A l’origine, l’immense question de la pauvreté devait être abordée à partir du concept de “revenu universel”. Mais ce sujet ne semblait pas assez attractif et fut donc abandonné. Puis, il devait y avoir une mise en perspective des regards de jeunes sur la société face à ceux de personnes plus âgées. C’est finalement le problème de l’exclusion qui commençait à devenir intéressant. Mais la réalité d’un film documentaire naît souvent de rencontres, de belles rencontres. Et c’est en poussant la porte de l’école des arts de la mode et du spectacle Paul Poiret à Paris que naquit l’idée originale du film d’aborder la question de la pauvreté et de l’exclusion à partir de la thématique du vêtement.
Dans le film, Karim, sdf des bois de Vincennes, fait du feu dans une boîte de conserve car les étudiantes sont littéralement frigorifiées. Il faisait en effet très froid ce jour là. De même que la rencontre avec Maurice se fait dans une église ou de Linda dans un bar à cause de la tempête extérieure.. Finalement 3 rendez-vous sur 4 se feront dans des lieux totalement improvisés, à l’abris.
Les étudiantes étaient inquiètes sur leur façon d’apparaître dans le film, ce à quoi Jean Louis Mahé a répondu qu’ils allaient faire un beau film, écho aux belles personnes qu’elles étaient. De plus la dignité avec laquelle les sdf se sont exposés et la qualité de l’accueil qu’ils ont réservée aux six jeunes filles ont obligé les réalisateurs à être à la hauteur de cette oeuvre.