Le jeune abbé Donissan est empli de doutes : il sait qu'il est fait pour le sacerdoce, mais il n'arrive pas vraiment à se lier aux ouailles et il se mortifie régulièrement. Son tuteur, Menou-Segrais, ne sait pas trop quoi faire de lui et l'envoie en mission à la campagne. Sur le chemin, il rencontre Satan lui-même qui le met au défi...
Doux Jésus, que de souffrances à regarder cette adaptation aussi torturée, obtuse et sombre que le live ! Ce film n'a rien à apporter de plus. Il est tout aussi pénible de regarder cette histoire que de la lire.
Pialat suit le délire de Bernanos assez fidèlement, voire même trop tant les évènements s'enchaînent avec encore moins de clarté que dans le bouquin (c'est dire !), le tout dans une lumière fade et un rythme extrêmement lent. Et comme cette fois on ne "bénéficie" pas vraiment des descriptions psychologiques des personnages, on est encore plus perdus face à leurs élucubrations et actions qui sortent de nulle part, sachant que c'était pas déjà très clair dans le livre non plus.
Le personnage de Mouchette par exemple, campé par une Sandrine Bonnaire assez scolaire et vide d'émotions réelles, certainement moins hystérique mais tout aussi détestable (et inutile), se révèle vingt fois plus incompréhensible dans le film. On ne comprend tout bonnement pas ce qui l'anime, ses choix, ses actions, ses mensonges et son suicide (si ce n'est qu'on n'attendait que ça, histoire ne mettre fin à notre martyre à nous, spectateurs).
Quant au personnage de l'abbé, joué par Depardieu, sa personnalité reste à peine plus explicitée. Le défi lancé par Satan et le fardeau qu'il lui incombe laissent pantois d'incompréhension, ce qui néanmoins ne diffère pas du récit papier originel...
Au final, on s'emmerde, on ne comprend rien, on hallucine un peu, on s'endort beaucoup. Cette histoire restera tout bonnement un mystère, un délire personnel inaccessible que pourtant certains qualifient de chef-d'oeuvre. Pourquoi la Palme d'or, d'ailleurs ? Va falloir vraiment m'expliquer...
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