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    Be natural, l’histoire cachée d’Alice Guy-Blaché
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    Yves G.
    Yves G.

    1 494 abonnés 3 512 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 27 juin 2020
    Alice Guy-Blaché fut l'une des pionnières du cinéma. Secrétaire de Louis Gaumont, elle tourne pour lui dès 1896 de courtes fictions. Elle accompagne aux États-Unis son époux, Herbert Blaché, y crée en 1910 sa société de productions et y fonde l'un des premiers studios de cinéma à Fort Lee dans le New Jersey. Mais le couple divorce et Alice Guy, couverte de dettes, doit vendre son studio en 1922 et revenir en France.

    Le documentaire de Pamela Green invite à deux lectures.

    C'est au premier degré l'histoire d'une pionnière du cinéma racontée à travers son oeuvre - plus d'un millier de films de tous genres - et les interviews qu'elle a données (Alice Guy meurt, presque centenaire, à la fin des années soixante aux États-Unis).

    Mais c'est surtout un documentaire féministe qui soulève une question et essaie d'y répondre : alors que Alice Guy-Blaché a joué un rôle si important dans l'histoire du cinéma, pourquoi son nom a-t-il disparu de la mémoire collective ?

    La réponse la plus séduisante serait qu'elle aurait été victime du patriarcat. Elle n'est pas entièrement fausse. Le souvenir de Alice Guy-Blaché s'est perdue au profit des Lumière, Méliès, Feuillade auxquels les historiens du cinéma (le malheureux Georges Sadoul auteur d'une iconique Histoire générale du cinéma se fait tailler un costard)ont donné la part belle.

    Mais, le documentaire passe à côté d'un sujet autrement intéressant. Il n'évoque qu'en passant le fait que les femmes étaient nombreuses à exercer des fonctions d'autorité aux premiers temps du cinéma, à la réalisation, à la production ou au scénario : Lois Weber, June Mathis, Anita Loos, Frances Marion... Il ne se demande pas pourquoi, ni ne s'interroge sur leur relégation dans les années vingt.

    La raison en est pourtant simple et connue. Le cinéma n'était, à l'origine qu'un genre mineur auquel on ne prédisait pas un glorieux avenir. Les investissements y étaient prudents. Du coup, l'oligarchie masculiniste pouvait laisser les femmes y exercer leur talent, sans redouter d'y perdre son pouvoir et son argent. Les choses changent dans les années vingt avec la création d'Hollywood et surtout avec les gros investissements qui l'accompagnent. L'inflation des budgets transforme le cinéma en industrie. L'augmentation des risques et des profits ne permettent plus de le considérer comme un passe-temps abandonné aux femmes. Les hommes reprennent le pouvoir.
    Dandure
    Dandure

    173 abonnés 203 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 29 juin 2020
    Attention, cet avis contient ce genre de spoiler: : raconte par Jodie Foster, produit par Hugh Hefner et Rebert Redford...ça va finir en biopic pompeux tout ça.

    Oui, on peut déboulonner les statues. Et même, on doit déboulonner les statues quand elles glorifient au présent et dans l'espace public, commun et partagé des figures finalement très discutables de l'Histoire. Surtout que la liste de personnes qui restent à mettre sur des piédestaux est longue. Alice Guy, pionnière oubliée et même biffée de l'Histoire du cinéma mériterait sans forcer ce genre de mise en pleine lumière.
    Merci à Pamela B Green, réalisatrice...américaine de poser la 1ère pierre. Loin d'être une élégie "girl power", Be natural est un très solide travail d'enquête beaucoup plus journalistique que cinématographique. Il a l'immense mérite de ne pas se cantonner à la biographie de l'attachante et révolutionnaire Alice Guy et questionne différentes thématiques du 7ème art.
    Il nous replonge aussi à cette époque étonnante des balbutiements du cinéma, avant Hollywood, quand tout restait à inventer. Avant que de vieux messieurs ne fassent main basse sur ce gadget qui allait devenir une gigantesque industrie. Mais ça, c'est une autre histoire qui ne risque pas d'obtenir un budget décent pour être racontée dans un film de cinéma.
    Luc D.
    Luc D.

    7 abonnés 118 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 21 octobre 2019
    Ce documentaire retrace le parcours d’Alice Guy, première réalisatrice de l’histoire du cinéma mais aujourd’hui méconnue. Et le moins que l’on puisse dire, c’est qu’on y a mis beaucoup de moyens : Jodie Foster à la narration et beaucoup d’interviews de personnalités du cinéma, d’Hollywood essentiellement mais aussi de France.

    Tout cela donne un documentaire intéressant, certes, mais il y a énormément d’intervenants dont certains ne disent qu’une seule phrase à l’écran. On peut s’interroger sur la pertinence de tels interviews. De plus, le film s’égare un peu avec des intrigues qui ne sont pas reliées directement à Alice Guy spoiler: , notamment avec les descendants d’un de ses caméramans
    . Tout cela allonge le film. Ce documentaire reste cependant intéressant et donne un bon aperçu de ce à quoi pouvait ressembler les débuts du cinéma.
    traversay1
    traversay1

    3 638 abonnés 4 875 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 28 juin 2020
    La première cinéaste de l'Histoire s'appelait Alice Guy-Blaché et a tourné en France et aux États-Unis, avant même la création de Hollywood. Alice qui ? Cette pionnière du 7ème art est pourtant moins connue que les frères Lumière, Méliès, Feuillade ou même que Germaine Dulac, sa consœur, qui a seulement débuté en 1917. Faut-il pour autant souscrire à la thèse du documentaire de Pamela B; Green, Be Natural, qui assure révéler son histoire (délibérément) cachée ? C'est faire peu de cas de Looking for Alice, par exemple, un autre documentaire, plus modeste, réalisé en 2008 et qui, il est vrai, semble parfois minimiser le rôle d'Alice, la faisant notamment débuter en tant que réalisatrice en 1900 (et non en 1896). Il existe également depuis peu plusieurs DVD de ses films dont un coffret sorti par Gaumont. Be Natural, avec son rythme frénétique qui emporte tout son passage et des dizaines d'intervenants dont certains ne prononcent qu'une seule phrase ou disent simplement qu'ils ignoraient son existence, a tout de même un grand mérite : celui de faire entendre une interview de cette héroïne. Certes, ce n'est que par fragments, entre deux témoignages plus ou moins captivants, mais ces moments sont particulièrement touchants, autant que les extraits trop rares de ses films. En vérité, il faut s'extraire de la cadence frénétique du documentaire et des multiples digressions, pour retenir le récit de ses aventures incroyables, en France tout d'abord, au côté de Léon Gaumont puis au New Jersey où se tournèrent les premiers films américains. Alice Guy, scénariste, réalisatrice et productrice a donc été pionnière des deux cinémas qui ont l'un après l'autre dominé le monde. Ce n'est pas rien et sa chute, due d'une part à la mauvaise gestion financière de son mari (dont elle divorça) et de la migration du cinéma américaine vers Hollywood, n'en fut que plus cruelle. La leçon de tout cela, c'est qu'une fois que le cinéma devint une industrie, avec de lourds enjeux commerciaux, les hommes prirent les rênes et les femmes comme Alice Guy n'y eurent plus leur place. Ce qui est bien, en définitive, avec Be Natural, c'est que l'on peut se faire son propre film et au-delà de son caractère démonstratif y voir avant tout le portrait d'une femme étonnante et admirable qui mérite que l'on parle davantage d'elle et, c'est essentiel, que l'on redécouvre son œuvre encore largement méconnue et qui vaut largement le coup (voir par exemple The Detective's Dog, tourné en 1912).
    ANDRÉ T.
    ANDRÉ T.

    83 abonnés 484 critiques Suivre son activité

    2,5
    Publiée le 29 juin 2020
    Le film est une enquête menée sérieusement….Comme tant d’autres, j’ignorais son existence mais j'étais "prêt" à ne pas en savoir davantage.....
    rythme rapide souvent, j’avais du mal à suivre…..
    Difficile d’appréhender sa vraie place, dans l’histoire du cinéma ???
    J’ai le sentiment qu’il en est de même pour beaucoup d’inventions (téléphone, automobile, aviation, etc)….
    VOSTTL
    VOSTTL

    100 abonnés 1 951 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 11 septembre 2021
    Un documentaire au montage impétueux et au débit verbal élevé, un torrent d’images denses au point de ne pas toujours capter les noms de certains témoins, tant l’oeil n’a pas le temps de saisir les noms qui se mêlent aux sous-titres. Tout s’enchaîne à un rythme soutenu, sauf quand Alice Guy-Blaché témoigne, une respiration bienvenue. Un graphisme « Belle Epoque » est aussi bienvenu pour illustrer le parcours d’Alice Guy-Blaché. Habitué des versions originales, j’ai de suite reconnue la voix de Jodie Foster qui ne se contente pas de narrer mais de participer à la production de ce documentaire. Un engagement plutôt qu’une invitation. Engagement est aussi le terme pour définir la détermination de la réalisatrice Pamela Green qui a mis plus de 8 ans pour rétablir la vérité, pour rendre à César ce qui lui appartient : réhabiliter Alice Guy-Blaché : Première Femme Réalisatrice, Scénariste, Productrice et Directrice de Studio de cinéma. Pionnière du cinéma français et américain. En effet, elle a travaillé et en France et aux States, s’il vous plaît. Comment cette femme, simple secrétaire pour Léon Gaumont a pu tomber dans l’oubli au point de lui « voler » ses droits d’auteur, elle l’auteure de plus de 1000 films ! Pamela Green s’emploie à nous le conter. « Voler » n’est peut-être pas le mot même s’il s’en rapproche : par exemple, ce Georges Sadoul se vantant historien du cinéma ne la mentionne pas dans ses écrits, lui préférant d’autres noms et plus particulièrement masculins. Il avouera avoir publié par « ouïe-dire » !!! Cela en dit long sur son professionnalisme ou plutôt sur son amateurisme ! Il n’est pas le seul a avoir été ingrat, l’ancien patron d’Alice Guy, Léon Gaumont lui contestera la maternité de certaines oeuvres. Pourtant, ne l’avait-il pas bombardée directrice des bandes animées pour sauver son entreprise de Chronophone, entreprise mal en point, lui qui croyait plutôt à la vente de matériel qu’aux « bandes animées » ! Bref, ce documentaire sort de l’oubli Alice Guy-Blaché, une réalisatrice qui a inspiré des cinéastes comme Eisenstein. Un film d’utilité publique.
    Bernard M
    Bernard M

    26 abonnés 461 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 9 août 2020
    Ce film n'est pas vraiment un biopic mais plutôt un reportage très dense sur la carrière d'une des premières femmes cinéastes, pour ne pas dire la première, mais aussi une illustre inconnue aujourd'hui: ce film a donc le mérite de nous apprendre des choses intéressantes et de nous faire découvrir une personne négligée ou à peine nommée par les historiens du cinéma.Le seul reproche qu'on pourrait faire est la densité du propos: interviews, images d'archives se succèdent à un rythme effréné qui ne laisse pas le temps de souffler !il s'ajoute le nom des personnes qui parlent, l'année et le sous-titrage en VO:on en sort un peu fatigué!
    Terry B.
    Terry B.

    1 abonné 5 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 10 mars 2020
    Un film passionné et passionnant.
    Parfois un peu rapide à suivre, à cause des sous-titres.
    Mais une découverte historique essentielle pour le grand public que nous sommes, d'une femme moderne, intelligente, drôle.
    A voir absolument.
    anonyme
    Un visiteur
    2,0
    Publiée le 8 août 2020
    Un documentaire nécessaire, avec de très bonnes idées, autant dans l'intention que dans l'esthétisme, mais malheureusement gâché par un montage qui se veut trop rythmé. On sent que la réalisatrice a peur que l'on s'ennuie, mais à force d'informations et d'effets sur l'écran, on finit par ne plus rien suivre et on peine à retenir les informations qui nous sont donnés. Des films ont été retrouvés mais nous n'avons que très peu d'extraits, s'attarder sur une séquence et proposer une analyse aurait été tellement bénéfique... C'est une déception.
    anonyme
    Un visiteur
    4,0
    Publiée le 17 juillet 2020
    Bon, je sors de la séance.
    Huit années de travail, cela se voit, ce film est un extraordinaire documentaire qui rend hommage à cette femme extraordinaire que le sexisme de l'époque a totalement occultée. Justice lui est rendue. C'est bien.
    Mais à mon avis (ayant participé modestement au tournage), il lui a manqué un script.
    Un film, c'est un ensemble d'images qui racontent ce qui est écrit dans un scénario.
    ici, on a une succession d'images (certaines invisibles car affichées pas assez longtemps), d'interviews, de voix off, d'extraits de films, de photos d'archives et autres matériels collectés par Pamela Green et son équipe. Dommage, vraiment. Pam aurait dû écrire sa propre version d'une biographie d'Alice, puis la mettre en images au lieu de vider les centaines de cartons qu'elle a remplis en huit ans.
    Et la mention de la présence de Ewan Rachel Wood est de la publicité mensongère vu qu'on ne la voit que 2 secondes et demi pour dire un truc que je n'ai pas retenu...
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