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    La Zone d'intérêt
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    625 critiques spectateurs

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    Baatoou
    Baatoou

    4 abonnés 57 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 1 février 2024
    Sandra Huller enchaîne les bonnes performances après Anatomie d'une chute avec ce film et cette famille allemande évoluant "normalement" aux pieds du plus célèbre camp d'extermination nazi. Le film nous montre le quotidien de cette famille, avec ses tracats, ses rires, ses instants de vie qui pourraient sembler ennuyants si la bande son du film ne venait pas nous livrer l'horreur de ce qu'il se passe à quelques mètres. Aucun visuel horrifique n'est montré quant à la situation des juifs, seuls leurs cris, le bruit des fours et des wagons, ainsi que les coups de feu laissent notre cerveau se faire une idée du massacre. Le choc de ce qu'il se passe à l'écran et de ce que l'on entend fonctionne très bien. Autre bonne idée de réalisation avec les scènes en caméra thermique filmant la jeune polonaise de nuit. Un peu déçu par la fin de mon côté que je trouve un peu bâclée et moins intéressante lorsque l'on s'attarde sur les soldats en uniforme qui nous font perdre le côté "vie du quotidien", mais sinon j'ai passé un très bon moment !
    Cinéphiles 44
    Cinéphiles 44

    1 198 abonnés 4 008 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 6 février 2024
    En adaptant le roman de Martin Amis, Jonathan Glazer nous plonge indirectement dans la Seconde Guerre mondiale avec "La zone d'intérêt". Nous suivons la vie idyllique de Rudolf Höss, commandant d'Auschwitz, de ses enfants et surtout de sa femme Hedwig qui entretiennent leur maison et leur magnifique jardin. Mais c'est en hors champs que tout se déroule. Des murs barbelés, une botte en sang, de la fumée et des cendres, des cris, des détonations... La famille Höss vit à côté du camp de concentration. Alors que la pire atrocité est en train d'écrire l'Histoire, cette vie heureuse apparaît comme inhumaine. Un film qui trouble, met mal à l'aise et nous questionne sur notre propre indifférence.
    Christoblog
    Christoblog

    751 abonnés 1 621 critiques Suivre son activité

    2,0
    Publiée le 6 février 2024
    La zone d'intérêt (c'est le nom que les nazis donnaient à la région d'Auschwitz) est d'abord un roman de Martin Amis, qui est aussi salace que le film de Glazer est froid.

    Dans les deux cas, et bien que les personnages et les péripéties soient totalement différentes, il s'agit d'exposer la vie quotidienne de quidams nazis à proximité immédiate du camp d'extermination : dans le roman, ce sont surtout des coucheries de subalternes, dans le film il s'agit de la vie familiale et bourgeoise du chef du camp.

    La zone d'intérêt ne manque pas ... d'intérêt. On est pétrifié, il faut l'avouer, par l'effroyable bande-son qui plaque un voile d'horreur auditive sur les images édéniques qui nous sont montrées. On est au début intrigué par le dispositif imaginé, les inserts curieux (la caméra infrarouge par exemple), les détails macabres parsemés ici et là (les os dans la rivière, les vêtements) et globalement l'ensemble des partis-pris de mise en scène (des plans très larges, un peu comme si le film était un assemblage de caméras de surveillance placées dans et autour de la maison).

    L'effet de sidération m'a toutefois lassé : il ne se passe finalement pas grand-chose durant cette 1h45. A la façon d'une oeuvre d'art contemporain dans un musée, vous ne perdrez pratiquement rien si vous ne voyez que la première heure, ou la dernière. Quant à l'escapade berlinoise, je trouve qu'elle fait chuter la tension que la proximité du camp parvient à installer dans la première partie. A force de filmer le creux pour tenter de faire deviner le plein, et de filmer banalement la banalité du mal, on peut légitimement se demander si le réalisateur ne rate pas sa cible. La comparaison naturelle avec Le fils de Saul, qui se coltinait le défi frontal d'introduire une caméra dans un camp n'est pas à mon sens à l'avantage de Glazer.

    Pour synthétiser, je dirais que La zone d'intérêt est un film important, mais que son concept écrasant le rend peu aimable, et disons-le, relativement ennuyeux. On a d'ailleurs l'impression que Glazer, au milieu de son film, a besoin de recentrer lui-même son projet en lui donnant un peu de sens à travers un poème, comme si la simple juxtaposition quasi-surréaliste qu'il proposait jusqu'à présent ne lui semblait plus satisfaisante, ou trop ambigüe. De la même façon, le coup d'oeil final de Höss aux employés contemporains résonne un peu comme un aveu d'impuissance : ce que le cinéaste a échoué à faire par la grâce de son art (honorer les victimes, faire ressentir viscéralement l'horreur), il le confie à un ultime effet maladroit qui sonne comme un repentir.
    Gentilbordelais
    Gentilbordelais

    273 abonnés 2 820 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 10 mai 2024
    L'essentiel de l'hypocrisie est matérialisé par ce mur de 3m50, surélevé de barbelés et, de part et d'autre, deux mondes qui ne se rencontrent pas. L'effroi absolu se déroule toujours au second plan, qu'il soit visuel ou sonore et de front, ceux qui profitent avec une perfidie glaçante du malheur ambiant ou dans le déroulement des opérations stratégiques. Un traitement singulier provoquant un sentiment de malaise permanent, appuyé par une mise en scène extrêmement étudiée. Ce drame manque toutefois d'un final pleinement abouti.
    Joce2012
    Joce2012

    177 abonnés 514 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 5 février 2024
    Ce film est terrible et montre de quoi l'être humain est capable, l'atmosphère est lourde, par contre certaines choses sont incompréhensibles
    Tumtumtree
    Tumtumtree

    152 abonnés 513 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 14 février 2024
    Tout a été dit du dispositif retenu par Jonathan Glaser pour évoquer la Shoah : poser sa caméra juste à côté du camp d'Auschwitz et ausculter le quotidien de son directeur et de sa famille. Le tout en une mise en scène glaciale et somptueuse à la fois, où le son joue un rôle absolument déterminant. Le pari est réussi puisqu'on en sort hanté par l'horreur, avec cet inconfort de s'être trouvé un temps si familier des criminels.
    La ligne directrice est donc ce quotidien familial. On se demande un temps si l'épouse et les enfants se rendent vraiment compte du travail de leur mari et père, spoiler: mais l'on est vite au fait, puisque les cris et l'odeur (de la chair brûlée) sont clairement évoqués et gagnent tous les alentours
    . Jonathan Glaser accorde une attention particulière aux effets de l'horreur sur les enfants, qui cauchemardent et ont des comportements irrationnels. Il montre aussi très bien le vol systématique que supposait la Shoah, puisque tous les biens des juifs sont systématiquement accaparés. Le refus de l'atrocité est esquissé spoiler: par une invitée qui, après une nuit blanche à comprendre ce qui se passe, s'enfuit discrètement.
    . La machine de mort nazie est montrée comme telle, une industrie avec ses cadres, ses objectifs, ses rendements. Nos personnages principaux sont des carriéristes consciencieux qui sont heureux de recevoir une promotion, même si (surtout si) elle consiste à aller davantage tuer ailleurs.
    La souffrance et la mort des suppliciés donnent lieu pour leur part à des séquences et plans totalement abstraits qui ponctuent le récit, tels les cauchemars des enfants, des plans fixes sur des fleurs et plus encore spoiler: l'extraordinaire séquence finale où une déambulation dans un escalier se mue en visite de l'actuel musée d'Auschwitz comme pour signifier que les actes au présent de ces tortionnaires deviendront un morceau d'Histoire ignoble, et parmi les plus célèbres, dans le futur.
    Et puis le son évidemment, omniprésent, de sorte qu'à chaque instant du film on tend l'oreille pour percevoir une exécution, une torture, un massacre.
    La Zone d'intérêt est donc assurément un grand film, qui mérite son succès critique et public. Mais il n'évite pas les plans et fragments attendus spoiler: comme les arrière-plans de cheminées fumantes, les cendres déversées dans la rivière, les réunions pour concevoir de nouveaux fours crématoires, et même une curieuse évocation de la douche
    . Tout est fait pour que le bonheur et la beauté dans lesquels vit cette famille constituent un contraste abject avec les atrocités voisines. De plus, occulter systématiquement les victimes pour se concentrer sur les bourreaux inverse la perception de ce que fut vraiment la Shoah. De même que la Liste de Schindler n'est pas un film sur la Shoah car celle-ci est l'histoire de 6 millions de juifs qui meurent et pas celle de 2000 qui survivent, de même, La Zone d'intérêt n'est pas exactement l'histoire d'un massacre de masse : c'est une traduction artistique de l'à-côté. De ce fait, Le fils de Saul de Laszlo Nemes reste sans doute le meilleur film de fiction sur la Shoah, et l'on ne peut que conseiller de le voir ou le revoir.
    bobmorane63
    bobmorane63

    158 abonnés 1 902 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 18 mars 2024
    Voilà un film qui peut lever le débat sur les alentours des camps de concentrations habité par les Allemands qui vivent en famille, une vie normale ou les officiers , leurs femmes, élèvent leurs enfants , jardinent, cultivent, entretiennent leurs maisons et pourtant, des Juifs sont prisonniers à côté. Le cinéaste Jonathan Glazer signe un long métrage alerte ou il nous dit de ne sûrement pas l'aimer mais de nous interroger. La qualité de ce film, c'est qu'on voit aucune horreur devant l'écran, juste les bruits et l'Oscar 2024 du meilleur son d'ici est amplement mérité. Les comédiens Allemands, Sandra Huller en tête, sont remarquables dans leurs personnages qui jouent normalement mais en particuliers détestables. Cette œuvre m'a secoué, on en sort avec un malaise profond.
    tupper
    tupper

    120 abonnés 1 322 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 5 février 2024
    Un film majeur sur la forme comme sur le fond. Sur la forme l’expérience sensorielle est choquante et glaçante dès le générique de début. La réalisation est froide et ciselée. Elle rend d’autant plus troublante l’observation du quotidien d’une famille allemande dont l’horreur naît justement de sa banalité, de son cynisme et de son détachement vis à vis de l’extermination qui se déroule sous ses fenêtres. Des voiles aux fenêtres, des murs d’enceinte habillés de végétation semblent suffire à les isolés l’horreur. Le bruit de la machine de mort, des coups de feu et des cris sont pour eux comme un fond sonore qu’on entend plus. C’est encore plus choquant et révoltant de faire face à cette indifférence que de voir les crimes eux mêmes.
    ATON2512
    ATON2512

    53 abonnés 1 109 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 8 février 2024
    De Jonathan Glazer (2024).
    Passe t'on à côté de l'essentiel ? Telle est la question de ce film que est censé suggérer l'horreur sans la montrer.
    Premier intérêt du film réside en son titre. En effet, cela m'a forcé à un peu de documentation pour apprendre que tous les camps d'extermination étaient 'protégés' des regards par une zone géographique de plusieurs dizaines de km2 autour des camps. Soit ! Avec en plus attenant au camp (dans le film il s'agit du camps d'’Auschwitz), un quartier propret avec des maison aux jardins bien entretenus pour héberger les responsables et commandants du camp. Vous avez le décor complet si en plus en toile de fond on devine (plus qu'on ne voit) la cheminées des crématoires, les fumées ...
    Les bruits ensuite sont omniprésents pour sans rien montrer les horreurs qui se déroulent de l'autre côté du mur !
    Sur ce point de vue, le film est une réussite car il met en opposition l'horreur de l'enfer et une certaine idée d'un paradis stylisé et idéalisé destiné aux grands pontes de la solution finale.
    Pour le reste , le film ne fait que survoler son objectif . Il décrit qu'en surface une famille allemande sans disséquer sa responsabilité et son implication dans ce qui sera l'une des pires tragédies humaines du vingtième siècle.
    Il n'ya peut être que la mère du commandant qui semble à un moment du film se rendre compte que l'ascension sociale de son fils chéri repose sur un assassinat de masse. C'est peut être l'une des scènes la plus importante du film avec en toile de fond le bruit assourdissant d'une cheminée qui dans la nuit crache sa fumée !
    Si ce n'est une vision idyllique d'une famille allemande des plus coupables , rien n'est détaillé, disséqué et analysé. A en croire le film , on a presque l'impression que la famille vit dans un paradis sans jamais se rendre compte de ce qui se passe de l'autre côté du mur ? Enfin, le film ne pose aucune question sur cette lente dérive qui a pû permettre à une partie de la société , certes alléchée par un espoir de rapide ascension sociale sinon d'accepter , du moins coupable ment d'accompagner cette horreur concentrationnaire !
    Avec Christian Friedel, Sandra Hüller, Johann Karthaus
    Pierre L.
    Pierre L.

    16 abonnés 76 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 4 février 2024
    Pas mal mais rien de plus. Pour les ignares, il apprend qu il y avait,bien sûr, côtoyant les camps, des décérébrés qui agissaient mécaniquement dans l indifférence et l abjection.Mais Shoah l avait déjà montré . D autres conflits ont confirmé ces situations ( Ex. yougoslavie, les Tutsis). Ce film n apporte rien. Il ne décrit pas ou très peu les conflits intérieurs. On n y voit pas non plus la montée dans l engagement abject.Pour moi, il ne véhicule aucun message nouveau.Pas enthousiasmé. Pourquoi toutes ces récompenses ?..
    Gregory S
    Gregory S

    17 abonnés 514 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 6 février 2024
    Un film poignant et dérangeant
    La Zone d'Intérêt est un film bouleversant qui explore les zones grises de l'âme humaine face à l'horreur de la Shoah.
    Le film excelle à dépeindre la banalité du mal, illustrant comment des individus ordinaires peuvent se laisser happer par la barbarie. La performance des acteurs est exceptionnelle, mention spéciale à Sandra Hüller qui incarne avec justesse la fragilité et la cruauté d'Hedwig Höss.

    La Zone d'Intérêt n'est pas un film facile à regarder, mais il est nécessaire. Il nous force à réfléchir à la responsabilité individuelle face à l'atrocité et à la banalisation du mal. C'est une œuvre puissante et inoubliable.

    Et c'est surtout à voir au cinéma pour le son aussi exceptionnel que glaçant, qui est un acteur à part du film mais je ne peux pas en dire plus afin de ne pas en dévoiler la raison.
    Patjob
    Patjob

    23 abonnés 557 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 18 mars 2024
    C’est un film éprouvant, souvent glaçant. Les scènes de vie quotidienne de cette famille qui vit une existence « normale » de l’autre côté du mur derrière lequel sont exterminés des milliers d’êtres humains ont quelque chose d’insupportable. D’autant plus que le sort de tous ces malheureux pénètre dans ce cocon familial par les objets sortis du camp (les vêtements, les dents avec lesquelles s’amuse le petit garçon), et en permanence par les bruits révélateurs de l’horreur. La bande son tient d’ailleurs un rôle essentiel dans la perception du film. Le choc procuré aux spectateurs est d’une grande force, d’autant cette situation reste incompréhensible, les deux pistes esquissées ne suffisant pas : la conjonction des intérêts particuliers de cette famille et de la forme que prend la politique génocidaire du pouvoir, l’absence de tout sentiment de culpabilité du fait que les ordres viennent de haut, d’un système parfaitement, voire admirablement, huilé et organisé. Au débit du film quelques choix de construction et de mise en scène qui visent plus à l’originalité qu’au service du propos.
    TUTUR29
    TUTUR29

    24 abonnés 1 033 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 7 février 2024
    Je suis un peu secoué par La Zone d’intérêt, même si je dois avouer que je m’attendais à une plus grosse claque. Le concept de faire cohabiter une petite famille nazie avec l’industrie de la Shoah juste à côté est une idée brillante et effroyable, qui vient nous rappeler l’humanité (et l’inhumanité) qui se trouve en chacun de nous y compris pour les nazis. Certains plans sont à ce titre tout simplement brillants, comme celui où l’on voit la fumée d’un train au loin par dessus la palissade qui cache le jardin. Une sorte de signe qu’on arrive jamais à effacer et se cacher de l’horreur de la Shoah, qui est souligné encore une fois par la fin [spoilers/] où l’officier semble confronter au devoir de mémoire du génocide, où des gens entretiennent les mémorials juifs [spoilers/]. Ainsi, dans son concept, son visuel, et son efficacité pour faire un devoir de mémoire (sans jamais tomber dans la surenchère et de montrer frontalement l’horreur nazie !), La Zone d’intérêt est un film passionnant et qui restera dans les annales du cinéma selon moi. Mais alors pourquoi n’être pas un peu plus généreux sur la note ? Tout simplement car je trouve qu’à côté de ça, Jonathan Glazer conserve sa froideur (qui était le plus gros défaut et plus grosse qualité d’Under The Skin déjà) qui empêche toute identification et sympathie pour ces personnages, alors que cela aurait décupler l’effet d’humanisation des nazis. Et puis pour parler franchement aussi : il faut bien avouer qu’il ne se passe vraiment pas grand chose ! Heureusement que l’esthétique et que tout le travail sur le son du film viennent retenir notre attention car autrement, on pourrait vraiment s’endormir. En bref, La Zone d’intérêt est un film super innovateur et qui vaut vraiment le coup d'être vu pour sa singularité, même si personnellement, je garde plein de réserve qui ont freiné mon appréciation du film. Il faut avouer aussi qu’on est dans un pur film d'art et essai pas ultra accessible donc qui sait, seul le temps nous dura si Zone of Interest sera habilité comme un chef d’oeuvre du cinéma.
    Vince L
    Vince L

    13 abonnés 15 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 23 février 2024
    Pour Que jamais nous n'oublions que le peuple juif a souffert.
    Devoir de mémoire primordial, et pour l'éternité.
    Neferati M
    Neferati M

    2 abonnés 2 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 6 février 2024
    La première minute (on se demanderait presque si le projectionniste a bien « mis la bobine ») s’éternise, grinçante et dérangeante, et plante au creux du ventre une graine d’angoisse.
    Tiré d’une histoire vraie, le film « se contente » de relater objectivement et froidement la vie « tranquille et normale » de la famille d’un militaire allemand dans une jolie maison, de jolis bambins blonds qui jouent dans un beau jardin empli de fleurs et de couleurs, avec sur le côté un grand mur, sur lequel la maîtresse de maison fait grimper de la vigne pour l’embellir …
    Le militaire en question est un SS, bien sûr, responsable du camp d’extermination d’Auschwitz en Pologne,et semble bien plus préoccupé par la manière cruelle qu’on certains soldats d’arracher les branches de lilas (ce qui fait saigner l’arbuste !) que par « ce » qu’on s’ingénie à brûler plus efficacement et en plus grande quantité, à 100 mètres de la chambre de ses enfants.

    Nous sommes les témoins immobiles et silencieux de cette innommable abomination qui s’introduit doucement dans nos yeux, dans nos veines, imperceptiblement, par petites touches, et plane sur tout, omniprésente ! – comme le furent bien des êtres « dits humains » de cette époque, des témoins silencieux et immobiles –

    - Pas d’images choc, pas de scènes choquantes … Juste cette fumée noire en fond de décor qu’on pourrait même ne pas voir, de l’autre côté du mur, cette cheminée qui n’en finit pas de cracher des flammes et vomir une fumée qu’on imagine grasse, nauséabonde et épaisse, et aussi juste un bruit de fond qui nous confirme qu’un épouvantable monstre est bien tapi derrière le mur et qu’il ne dort jamais !
    La fin, percutante et détachée, alterne présent et passé, froidement

    On ne peut s’empêcher de penser à la liste de Schindler, mais ces 2 films aux antipodes l’un de l’autre savent nous toucher au plus profond de notre humanité.
    On se heurte parfois à des moments qu’on ne saisit pas, les séquence d’images en négatif que j’appellerai « la jeune fille aux pommes » sont déroutantes, il manque parfois une ou deux petites explications, mais cela n’enlève rien à la puissance du film !
    Ce film fait monter en nous des oxymores comme : un silence assourdissant, une violence placide, une horreur tranquille, une atrocité banale, un hurlement muet, une indicible vérité … je suis persuadée que vous en trouverez aussi …
    -- Evidemment, c’est un film à voir, à se prendre dans la tronche, en pleine figure et en plein ventre … il parle d’un des furoncles de l’Humanité !
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