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Mihai Duma
2 abonnés
12 critiques
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5,0
Publiée le 19 février 2024
Un regarde clinique sur la Shoah, notamment sur la vie de Rodolph Hoss et de sa famille, qui vit dans les alentours du camp. La caméra ne cherche pas vos émotions, ne joue pas avec sor regarde, une caméra fixe, avec des travelings qui montrent les murs qui ferment le camp. Et comme l'art n'est pas fait pour plaire, mais pour deteritorialiser nos perceptions, je pense que le film abouti bien à ses enjeux.
La vie quotidienne d'une vie de famille nazie exemplaire. Le parti pris de ne jamais montrer la machine de mort nazie de façon frontale est le point fort du film. Et même très fort. On ne le perçoit que de loin, surtout par le travail sur la bande son avec les cris, les aboiements, ordres, les coups de feu... lointains et étouffés mais toujours présents, comme un poison. Comme dans les bons films d'horreur, celle ci est d'autant plus présente que le spectateur est placé dans la situation de concevoir le pire à partir de ce qui lui est suggéré. La menace permanente de la machine nazie ne se dévoile que dans le quotidien de cette famille, à travers les moments les plus anodins, les petites ambitions personnelles, les problèmes de la production industrielle de l'extermination. C'est la grande force et réussite de ce film. Tourné en plans fixes il pose le spectateur comme un gardien à son tour banal observateur de ceux qui niaient tout droit à l'existence de leurs prisonniers. Glaçant mais puissant. Un grand film.
Tout est noir pour commencer...puis la musique...tout au long du film des bruits dans la nuit.. tout est suggéré. On ne montre pas de cadavres brûlés mais on les sent on les entend..un jardin paradisiaque pour certains l enfer pour d'autres.selon moi, un grand film..
On peut s'y attendre étant donné la synopsis mais effectivement le film est très malaisant. La douceur de vivre de cette famille SS avec l'horreur de la Shoah en voisin représente un abîme sans fond. Il y a une résonance avec l'actualité qui nous questionne sur notre passivité face au monde.
Un très beau film. D'une grande violence mais si subtil. Rien n'est montré et pourtant l'horreur des camps ne nous quitte pas tout le long du film. Il m'a fait beaucoup réfléchir les jours qui ont suivis son visionnage, ce qui pour moi, est preuve d'un film réussi. Seul bémol pour moi, quelques longueurs.
1h45 de supplice. Film sans intérêt. Aucun véritable scénario ou dialogue. Des longueurs à n'en plus finir. Et que dire du choix de la musique pour la bande originale du film qui à l'instar du film, une succession d'images, de plans, de petites scènes très courtes, est une succession de son sans aucune harmonie.
Bien aimé ce film, dénonçant avec une détermination implacable et sans grandiloquence le scandale absolu que les tortionnaires nazis pouvaient mener des vies de famille "tranquilles" et se préoccuper de leur avancement dans la hiérarchie !
J'ai pris une claque, totalement dans l'émotion, au point de ne pas remarquer des détails dévoilés ensuite par la personne avec qui j'ai vu le film en VO et qui elle parle allemand. C'est énorme de dresser un portrait humain de la chose. J'adorerais voir la chose en théâtre car il y a quelque chose du théâtre ans la manière de filmer, sans mouvement majeur (ou pas du tout d'après mon amie) de la caméra.
Je ne saurais que recommander à tous la VO (je fais partie de la catégorie des hypersensibles, il m'est impossible de supporter un film doublé, cela gâche 50 % du jugement qu'on peut porter sur un film car le talent de l'acteur est au moins à 50 % dans sa voix). La voix du chef du camp est étonnamment douce et c'est encore plus troublant. J'ai noté chef d'oeuvre parce que le film a cette qualité qui m'a fait dire : je serais capable de le revoir dans la semaine.
"La Zone d'Intérêt" est un le premier gros choc de l'année 2024. On y découvre la famille Höss, dont le chef (alias, le père) s'occupe du camp de concentration et d'extermination d'Auschwitz. Ce n'est pas un film comme les autres. Ici, on vous laisse le choix de réfléchir. C'est un film remplit de métaphores et de sentiments. La musique en est d'ailleurs un exemple concret. Je conseille fortement d'aller le voir, il vaut clairement votre temps.
Nous plongeons d'emblée dans l'univers d'une famille supposée "normale", sauf qu'elle ne l'est pas "complètement". Leur vie de "rêve" est mitoyenne du camp d'extermination d'Auschwitz. Cette famille existe cependant comme n'importe laquelle selon ses valeurs, ses principes, ses codes, ses joies et la linéarité de son quotidien. Jonathan Glazer nous la présente "parfaite"..., vue de l'extérieur. Tout le talent de Glazer consiste à nous permettre de glisser "à l'intérieur" de cette capsule. Le commandant du camp d'Auschwitz est un être humain, Glazer filme ses ressentis, sensibles, autant que ceux de sa femme et de leurs enfants. Le geste du petit garçon, cantonné dans l'univers de sa chambre, fermant le rideau quand il entend qu'un homme va être tué derrière le mur, résume à lui seul la perception et l'autonomie de pensée de l'enfance. "Filmographie esthétique de la pensée nazie", ai-je lu sur certains canaux, trop facile de réduire ce chef-d'œuvre à cette définition. La bande-son est diamétralement opposée à l'esthétique de l'image. Le contraste sonore rétablit de lui-même une "facilité à voir". La musique martèle tout au long du film l'horreur à laquelle on assiste. Implacable, presque banalisée. Cette horreur a été possible. Jonathan Glazer nous en convainc pleinement, il permet de voir l'indicible avec l'intelligence du saupoudrage. Aucun recours à du trash. La bande-son s'en charge. On ressort de ce film, hébété, songeur. Admiratif de Jonathan Glazer.
L’ambiance, la mise en scène, les longs silences, l’indifférence de la famille à l’égard du camp, tout est excellent. C’est le genre de film qui ne laisse pas indifférent et qui fait réfléchir pendant de longues heures après l’avoir visionné. Évidemment, la façon d’aborder la Shoah sans ne jamais voir les prisonniers du camp est ficelée d’une manière particulière qui nous transcende littéralement. Ce film est un chef-œuvre.