J’avais beaucoup d’attente au vu des premières bande-annonces japonaises. Mais j’ai réalisé que la promotion française spoilait à mort l’intrigue du film, ce qui m’a rendu plus que dubitatif sur les intentions du distributeur français… Passons.
Ce petit film d’été nous promet de nous narrer une histoire mélangeant intrigue surnaturelle et aventure enfantine, de manière colorée, rythmée et merveilleuse. Sur le papier.
Et ça commence mal par l’utilisation d’un protagoniste à des années-lumières du rôle-type : un gamin nerd, taiseux, trop intelligent pour son âge (faire des parties d’échecs et discuter de la théorie de la relativité, c’est un peu fort de café à 8 ans tout de même).
L’essence même du film aurait été de choisir comme dans Totoro des enfants âgées ou non, qui continue de croire dans la magie de notre monde. Non, le gamin se rêve en mathématicien, astrophysicien ou chercheur en trou noir.
Et à aucun moment, ses aventures ne cassent son cartésianisme, ne lui font voir le monde différemment d’un scientifique asocial, terne et mort à l’intérieur.
Les « expériences scientifiques » des gamins auraient pu être un moyen d’amadouer le public en donnant des scènes drôles et cocasses, mais là aussi, le fun a quitté le film.
S’ensuit des aller-retours, des scènes relationnelles entre le jeune héros, ses deux camarades de classes improvisées, pompé sur Le Club des cinq (1978). Ainsi que le cliché du bully et de ses deux comparses, qui font office d’antagonistes par défaut, avant de devenir (oh surprise!) de bons copains.
Après avoir épuisé toutes les inspirations (sauf Mawaru Penguindrum, trop suggestif pour un public enfantin, j’imagine), le réalisateur réalise que le film n’a pas encore commencé, mais qu’il faut bien s’arrêter parce que le monteur indique qu’il y a déjà 1 heure de pelloch’.
Alors dans un gros dernier quart d’heure, on va rusher l’intrigue, donner de vagues explications aux phénomènes surnaturels, faire péter le budget effets spéciaux, glisser un clin d’œil appuyé à Inception (ou à l’affiche de Subete ga F ni Naru, mais j’en doute), et donner le temps à notre protagoniste de dire au revoir à sa bijin Onee-chan.
Et tout redevient des plus normal. Dit autrement, ce qui s’est passé pendant 1h20 n’a eut aucun impact sur les protagonistes. Classe, donc. Et FIN.
Un divertissement poussif, porté par un réalisateur qui ne sait pas faire naître l’émerveillement, donner vie à la magie, nous faire aimer les personnages. Un scénario qui pompe toutes les histoires autour de jeunes enfants ayant un fond de paranormal. Rajouter un rythme inexistant, des longueurs inexplicables, et l’absence de bande-son.
J’ai également trouvé la version française peu inspirée, avec des expressions qui passaient mal en français : à chaque fois que la femme prononçait « Shonen » (je lis aussi sur les lèvres, mais uniquement sur les animés), traduit par un peu probant « jeune homme », qui fait tiquer pour désigner un écolier.
Préférer revoir n’importe quel Ghibli, ou pourquoi pas Fireworks de l’année dernière.