Dès le départ, on comprends que l'abbé Donissant doute énormément. Il n'a pas l'impression d'être digne d'être un représentant de Dieu mais au contraire, d'être un pauvre type que l'église à bien voulu admettre dans ses rangs. Pour palier cette pénible impression, il se flagelle plus que de raison en signe de repentance. La rencontre avec le marchand, incarnation du diable à ses yeux, le renforce dans son idée qu'il est plus sous l'influence de ce dernier que de Dieu, et que le Diable est plus fort que Dieu. Aussi, quand il rencontre la jeune femme qui est coupable d'homicide, il ne la condamne pas mais semble l'absoudre. Encore sous l'influence de satan, il développe un argumentaire fallacieux (ce serait la descendance de la jeune fille qui serait cause de tout...) et ce faisant, il la pousse au suicide. En effet, celle ci, pétrie de remords, attendait dêtre condamnée, d'abord par la justice (mais son amant garde le silence), puis au moins par la religion. Elle se retrouve totalement démunie, d'un point de vue moral, par l'ignorance qui est faite d'un geste horrible et condamnable. Conscient que ce suicide est dû à la discussion qu'il a eu avec elle, l'abbé tente, s'emble t'il, d'exorciser le démon en amenant son corps devant l'autel et en plongeant son visage dans sa plaie mortelle. Suite à ce geste, il est sanctionné par l'église et se retrouve curé d'une petite paroisse. Il semble être très apprécié des villageois, et prendre sa mission avec beaucoup de coeur et de sérieux. Viens l'épisode de l'enfant mourrant. Cet épisode semble à nouveau l'ébranler et le mettre dans un état second. N'a t'il pas le même geste(il porte le corps dans ses bras), avec cet enfant, qu'avec la jeune suicidée ? Mais cette fois ci, Ô miracle, il semble avoir réussi à transformer l'entreprise du diable (la maladie) en acte divin (la résurection).
Pialat réussit à rendre cette histoire passionante, et Depardieu a rarement été aussi bon.