Un homme dans la foule marque en outre la dernière apparition de Marshall Neilan (rôle du sénateur Fuller), comédien mais également producteur, scénariste et réalisateur - on lui doit entre autres Papa longues jambes (1919) et Peggy et sa vertu (1928) - et qui n'avait plus travaillé pour le cinéma depuis vingt ans. Il devait mourir un an après, en octobre 1958.
Pour interpréter "Lonesome" Rhodes, le cinéaste choisit une célébrité de la télévision, Andy Griffith, chanteur bien connu des téléspectateurs américains grâce à ses participations régulières au "Ed Sullivan Show" et au "Steve Allen Show" - afin de donner plus de vérité au personnage. A ses côtés, une autre actrice faisait ici ses débuts sur grand écran : Lee Remick. Celle-ci retrouvera Elia Kazan trois ans plus tard pour Le Fleuve sauvage.
Le film fut tourné selon les méthodes de l'"Actors Studio" (l'école que Kazan créa en 1947 avec Cheryl Crawford et Robert Lewis) : stages dans diverses agences de publicité pour la préparation du film, tournage en extérieur et décors réels (à Piggot), figuration assurée par les habitants-même du lieu.
Elia Kazan et Budd Schulberg avaient déjà collaboré ensemble en 1954 pour le scénario de Sur les quais. Celui d'Un homme dans la foule fut écrit par Schulberg seul, d'après Your Arkansas traveller, une nouvelle de son receuil Some faces in the crowd.
"On a dit que le film était dirigé contre Nixon, contre Eisenhower et contre le big business. Eh bien ! c'est vrai, c'était en effet contre eux que le film était dirigé. Je pense que le public américain s'est reconnu dans le film. Je l'ai montré comme un agrégat de pantins ridicules qu'on peut mener par le bout du nez où l'on veut."