Couturier britannique surnommé "l'enfant terrible de la mode" par ses pairs, Alexander McQueen a contribué par sa poésie punk à l'avènement de la "Cool Britannia" des années 1990 (célébration de la culture jeune au Royaume-Uni). Provocateur, il a envoyé ses mannequins défiler sur le podium avec des loups en laisse, a utilisé des armures et des masques pour cacher le visage de certaines mannequins, a aspergé le podium de pluie ou de peinture, a joué avec la nudité, a conçu des robes en ruban isolant et a baissé son pantalon sur scène. Dépressif, il se suicide par pendaison le 10 février 2010.
Découpé en cinq chapitres, McQuenn met en perspective certains des défilés les plus emblématiques et personnels du couturier : "Jack l’Éventreur traque ses victimes", sa collection de fin d’études, en 1992 ; "Le Viol de l’Écosse", son premier défilé très controversé ; "À la recherche de la toison d’or", la première collection qu’il a dessinée pour Givenchy ; "Voss", une exploration de la beauté et de la folie et "L’Atlantide de Platon", qui retrace la période allant de la collection qu’il a dédiée à son amie et muse décédée Isabella à son dernier défilé avant sa mort.
Les différents intervenants du film ont été difficiles à convaincre en raison du battage médiatique qui a entouré la mort du couturier. Pris de court par le temps, les deux réalisateurs ont dû se faire mutuellement confiance : "pendant que l’un tournait, l’autre allait rencontrer des intervenants potentiels. Malgré nos différences de parcours – ou peut-être à cause de ça –, on a trouvé nos marques", explique Ian Bonhôte. Son comparse renchérit : "nous faisions quelque chose qui n’avait encore jamais été fait. Nous nous sommes essentiellement concentrés sur la célébration de ce qu’il avait créé. Après qu’une ou deux personnes ont accepté d’être filmées, elles ont fait savoir qu’on pouvait peut-être nous faire confiance pour raconter cette histoire, et les gens se sont mis à nous ouvrir leur porte".