Andromaque, dite Andy, dirige un groupe de mercenaires. Leur particularité : ils sont immortels, ce qui est bien utile pour pratiquer ce métier. Ils ne meurent pas de vieillesse, se relèvent lorsqu'ils sont criblés de balles, leurs blessures guérissent, sans qu'ils sachent pourquoi. Ce don exceptionnel, pour la plupart d'entre eux, ils en sont venus à le détester, après des milliers d'années d'une vie fatiguée. Et au pire moment, alors qu'une organisation semble avoir découvert leur secret et les traquer, une jeune nouvelle rejoint leurs rangs, en revenant à la vie après s'être faite trancher la gorge...
Le film est largement porté par Charlize Theron, qu'on a plaisir à retrouver dans un rôle de guerrière badass, après Atomic Blonde et surtout Mad Max : Fury Road. Elle réussi aussi très bien à nous faire croire qu'elle a vécu des milliers d'années, est extrêmement blasée tout en voulant protéger son crew. Cette équipe réussit à être attachante.
Le film est adapté d'un comics du même nom de Greg Rucka, grand nom du comics, qui signe ici le scénario de l'adaptation. Comme souvent dans son oeuvre, le souci est porté sur la diversité ethnique et d'orientation sexuelle des personnages, mais j'ai surtout apprécié le soin apporté à la diversité de nationalités. L'équipe est composé certes de deux américaines, mais aussi d'un belge, d'un italien, et d'un tunisiano-néerlandais jouant le sarrasin. De même les divers pays dans lesquels se passe le film (Maroc, Sud-Soudan, Afghanistan, France, Angleterre) ne paraissent pas être juste des terrains de jeux de baston pour américains, et c'est quelque chose que j'ai tendance à apprécier.
Les scènes d'actions sont tout à fait correctes sans que j'ai besoin d'en faire l'éloge non plus.
Le film est peut-être un peu faiblard du point de vue de ses méchants : Copley est un personnage sans saveur particulière
dont le retournement paraît assez plat et trop commode
, et le vilain principal, joué par l'ex-Dudley Dursley qui a bien changé, rappelle énormément le Lex Luthor de Batman v Superman, en jeune CEO foufou en costume blanc mégalomane, mais avec une interprétation tout de même moins puissante.
Cela dit on est dans la droite ligne du comics, où l'intérêt reposait surtout sur les personnages plus que sur les vilains. On imagine qu'il s'agit de présenter l'univers avant d'embrayer sur la vraie menace, qui semble être esquissée à la fin du film, appelant à un épisode 2, et j'ai cru lire que Netflix annonce une trilogie.
Si j'avais un reproche à faire, il serait sur les musiques du film, qui me paraît se reposer un peu trop sur des musiques pour faire cool, plutôt que sur une vraie OST de baston. Si ça marche parfois, j'aurais bien aimé que ce ne soit pas systématique pour autant.
Un avis assez positif donc qui, malgré le côté "Netflix lisse", s'en sort bien au niveau de son développement de personnages.