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Hotinhere
547 abonnés
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2,0
Publiée le 14 avril 2024
Plongée oppressante (mais peu captivante, manquant d’émotions et trop misérabiliste) dans le quotidien morose d’une immigrée luttant pour sa survie dans un Moscou glacial et crasseux.
Le film est incontestablement à voir car d'une grande force, c'est un film tourné au plus près de l'héroïne dont on a l'impression d'être juste à côté, de suivre dans sa folle fuite, de souffrir avec... Mais justement c'est ce qui rend aussi ce film difficile à regarder car glauquissime et très sombre. L'héroïne, qui semble ne pas avoir le temps de se poser, de réfléchir, semble courir tout droit à la catastrophe. spoiler: A la fin, une once d'humanité lui revient lorsqu'elle se pose enfin pour allaiter son bébé - et avec cette humanité, un peu d'espoir renaît.
Avec "Ayka", le cinéaste Sergueï Dvortsevoï nous partage le quotidien d'une jeune sans-papier kirghize, endettée jusqu'au cou, à la santé fragile, jeune mère ayant abandonné son bébé et peinant à trouver du travail. Bref, pas de quoi se marrer ! La démarche du cinéaste et cette histoire dramatique rappelle sur bien des aspects le "Rosetta" des frères Dardenne. Une similitude que l'on retrouve aussi dans la réalisation avec cette filature du personnage principal via la caméra à l'épaule. Une manière de faire pas toujours maîtrisée et souvent brouillonne. Le problème de Dvortsevoï et qu'il en fait trop et pas forcément là où il faut. Trop froid, trop dramatique, trop de plan serrés sur son actrice,... et pas assez dans la psychologie, dans l'empathie, dans la nuance,... Du coup, il manque à "Ayka" cette intensité émotionnelle et cette réflexion que l'on attend de ce genre de cinéma social. L'ensemble n'est pas inintéressant mais est dépourvu de l'essentiel : d'une âme.
ce n'est pas a priori ma tasse de thé et pourtant il n'y a que ça à boire dans le film. j'ai tout de même trouvé gonflé le parti pris filmique qui me semble éloigné des télé-films des Dardenne. La presse pointe le manque de distance...Tu m'étonnes, on n'est pas dans le Nevada. Et je comprends mal aussi les allusions de certains à Poutine. Qu'est ce qu'il vient faire dans cette histoire. Le film aurait pu être tourné Porte de la Chapelle ! C'est certes misérabiliste, mais le pathos ça fait du bien. Au secours Douglas Sirk , reviens ! Et puis la neige a l'air d'être vraie et les chiens malades aussi...Et puis on apprend plein de choses sur la mastite.
Ce film pourrait poser la question de savoir qui est la victime: le pilote américain qui pilonne des villages parce qu'il "aime voler", ou les Vietnamiens qui cherchent à délivrer leur pays de l'occupation étrangère. Ici, tout est à sens unique, hélas.
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18 103 critiques
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1,5
Publiée le 7 janvier 2021
Ayka est un film sur la souffrance d'une jeune femme sans défense comment survivre dans un pays dont elle ne sait rien y travailler et y vivre illégalement. À bien des égards l'histoire est émouvante mais mon commentaire était de savoir pourquoi tous ces détails excessifs et ces longues scènes répétant la même chose encore et encore. C'était plus un film documentaire qu'un vrai film. Mon deuxième commentaire était l'overdose de sang il fallait que cela soit moins fort à cet égard. Certaines personnes qui ont regardé le film ont estimé que le réalisateur n'avait pas bien utilisé l'histoire. L'actrice (qui a remporté le prix de la meilleure actrice au Festival de Cannes 2018) a eu la même expression dans presque tout le film elle n'a pas joué autant que l'histoire elle-même qui elle méritait un prix...
Le cinéaste Sergey Dvortsevoy est parti d’un fait réel terrifiant : 248 nouveaux-nés ont été abandonnés par leurs mères en 2010, venues du Kirghizistan pour accoucher à Moscou. C’est le sort de l’héroïne de ce film qui porte son nom, Ayka, que l’on suit dans un calvaire d’une rare violence, à la fois sociale et physique. Dans lequel une respiration équivaut à un cri de douleur, sans jamais être une capitulation. (lire la suite : https://cultureauxtrousses.com/2019/01/16/ayka/)
De la douleur d'être une femme pauvre dans une société impitoyable. Ce film en forme de coup de poing narre le destin tragique d'une jeune Kirghize dans un Moscou glacial. Son tort : être incapable de rembourser l'argent qu'elle a emprunté pour ouvrir un atelier de couture. Le spectateur suit donc son errance pour échapper à ses créanciers. Même si les coups sont rares, le film est d'une grande brutalité. Murs lépreux, crasse, cris, promiscuité, menaces, la laideur et la violence sont partout dans ce Moscou infernal des laissés-pour-compte. Même la neige semble cruelle. On ressort, l'âme transie.
C'est un drame absolument bouleversant qui nous prend à la gorge. C'est d'une grande noirceur et l'actrice mérite son prix à Cannes. On se met bien à la place de l'héroïne qui se retrouve dans un immense pétrin. La critique qui dit que c'est trop noir, qu'on va au cinéma pour se changer les idées, je ne suis pas d'accord car on va aussi au cinéma pour voir des drames, réfléchir, pas uniquement voir des films tous mignons et amusants. Si on aime pas les grands drames, on s'abstient d'aller les voir.
Trop de drames tue le drame ! Brillante interprétation du rôle, mais le scénario est vraiment très noir même trop ! Nous avons tous des moments malheureux, les spectateurs vont souvent au cinéma pour se changer les idées, voir la vie en rose. Entre les parapluies de cherbourg et Ayka il y a de la marge pour que le ciné retrouve un peu de piment ! Faites nous rêver !
Très bien mais un peu trop de désespoir pour mon goût.
A force de rajouter des difficultés et des espoirs déçus, le film devient lourd oppressant et misérabiliste probablement même un peu complaisant.
Le film est bien fait, On voit bien comme Ayla s enfermé dans le déni et le mensonge. Lors de l appel de sa sœur, Ayla finit par lui dire qu elle a son affaire. C est peut être une question de traduction, mais cela laisse croire/penser que sa sœur croit aux machines à coudre.
On peut voir le film comme étant sur une femme, acculée, qui se débat avec dignité - sans se plaindre, contre l adversité. Mais on peut aussi le voir comme un film qui est dans le déni et le mensonge, l entraînant elle mais aussi les autres, dans les difficultés.
C est malheureusement comme cela que je vous le film, celui d une femme qui fait de mauvais choix et au lieu de demander de l aide, de s expliquer, s aventure dans des entreprises de plus en plus hasardeuses. On ne sait pas vraiment depuis combien de temps elle était aux poulets, mais vu l accueil qu elle a, ce n’était pas son premier jour et on peut supposer qu elle a fait le pari des poulets plus rémunérateurs que le théâtre. C est pour ce genre de raison que je vous plus un film sur une femme qui se veut plus maline que les autres et cherche les bonnes affaires quitte à prendre des risques.
J ai longtemps “rêvé� qu elle demande un tire-lait au vétérinaire. Durant tout le film, pour moi, elle ne demande pas de l aide, elle s inferrer dans ses promesses sans fins de remboursement différé.
Ayka est une plongée en apnée dans une Moscou glauque et boueuse, une sorte de toboggan sordide dans lequel on se laisse glisser sans opportunité de faire marche arrière ou même de freiner, un canto doloriste dans lequel une Madonne orientale tente de ne pas subir un calvaire qui paraît pourtant inévitable.
Par bien des aspects, Ayka pourra rebuter : certains lui reprocheront une accumulation de malheurs plus dégueulasses les uns que les autres, d'autres trouveront que le style caméra à l'épaule pour suivre une pauvre victime a été à la fois initié et conclu par les Dardenne avec Rosetta.
Il y a pourtant dans ce film bien des éléments intéressants pourvu qu'on ne soit pas trop sensible aux hémorragies internes et à l'injustice : une façon de filmer proche de la virtuosité, une urgence fiévreuse qui capte à merveille l'âme russe et son âpreté, une interprétation exceptionnelle qui a valu à Samal Yeslyamova le prix d'interprétation féminine à Cannes et enfin l'impression que chaque minute peut être la dernière de sa vie si Ayka prend la mauvaise décision.
Samal Yesliyamova a obtenu le prix d'interprétation féminine à Cannes, en mai dernier, pour son rôle dans Ayka. Sans doute est-ce pour sa constance dans les gros plans du film la montrant hagarde devant toutes les avanies qui lui tombent dessus. Ce n'est pas pour diminuer son talent éventuel mais il n'y a guère de changements requis dans son jeu vu la permanence de la tonalité dramatique d'Ayka. Sergey Dvortsevoy, cinéaste russe d'origine kazakhe, repéré il y a 10 ans avec le magnifique Tulpan, nous raconte dans son dernier film l'existence d'une émigrée d'Asie Centrale à Moscou et il est évident qu'il est très documenté sur la question mais cela n'excuse pas un excès de tragique avec son héroïne accablée par le sort et dont il est douteux qu'elle puisse exprimer le moindre espoir quand à son avenir, plus bouché qu'un ciel d'hiver dans la capitale russe. Triste récit que le cinéaste filme à l'épaule comme pour rendre hommage à un certain "réalisme" tel que pratiqué par des frères belges bien connus de la Croisette. Peu de psychologie dans Ayka, nulle digression vers d'autres personnages, le film ne quitte pas un seul instant cette femme aux allures de suppliciée. Une fois encore, ce n'est pas la thématique de l'esclavage moderne que l'on regrette mais bien cette accumulation ininterrompue d'humiliations qui non seulement alourdissent le propos du film mais qui surtout ne suscitent presque aucune émotion, ce qui est tout de même le comble.
Ayka a vingt-cinq ans. Elle a quitté le Kirghizistan pour la Russie dans l'espoir d'une vie meilleure. Mais elle accumule les déboires à Moscou. Logée par un marchand de sommeil dans un appartement communautaire surpeuplé, elle est exploitée par des employeurs qui profitent de son statut de sans papiers. Pour lancer un petit atelier de couture, elle s'est endettée et est maintenant harcelée par ses créanciers aux pratiques mafieuses. Quand elle tombe enceinte, elle n'a d'autre alternative que d'abandonner à la maternité son nouveau-né.
Les faits qui précèdent sont progressivement portés à la connaissance du spectateur qui découvre Ayka à la maternité et la suit, caméra à l'épaule, à peine relevée de couches dans un Moscou battu par la neige. On découvre à travers ses yeux son travail harassant pour un patron qui refuse de la payer, la Kommunaulka sordide où elle habite, les appels incessants sur son téléphone portable (ah ! cette sonnerie stridente !) de chasseurs de dettes de plus en plus menaçants.
L'histoire de cette Rosetta centre-asiatique se transforme en calvaire, sa résistance en martyre. La charge pourrait être trop lourde, le sujet étouffant. À force d'ajouter à la liste d'avanies qui s'abat sur la malheureuse, le scénario frise l'overdose. Et il n'échappe pas au simplisme : ainsi de cette insistance à montrer combien la société russe est plus douce aux animaux, tels ceux de ce cabinet vétérinaire où Ayka trouve un refuge éphémère, qu'aux humains.
Mais loin de nous terrasser, "Ayka" nous subjugue. La raison en est dans l'actrice qui l'interprète. Samal Yeslyamova est kazakhe. Elle tournait déjà dans le précédent film de Sergey Dvortsevoy, "Tulpan" (2008). Elle a obtenu à Cannes la Palme de la meilleure actrice. Elle la mérite amplement. Engoncée dans une parka trop fine pour les frimas de l'hiver russe, les mains nues, glacées par le froid, elle titube dans les rues de Moscou, affaiblie d'abord par une hémorragie du post-partum et bientôt par un début de mastite. Elle encaisse sans faillir les coups du sort et y pare comme elle peut. La scène finale, qui laisse toutes les options ouvertes, est sublime. Elle rappelle la dernière page des "Raisins de la colère". C'est dire...