Un très beau film. D'une grande violence mais si subtil. Rien n'est montré et pourtant l'horreur des camps ne nous quitte pas tout le long du film. Il m'a fait beaucoup réfléchir les jours qui ont suivis son visionnage, ce qui pour moi, est preuve d'un film réussi. Seul bémol pour moi, quelques longueurs.
1h45 de supplice. Film sans intérêt. Aucun véritable scénario ou dialogue. Des longueurs à n'en plus finir. Et que dire du choix de la musique pour la bande originale du film qui à l'instar du film, une succession d'images, de plans, de petites scènes très courtes, est une succession de son sans aucune harmonie.
Bien aimé ce film, dénonçant avec une détermination implacable et sans grandiloquence le scandale absolu que les tortionnaires nazis pouvaient mener des vies de famille "tranquilles" et se préoccuper de leur avancement dans la hiérarchie !
J'ai pris une claque, totalement dans l'émotion, au point de ne pas remarquer des détails dévoilés ensuite par la personne avec qui j'ai vu le film en VO et qui elle parle allemand. C'est énorme de dresser un portrait humain de la chose. J'adorerais voir la chose en théâtre car il y a quelque chose du théâtre ans la manière de filmer, sans mouvement majeur (ou pas du tout d'après mon amie) de la caméra.
Je ne saurais que recommander à tous la VO (je fais partie de la catégorie des hypersensibles, il m'est impossible de supporter un film doublé, cela gâche 50 % du jugement qu'on peut porter sur un film car le talent de l'acteur est au moins à 50 % dans sa voix). La voix du chef du camp est étonnamment douce et c'est encore plus troublant. J'ai noté chef d'oeuvre parce que le film a cette qualité qui m'a fait dire : je serais capable de le revoir dans la semaine.
"La Zone d'Intérêt" est un le premier gros choc de l'année 2024. On y découvre la famille Höss, dont le chef (alias, le père) s'occupe du camp de concentration et d'extermination d'Auschwitz. Ce n'est pas un film comme les autres. Ici, on vous laisse le choix de réfléchir. C'est un film remplit de métaphores et de sentiments. La musique en est d'ailleurs un exemple concret. Je conseille fortement d'aller le voir, il vaut clairement votre temps.
Nous plongeons d'emblée dans l'univers d'une famille supposée "normale", sauf qu'elle ne l'est pas "complètement". Leur vie de "rêve" est mitoyenne du camp d'extermination d'Auschwitz. Cette famille existe cependant comme n'importe laquelle selon ses valeurs, ses principes, ses codes, ses joies et la linéarité de son quotidien. Jonathan Glazer nous la présente "parfaite"..., vue de l'extérieur. Tout le talent de Glazer consiste à nous permettre de glisser "à l'intérieur" de cette capsule. Le commandant du camp d'Auschwitz est un être humain, Glazer filme ses ressentis, sensibles, autant que ceux de sa femme et de leurs enfants. Le geste du petit garçon, cantonné dans l'univers de sa chambre, fermant le rideau quand il entend qu'un homme va être tué derrière le mur, résume à lui seul la perception et l'autonomie de pensée de l'enfance. "Filmographie esthétique de la pensée nazie", ai-je lu sur certains canaux, trop facile de réduire ce chef-d'œuvre à cette définition. La bande-son est diamétralement opposée à l'esthétique de l'image. Le contraste sonore rétablit de lui-même une "facilité à voir". La musique martèle tout au long du film l'horreur à laquelle on assiste. Implacable, presque banalisée. Cette horreur a été possible. Jonathan Glazer nous en convainc pleinement, il permet de voir l'indicible avec l'intelligence du saupoudrage. Aucun recours à du trash. La bande-son s'en charge. On ressort de ce film, hébété, songeur. Admiratif de Jonathan Glazer.
L’ambiance, la mise en scène, les longs silences, l’indifférence de la famille à l’égard du camp, tout est excellent. C’est le genre de film qui ne laisse pas indifférent et qui fait réfléchir pendant de longues heures après l’avoir visionné. Évidemment, la façon d’aborder la Shoah sans ne jamais voir les prisonniers du camp est ficelée d’une manière particulière qui nous transcende littéralement. Ce film est un chef-œuvre.
Je n’ai pas accroché dans la réalisation. Ça commence dès le générique, 2’ avec un écran noir. C’est très lent à démarrer. Le scénario est très faible, la vie de famille de ce nazi. Le livre « la mort est mon métier » est 1000x mieux.
Je mets la note de très bien, mais ce film m'a surtout rendu mal à l'aise. Par de petits détails que le cinéaste distille ça et là : les bottes pleines de sang lavées par un détenu, une jeune fille qui sera violée par le commandant, une cheminée qui crache de la fumée rouge. Rien de très appuyé, tout est suggéré. J'ai été désagréablement surprise par les nuits : le bébé crie et sa nurse boit de l'eau ; le linge est rentré en catastrophe à cause de l'odeur ; les enfants jouent avec des dents en or ou s'inventent des monstres. J'ai détesté la musique obsédante et discordante qui contribue au malaise. Le cinéaste montre que l'on peut très facilement vivre avec l'enfer derrière la porte : on s'habitue à tout. Mais quels effets sur les enfants ?
Presque une expérience de "téléréalité" à la frontière de l'horreur et de la banalité. Entre fascination et ennui. La dimension monstrueuse est invisiblement palpable et forte. Un film à voir. Mais sans grand plaisir. Et peut-être tant mieux...
Un trop gentillet film d horreur. Difficile de cerner qui est la pire personne dans cette famille. Peut-être le père Nazi ou sa femme ou les enfants ? Le choix de ne jamais montrer derrière le mur qui laisse juste passer un son abominable et permanent est simplement aussi effroyable que les fumantes cheminées. En résumé : vous n en sortirez pas indemne
Hitler pensait qu'il fallait augmenter le rendement. Le rendement dans ses usines, et le rendement dans l'extermination du peuple juif. C'est ce que montre avec esthétisme le film de Jonathan Glazer. Dans ce film, la mécanique industrielle prend le pas sur tout le reste, et si le spectateur ne voit pas, jamais, l'horreur nazie, il la devine à chaque seconde, entre autre par le biais des ordres de la gestapo, par les rouages du système d'organisation et de la « pression » mise sur les responsables pour construire toujours plus de fours crématoires et augmenter le rendement. Fabriquer la violence, c'est l'affaire de tous, comme en atteste avec un engagement terrifiant la femme du commandant Rudolf Höss spoiler: qui se fait appeler avec fierté « la reine d'Auschwitz» . Le film est glaçant, la réalité qu'il rappelle aussi.