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    Billie Holiday, une affaire d'état
    Anecdotes, potins, actus, voire secrets inavouables autour de "Billie Holiday, une affaire d'état" et de son tournage !

    Contexte

    S’il peut paraître incroyable de s’imaginer que le gouvernement américain ait pu s’attaquer à Billie Holiday pour la simple chanson Strange Fruit, qui dénonce le meurtre expéditif de Noirs, il est important de rappeler le contexte de l’époque. Les lois Jim Crow, qui ont imposé la ségrégation raciale de la fin du XIXème siècle à 1965, n’étaient officiellement effectives que dans le sud des États-Unis. Mais les discriminations dont étaient victimes les personnes noires s’étendaient en réalité à tout le territoire américain.

    Un destin tragique

    Née en 1915 alors que ses parents n’étaient que des adolescents, Billie Holiday grandit dans la pauvreté. Violée à l’âge de 10 ans, elle est victime de trafic sexuel dans une maison de passe à 14 ans. Si elle est devenue une icône de jazz, Billie Holiday est aussi connue pour son penchant pour la drogue, l’alcool et les relations amoureuses toxiques. Le réalisateur Lee Daniels tenait à lui rendre justice : « Quand on évoque les grandes figures du mouvement des droits civiques, on pense à Rosa Parks ou à Martin Luther King, ou encore, en étant un peu plus subversif, à Malcolm X. Ce n’est pas Billie Holiday qui vous vient à l’esprit. On songe à elle comme à une chanteuse, une chanteuse de jazz toxicomane. »

    Adaptation

    Billie Holiday, une affaire d’état se base sur le chapitre « Black Hand » du livre de l’écrivain britannique Johann Hari, Chasing the Scream: The First and Last Days of the War on Drugs, classé parmi les meilleures ventes du New York Times en 2015.

    Strange Fruit

    C’est en 1939, dans le premier club de jazz new-yorkais sans ségrégation, le Café Society, que Billie Holiday a interprété la chanson Strange Fruit. Il s’agit à l’origine d’un poème, Bitter Fruit, écrit en 1937 par le Juif américain Abel Meeropol, sous le pseudonyme de Lewis Allan, dans The New York Teacher, une publication du syndicat des enseignants.

    Meeropol avait écrit ce poème après avoir été bouleversé par une photo prise par le photographe Lawrence Beitler du lynchage de deux jeunes Afro-Américains, Thomas Shipp et Abram Smith. Accusés d’avoir tué un homme blanc et violé sa petite amie, ils ont été pendus par une foule blanche qui avait pénétré par effraction dans la prison pour s’emparer d’eux. Abel Meeropol et sa femme Anne ont mis le texte en musique, et la chanteuse noire américaine Laura Duncan l’a interprété sous forme de chanson.

    Les paroles de la chanson rappelèrent à Billy Holiday son père, mort de s’être vu refuser l’accès à l’hôpital parce qu’il était noir.

    Premier rôle au cinéma

    Nommée aux Grammy Awards en 2015 pour sa chanson Rise UpAndra Day fait ses premiers pas devant une caméra avec Billie Holiday, une affaire d’état. Des débuts gagnants puisque sa prestation a été saluée du Golden Globe de la meilleure actrice dramatique. Conscient de son manque d’expérience, Lee Daniels a demandé à la coach d’acteurs Tasha Smith d’épauler Day.

    Métamorphose

    Pour entrer dans la peau de Billie Holiday, Andra Day est passée de 74 à 56 kilos, a dû modifier sa voix chantée et parlée et s'est mise à boire et à fumer. Mais le plus difficile a été de laisser de côté ses inhibitions : « J’ai dû apprendre à me montrer plus effrontée, à jurer, à dire ce que je pense sans me brider. En fait, j’ai dû remonter en arrière, à l’époque où j’avais la vingtaine, et m’autoriser à ressentir, à parler franchement sans me sentir coupable, sans m’arrêter pour y réfléchir et sans me demander quelle est la meilleure façon de me comporter ».

    Un prix Pulitzer au scénario

    Le scénario du film a été écrit par la dramaturge Suzan-Lori Parks, la première femme écrivain afro-américaine à avoir remporté le prix Pulitzer de l’œuvre théâtrale, pour Topdog/Underdog.

    Un nouveau biopic

    Billie Holiday avait déjà inspiré un biopic en 1972 : Lady Sings the Blues de Sidney J. Furie, avec Diana Ross dans le rôle de la chanteuse. Lee Daniels revient sur ce film : « Lady Sings the Blues est l’une des raisons pour lesquelles je suis devenu cinéaste. Ce film s’est infiltré dans mon âme. Je voulais faire ce qu’avaient fait Berry Gordy, Diana Ross et Billy Dee Williams. Mais j’ai découvert que ce film ne racontait pas la véritable histoire de Billie Holiday. C’était plutôt l’histoire dont les Noirs, dont la culture avaient besoin à l’époque : nous avions besoin d’une histoire d’amour ».

    Andra Day renchérit : « j’étais fascinée par ce film et par la performance de Diana Ross, mais il avait été fait au début des années 70, alors que J. Edgar Hoover et Harry J. Anslinger étaient encore au pouvoir, que Louis McKay était encore en vie et même conseiller technique de ce film. Il y avait beaucoup de choses sur la vie de Billie Holiday que nous n’étions pas autorisés à connaître [...] ».

    Les costumes

    Nommé aux Emmy Awards pour son travail sur la série Empire, le chef costumier Paolo Nieddu a mis au point environ 55 tenues différentes pour le personnage de Billie Holiday : « Je pense que pour l’époque, Billie aurait été considérée comme avant-gardiste, à l’instar de Grace Jones ou de Madonna, ces icône du style qui sont toujours changeantes, toujours en évolution. Billie semblait avoir toujours un look nouveau, ce qui nous a permis de jouer sur une très large gamme ». L’équipe a aussi collaboré avec la maison Prada pour l’élaboration des costumes.

    Les coiffures et le maquillage

    La coiffeuse personnelle d’Andra Day, Stacie Merriman, a collaboré avec le chef coiffeur Charles Gregory Ross. Ils ont gardé les cheveux de l’actrice le plus possible au naturel, comme le faisait Billie Holiday. Du rouge à lèvres au vernis à ongles, chaque détail a été réfléchi. Andra Day a également dû porter des lentilles de contact marron pour coller à la couleur des yeux de Billie Holiday.

    La musique

    À l’origine, Andra Day devait chanter en play-back sur des titres pré-enregistrés mais il a finalement été décidé de la faire non seulement chanter elle-même mais qui plus est en direct sur le plateau : « Chanter Strange Fruit en live dans la peau de Billie, et dans la mienne aussi, a été une expérience éprouvante. Mais étrangement, ce fut aussi cathartique. Il a fallu faire plusieurs prises, l’une après l’autre. Et chaque fois, il y avait comme un soupir de soulagement, c’était comme si quelque chose se libérait en moi ».

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