Il y aura bientôt 11 ans, un réalisateur russe d’origine kazakhe, Sergey Dvortsevoy, était apparu sur le devant de la scène, avec "Tulpan", un premier long métrage qui s’était vu décerner le Prix Un Certain Regard au Festival de Cannes 2008 et un grand nombre de récompenses un peu partout dans le monde. Ensuite, un grand silence ! Et puis, en 2018, voici "Ayka", le deuxième long métrage de Sergey Dvortsevoy, qui entre dans la compétition cannoise et qui repart avec le Prix d’interprétation féminine pour Samal Yeslyamova, son interprète principale. Ce film ne manque pas de qualités avec sa peinture sans concession de la Russie de Poutine, avec la description des difficultés rencontrées par les anciens ressortissants de l’Union Soviétique lorsqu’ils viennent s’installer en Russie, avec, surtout, la remarquable prestation de Samal Yeslyamova dans le rôle d’Ayka. Toutefois, à la vision de ce film, on ne peut pas s’empêcher de penser au cinéma des frères Dardenne, et, en particulier, à "Rosetta", Palme d’or en 1999 : il y a 19 ans, ce film tourné caméra à l’épaule était novateur, aujourd’hui, cinématographiquement parlant, "Ayka" donne malheureusement une impression de déjà vu.