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Luuuuuuuuc
12 abonnés
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4,5
Publiée le 29 février 2024
« J’attire votre attention sur l’environnement merveilleux qu’Hedwig a su créer pour les enfants depuis qu’on s’y est installés. »
Démarrant sur un plan noir et une musique assourdissante, la bande son de La Zone d’Intérêt devient ensuite presque uniquement animée par des bruits, notamment le grondement incessant d’une espèce de soufflerie ou de chaudière, dont la provenance ne tarde pas à se faire connaître, et des dialogues rares et sans aucun intérêt si ce n’est celui du quotidien et de petites joies et petits tracas. Le but est de décrire la routine et les activités on ne peut plus prosaïques des jours qui passent.
Le sympathique papa qu’on voit au début du film jouer près de la rivière, avec ses enfants et son épouse, n’est autre que Rudolf Höss (Christian Friedel). Sa petite maison de campagne, vaste et proprette, au jardin impeccablement entretenu et fleuri avec goût par sa femme (Sandra Hüller), est accolée au camp où il part travailler chaque matin comme n’importe quel fonctionnaire. Monsieur Höss est en effet le commandant du camp d’extermination d'Auschwitz-Birkenau. spoiler: Les domestiques qui travaillent pour son épouse sont des prisonniers du camp, les colis qu’elle reçoit et les dents en or que collectionne le garçon plus âgé… on devine bien.
Le film est tourné quasi exclusivement en plans fixes à l’exception de travellings latéraux, pour ancrer la réalité des gestes du quotidien et éviter toute forme de subjectivité. L’absence de musique, à l’exception de celle obsédante de rares scènes absconses dont certaines filmées en négatif, poursuit le même but et rend chaque son plus prégnant, plus vrai. Si l’oeuvre est essentiellement descriptive, la narration est ponctuée d’appels téléphoniques et de lettres dictées ou lues qui permettent de situer le personnage principal au coeur des événements historiques. L’ensemble est ainsi d’une froideur mécanique, ce qui colle parfaitement au propos : ancrer l’exceptionnelle horreur de la situation dans la normalité des bourreaux et de leur environnement privé ou professionnelspoiler: , l’extermination des Juifs étant décrite comme une planification comptable effectuée par un conseil d’administration avec promotions, objectifs chiffrés à atteindre et félicitations à l’employé du mois .
La Zone d’Intérêt s’adresse à la réflexion plus qu’à l’émotion à force de détails méthodiques et de gestes et dialogues banals, créant une dissonance cognitive bien plus poignante qu’un mélodrame, ce qui en fait une œuvre terriblement originale et incontournable.
Jonathan Glaser s'est lancé dans une périlleuse entreprise : réaliser un film sur la Shoah (un de plus, diront certains) qui soit aussi une œuvre ambitieuse sur le plan artistique et conceptuel.
C'est en ce sens qu'il faut comprendre spoiler: l'écran noir du début . Le cinéaste, à la suite de bien d'autres, s'est demandé ce qu'il pouvait représenter du génocide des Juifs. Il rejette le rien, qui aboutit à repousser la Shoah dans l'oubli... mais se refuse aux images clinquantes ou tire-larmes. Du coup, il se place dans un entre-deux,spoiler: mais un entre-deux qui penche vers la non-représentation .
Il choisit donc de miser sur les sons, le hors-champ et la suggestion. Le résultat est pour moi très fort. Ainsi, il n'est pas nécessaire d'expliquer d'où viennent les vêtements que l'épouse du commandant d'Auschwitz accepte de partager avec ses domestiques (elle-même s'étant réservé les plus coûteux). Il n'est pas non plus utile d'expliquer comment de curieux osselets sont arrivés dans les mains de l'un des fils de Rudolf Hoess. Enfin, tout le monde comprend pourquoi la belle-mère de Hoess, ravie d'être accueillie dans une belle maison avec piscine et jardin, finit par prendre la poudre d'escampette quand elle comprend spoiler: ce qu'il se passe vraiment de l'autre côté du mur lointain, entre bruits étouffés, convois de nuits et fumée nauséabonde ...
C'est brillant, glaçant certes, mais, pour moi, c'est à la fois une leçon d'histoire et une œuvre remarquable au niveau de la mise en scène.
Ennuyant au possible, le film est censé être " angoissant ". Je n'ai absolument rien ressentit malheureusement, joué sur le côté calme ne marche pas pour moi. Je n'arrivais pas à comprendre ou est-ce que je devais aller. C'est loin d'être aussi bouleversant que "La Liste de Schindler" ou "ONE LIFE". Ce film est vraiment surestimé.
Une réalisation au cordeau, un habillage sonore exceptionnel qui crée le contre-point avec la vie quotidienne de cette famille conforme à l’idéal aryen qui plante des rosiers pour ne plus voir le haut des baraquements. Une seconde partie moins réussie où le propos est plus diffus (comment interpréter les images actuelles insérées ?).
"Des scènes caricaturalement sans intérêt de l'autre côté des murs d'Auschwitz". Excellent pitch pour un court-métrage de 3-4 minutes. Mais pourquoi diable vouloir étirer ça sur 1h45 à base de personnes qui spoiler: marchent dans les couloirs, décrivent toutes les fleurs du jardin ou regardent interminablement la rivière qui coule.. ? On a compris le principe au bout de 6 minutes (et oui, on a perdu 3 minutes avec un écran noir et un seul son), c'est bon, ça suffit.
Sur le reste, l'image est belle. Le jeu d'acteur n'est ni bon ni mauvais : pas facile à évaluer vu que quasi personne n'a d'émotion. Du coup, nous non plus on n'a aucune émotion et c'est un exploit sur un sujet aussi fort
Glaçant effroyable épouvantable horrifiant, chaque seconde est pire que la précédente, un concentré du pire de l humanité au milieu des fleurs et des enfants…
Dans les coulisses de l'innomable, la banalisation du mal se révèle à travers un dispositif de distanciation, où l'absence de trame narrative na'ppuyera, que plus encore, l'horreur qui fait pression sur l'image, incitant le spectateur à traquer cette terreur dans l'invisible. Ici situé, dans l'hors champs, dans l'intelligence du téléspectateur et dans le bruit ambiant omniprésent jusqu'à inonder l'image, de sa couleur rouge !
Le devoir de mémoire s'accomplit par cette distanciation, révélant un climat froid qui juxtapose l'idée d'une famille idéale humanisée malgré son affiliation nazie.
Cinématographiquement, les cadrages picturaux et la colorimétrie chatoyante enveloppent l'observateur dans l'inconfort de contempler cette famille. La caméra voyeuriste intensifie cette proximité, tandis que Rudolph, malgré sa compassion sélective (lilas et son pur-sang), incarne, en toute banalité, un bon fonctionnaire dévoué à son travail. La passivité des habitants contribue à l'illusion que l'horreur a disparu pour eux, stimulant l'attention du téléspectateur.
Le film explore l'irreprésentabilité de la Shoah, par un Éden adjacent à l'horreur. Ce qui pourrait nous sembler comme la normalité est capturée en négatif. Ce film rempli d'allégories exprime l'innocence qui contraste avec le mal omniprésent, exigeant la participation du spectateur pour reconnaître l'aliénation inhérente à cette réalité.
La prise du conscience n'intervient qu'à deux moments, une fois aux yeux d'une visiteuse et l'autre, lors de la descente des escaliers, métaphore de la psyché du personnage principal provoquant, forcément, des vomissement.
Aujourd'hui, l'horreur se cache dans des objets et des traces du passé, questionnant notre capacité réelle à les percevoir.
A fuir absolument ! 1h45 à m’ennuyer, à me demander quel est le sens du film, qu’est-ce que ça peut bien raconter. Pour finalement rester complètement sur ma faim.
Des oppressions difficilement compréhensible quand on fini par savoir que l’on ne verra jamais les camps de concentration
Quel coup de poing. On prend profondément conscience de l’holocaust dans toute son horreur, de son absence d’humanité, à travers cette vie quotidienne rendue impossible à ceux-là même qui y participent. Aucune morale humaine ne peut accepter ce massacre, ignorer son indicible monstruosité. En même temps ce film nous interroge sur notre propre morale, après ne sommes nous pas toujours du bon côté du mur?
Très déçue par ce film, je me suis demandée tout au long du film à quel moment j'allais enfin ressentir un début d'émotion, rien de rien !! Je me suis même sentie mal de ne rien ressentir au vu de la gravité du sujet. Après les 15 premières minutes, on a l'impression d'avoir déjà vu tout le film, le reste n'est que du remplissage... Même Sandra Hüller, que j'avais adoré dans Anatomie d'une Chute, ne sauve pas ce film à mes yeux. J'ai résisté pour ne pas sortir avant la fin, ce qui ne m'arrive jamais. Bref, je suis peut-être passée complètement à côté, mais je me suis profondément ennuyée !
On entre dans ce grand film de la même façon que dans un cauchemar : un long moment d’écran noir, accompagné d’une musique tétanisante à laquelle viennent se mêler des gazouillements d’oiseaux qui ne trompent pas la très mauvaise intuition qui nous gagne lorsque le premier plan apparaît. Rien dans la première scène ne trompe nos sens en alerte. C’est le jour, mais cette lumière diaphane est trop aveuglante pour être familière, sa façon de briller n’a rien de chaleureux. Il y a bien de la végétation, des êtres humains en famille, une belle rivière, mais rien de tout cela n’a l’air accueillant : on croirait les couleurs empruntées à une morgue. Il manque de la vie. Des fantômes seraient plus rassurants que ces personnages qu’on nous force à observer. Et la suite confirme le malaise qui ne nous quittera plus avant le réveil.
Sans jamais rien montrer, Jonathan Glazer parvient à glacer. Par sa maîtrise incontestable de la mise en scène (mais quel travail sur l’éclairage, sur le développement de la photographie, et sur le son !). C’est un film effrayant parce que le monstre est partout sans n’être pourtant jamais défini par le regard.
Un film « mémoire ». Qui restera dans l’histoire du cinéma pour avoir su suggérer l’innommable sans le montrer. Il n’existe quasiment plus de témoin vivant de ce qu’a été Auschwitz… ce film nous le rappelle en quelque sorte en ne nous montrant jamais ce qu’aucun de nous ne pourra plus voir. Mais en choisissant de suggérer le mal du point de vue de ceux qui l’ont banalisé et industrialisé, ce film véhicule un message qui va bien au delà que n’importe quelle image.
Excellent. dérangeant a souhait. La banalité de la vie décrite met en relief l'horeur du voisinage caché. La bande son, en arrière plan, et certains dialogues ajoutent de l'intensité.
Alors un film sur l'holocauste, avec mention Prix du jury, je dis ''on fonce''!! Et puis on redescend vite, on attend qu'il se passe quelque chose.. on long écran noir d'entrée de jeu, des scènes tournées en négatif.. un écran rouge survenu de nulle part, à se demander si ce n'est pas une erreur du projectionniste.. certes l'idée de base est bonne, mais la force du sujet ne traverse pas l'écran.. un film plat et ennuyeux