"La Zone d'intérêt" a forcément attiré ma curiosité. Ayant déjà aimé quelques projets de Jonathan Glazer et voyant l'engouement autour de ce film, j'avais donc hâte de voir ce qu'il valait. Et honnêtement, j'ai été extrêmement déçu ! Pourtant, l'idée me parlait plutôt bien, et dans l'exécution, je comprends tout à fait ce que veut faire le film. En mettant cette famille au quotidien banal et très superficiel, à côté de l'horreur des camps de concentration, il y a un effet très particulier qui se dégage. Le seul problème, c'est que cette idée ne tient absolument pas sur plus d'une heure et trente minutes de film ! Franchement, la première scène où l'on exploite ce concept, je comprends tout de suite où cela veut en venir. C'est dérangeant, assez bien fait et le sous-texte fonctionne. De plus, Jonathan Glazer filme cela avec une froideur glaçante, comme une immersion via des caméras de surveillance au sein de cette petite maison, via des plans fixes et des coupures très légères. Mais une fois que ses premières scènes sont passées, le même schéma se reproduit en boucle, sans aucun changement, pendant plus d'une heure ! Et c'est de là que vient mon souci. Si cela avait été un court-métrage de 10 minutes, j'aurais compris tout de suite. Mais pour un film de cette durée, c'est juste beaucoup trop léger. Par conséquent, on s'ennuie pendant tout le reste du film, sans exception, car il n'a rien de plus à raconter que cela. Certes, comme je l'ai dit, il y a bien une petite intrigue au sein de la famille, mais c'est tellement superficiel que cela ne nous occupe jamais. Je comprends l'idée encore une fois, c'est fait exprès que nous ne soyons pas attachés à eux et que leur histoire soit banale. Mais selon moi, cela n'excuse pas l'ennui que cela procure. C'est bien beau de faire des films d'auteurs de ce niveau, mais si c'est pour fournir un résultat aussi cliché, ce n'était même pas la peine. Il y avait beaucoup à faire avec ce concept, rien ne m'a vraiment convaincu. Pour conclure, une grosse déception.