleiman vit à New-York de 1981 à 1993. Durant cette période, il réalise ses deux premiers courts-métrages : Introduction à la fin d’un argument et Hommage par assassinat, qui lui valent plusieurs récompenses. En 1994, il s’installe à Jérusalem où la Commission Européenne le charge de créer un département Cinéma et Média à l’Université de Birzeit. Son premier long-métrage Chronique d’une disparition reçoit le prix du Meilleur Premier Film au Festival de Venise de 1996. En 2002, Intervention Divine remporte le Prix du Jury au Festival de Cannes et le prix du Meilleur Film Étranger aux European Awards à Rome. Son dernier long-métrage, Le Temps qu’il reste, a été sélectionné en Compétition lors du Festival de Cannes 2009. En 2012, Elia Suleiman réalise le court-métrage Diary of a Beginner, inclus dans le long-métrage collectif 7 Jours à La Havane présenté la même année au Festival de Cannes, dans la section Un Certain Regard.
"It Must Be Heaven" a été tourné à Paris et sa banlieue (Issy-les-Moulineaux) en août 2018.
Si dans les précédents films d'Elia Suleiman, la Palestine pouvait s’apparenter à un microcosme du monde, son nouveau film, It Must Be Heaven, tente de présenter le monde comme un microcosme de la Palestine. "It Must Be Heaven donne à voir des situations ordinaires de la vie quotidienne d’individus vivant à travers le monde dans un climat de tensions géopolitiques planétaires. La violence qui surgit en un point est tout à fait comparable à celle qui s’observe ailleurs. Les images et les sons qui véhiculent cette violence ou cette tension imprègnent tous les centres du monde, et non plus seulement, comme autrefois, quelques coins reculés du monde. Les checkpoints se retrouvent dans les aéroports et les centres commerciaux de tous les pays."
"Les sirènes de police et les alarmes de sécurité ne sont plus intermittentes mais constantes. Plutôt que de se focaliser sur une vision d’ensemble, du type de celles dont les médias n’ont de cesse de nous abreuver, faites de généralisations, d’occultations et de falsifications, ce film se penche sur des instants banals, décalés, restant habituellement hors-champ. Par là même, il s’immisce dans l’intime, le tendre, le touchant. Des histoires humaines et personnelles qui, par un processus d’identification, posent question et suscitent de l’espoir. Comme dans mes précédents films, il y a peu de dialogues. Ce qui est dit est plutôt de l’ordre d’un monologue visant à insuffler du rythme et de la musicalité. Le récit se tisse par un montage subliminal, des scènes s’articulant autour de mouvements chorégraphiques ; un burlesque tiré de l’univers de l’absurde ; des images ouvrant à la poésie du silence qui est au coeur du langage cinématographique", déclare Elia Suleiman.