1h25 !? Vous avez eu de la chance moi il durait 1h30. 1h30 de ma vie que j'ai perdu et qu'il va falloir que je rattrape en mangeant plus de légumes. Zut j'ai encore perdu du temps en écrivant cette critique... Argh... Satan doit être derrière tout ça.
Mon premier Pialat, et c'est un grand film, Bonnaire et Depardieu sont excellent, les dialogues envoûtants nous captent dès la première seconde. L'histoire est ambiguë pas facile à cerner, mais très belle.
Dérangeant et marquant. Des phrases qui restent. Par exemple : "Tu l'entends le rire de celui qui te trompe ?" pour exprimer le fait que le diable rigole bien quand nous croyons être originaux dans le mal que nous faisons. Nous pouvons tirer un certain orgueil du mal que nous faisons, mais nos actes restent banals ...
Palme d'Or discutable sur deux points... Dans un premier temps, Sous le Soleil de Satan apparaît comme un film austère, aussi bien dans son esthétique que dans son rythme : à l'image du vicaire Donnissan, il s'agit d'un long métrage sévère et rébarbatif. Maurice Pialat joue les ascètes au risque de rendre son film pratiquement ennuyeux et repoussant. Dans un deuxième temps, le traitement des personnages m'apparaît comme hésitant. A la fois trop psychologique et pas assez, le film nage en permanence entre deux eaux : Pialat cherche apparemment à nous faire pénétrer l'âme de Donnissan ( en nous présentant ses tourments intérieurs et ses visions ) mais bannit dans un même mouvement cette introspection, faute à un traitement curieusement impersonnel... Et pourtant, le film possède des qualités : la prestation de Gérard Depardieu est assez impressionnante, dans la mesure où l'acteur change de registre ( moins exubérant, plus sobre que d'habitude, il intériorise et quitte l'univers théâtral de la majeure partie de ses films ). Par ailleurs, certaines scènes m'ont pour le moins marqué : l'errance de Donnissan dans la campagne ou encore le suicide de Mouchette. Une certaine grâce se dégage de ce film ambigu... Sous le Soleil de Satan n'est donc pas la réussite que j'attendais mais il reste intéressant à voir. Et le roman...?
Curieuse de découvrir cette palme d'or qui a essuyé tellement de sifflets, je suis restée finalement très impassible devant ce film où je me suis franchement ennuyée, malgré un sujet que je jugeais fort. J'ai essayé de me convaincre que le film avait juste mal vieilli, mais la réalisation est plate (ajouter un filtre bleu quand il y a un peu de mystère, mouais...) et le lien entre Donissan et Mouchette aurait dû être, à mon avis, plus appuyé. En tout cas, je suis passée à côté.
Fondalement parlant, il nous est nécessaire d'être clair avec le spectateur pour lui clamer explicitement que cette adaptation d'une oeuvre littéraire très difficile, qui n'est autre que celle de Georges Bernanos, reste d'une approche épineuse; et encore plus dans le domaine cinématographique. Tout d'abord, Maurice Pialat fait le choix réfléchi de nous laisser dans l'ombre. En effet, Sous le soleil de Satan est un film ambigu, emprunt d'une symbolique complexe et pessimiste. Le personnage de l'abbé Donissan, incarné par l'éblouissant Gérard Depardieu, en est le prototype. Eperdument équivoque, cet homme comme tous les Hommes devient le sujet d'une quête mystique terrifiante, où les hallucinations et la réalité se mêlent, obscurcissent l'être dans le néant d'une vérité glaciale, repoussante. Sa liaison inattendue avec Mouchette, jouée par la virtuose Sandrine Bonnaire, installe une complicité dérangeante entre ses deux proies du destin. D'ailleurs, leurs ressemblances deviennent la seule raison d'être ce qu'il sont : des être perdus. A propos, le personnage de l'abbé Donissan nous fait indirectement penser par moments au personnage de Blaise Pascal, notamment lorsque celui-ci se flagelle. Bien sûr, cela reste est discutable. Mais le ton du long-métrage est de cette envergure. Comment peut-on en en effet comprendre entièrement ce qui d'emblée est fait pour nous déstabiliser ? C'est l'expérience qui est l'essence de l'adaptation de Maurice Pialat. Sous le soleil de Satan est une peinture abstraite de l'être humain et de sa perte, et dont sa faculté à l'entendre l'engage dans une volonté nébuleuse à trouver le chemin de la compréhension : la quête sur soi et de son Salut. Bien sûr, l'interprétation est de mise; elle n'est d'ailleurs jamais exactes. Mais c'est par ce caractère universel que l'on doit placer le film au-delà l'image religieuse et chrétienne que nous impose l'histoire. Et bien qu'il soit controversé à Cannes en 1987, il n'en demeure pas moins fascinant.
Chef d'oeuvre dans le genre, il est intéressant de noter les réactions que suscite cette histoire de curé un peu brute aux prises avec de pauvres hères jouant simplement à être & ne mesurant pas les conséquences de leurs prétentions : Cette adaptation de roman peut d'ailleurs être vu avec ou sans foi & découvre 1 autre champ culturel un peu ignoré aujourd'hui ; tel les oeuvres de Barbey D'Aurevilly.
Interpretation habitée, surtout celle du père Depardieu. Mise en scène très austère, mais après tout elle sert le sujet. Thème de la foi traité avec plus de profondeur, d'ambiguïté et de philosophie qu'à l'accoutumée. Seulement pour un athée convaincu comme moi, le débat "Dieu ou Satan" est un peu vain, d'où ce sentiment déplaisant ressenti, que les personnages brassaient du vent pendant une heure et demie.
Voiçi le film tant contesté de pialat ( à tort) et probablement son meilleur. Les acteurs , on le sait avec pialat, tiennent une place de choix dans ses films ou toute forme de superflu est soigneusement gommée. Il en va de même avec ce chef d'oeuvre, avec un depardieu qui démontre ce qu'il savait faire lorsqu'il était encore un acteur ...
Cela faisait 20 ans que je ne l'avais pas vu (sortie pédagogique au collège !). Un film court (1h30) qui en parait 2h30 !. L'intelligence du propos et les hésitations d'un écclésiastique sont intéressantes mais la mise en scène trop statique et les dialogues extrèmement bavards saoulent au plus haut point. Le rapport entre le personnage de Sandrine Bonnaire et celui de Depardieu n'est pas approfondit et ça manque. Bref 1 petite étoile tout juste.
Voici le chef d'oeuvre de ces dernières qui provoqua une vive polémique lors du festival de Cannes 1987. On peut se demander pourquoi, tant ce qu'il raconte est d'un vide absolu et aurait pu faire l'objet d'un film 5 fois plus court. Commençons par l'interprétation, avec un G. Depardieu tout bonnement excellent, incroyablement fragile à l'intérieur et massif à l'extérieur, il bouffe l'écran. M. Pialat est en retrait, forcément mais il lui tête. Et puis il y a S. Bonnaire, cas épineux. Son talent est là mais son personnage est tout bonnement insupportable, rasoir et déclame des phrases ampoulées et surfaites qui ne mènent à pas grand chose (ou alors si mais on aurait pu le dire de manière ô combien plus simple, et puis il n'est pas nécessaire de complexifié la parole pour rendre compte de sentiments complexes) et son actrice peine à porter ce texte, pas du tout (mais alors pas du tout) adapté au personnage. Mise en scène moyenne (pas d'ambiance crépusculaire mais une image inondée de lumière, des mouvements infimes de caméra qui ne traduisent rien) et un scénario qui se veut complexe, exigeant mais qui perd du monde en route faute d'une plus grande lisibilité (avec le recul, on comprend mieux mais c'est chiant au possible, désolé pour les "intellectuels"). D'autres critiques sur