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Olivier Barlet
293 abonnés
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4,0
Publiée le 7 juin 2018
Le film adopte largement les codes lui permettant de toucher le grand public, tant il cherche à convaincre d’une idée simple : une relation homosexuelle est une histoire d’amour, point barre. Tout cela reste très fleur bleue et très prude à l’écran : nous ne verrons que des baisers et quelques caresses. Pas de quoi donc affoler tout le monde, si bien que le fond du problème de l’interdiction du film au Kenya et des menaces proférées contre sa réalisatrice est bien que dans ce pays l’homosexualité est considérée comme un crime. Pour convaincre, Wanuri Kahiu adopte un style jeune, un rythme soutenu, une caméra volontiers proche des visages, captant les regards qui se cherchent puis interrogent les incertitudes. (lire l'intégralité de la critique et les raisons de l'interdiction au Kenya sur les site Afrimages et Africultures).
J'ai beaucoup apprécié ce très joli drame sentimental qui se passe au Kenya. L'actrice qui joue le rôle de Ziki est particulièrement belle et lumineuse. Ce qui est dommage c'est que le film est trop court (1 h 20) car on aimerait bien rester davantage en présence de ces deux jeunes filles. Aussi la musique qui accompagne ce film est très bien choisie et le film est à la fois dynamique, coloré et très délicat.
La réalisatrice est d’une délicatesse infinie avec ses acteurs et actrices, sa manière de filmer sensible rend à merveille les émotions si difficiles à exprimer en public dans la société conservatrice kényane. Mention spéciale aux deux actrices principales dont la sensibilité du jeu étonne et émeut. L’intérêt du film ne se limite pas à la cause de l’homosexualité féminine – le film n’est devenu militant que grâce à la censure au Kenya. La réalisatrice s’est attachée à replacer ces jeunes de la classe moyenne de Nairobi dans leur environnement, finalement assez proche du nôtre et auxquels il est facile de de s’identifier : ils ressentent les mêmes choses, ont les mêmes envies, toutefois corsetées par les conventions très fortes de la société. Tel l’amoureux de Kena qui lui dit : je peux t’offrir tout ce que veulent les femmes kényanes : de l’argent, un prêt immobilier… alors que bien entendu ce n’est justement pas ce que veut Kena. Pas sûr que la société française soit beaucoup moins conventionnelle, même si bien entendu les « déviances » par rapport aux comportements standards y sont beaucoup mieux acceptées. La capitale kényane, personnage à part entière vu le grand nombre de plans larges, apparaît relativement proche de nos villes européennes, moderne, vivante. Les images colorées des immeubles et des tissus flottant au vent, les plans fixes du ciel entre les immeubles ne sont pas anodins, ils offrent de nombreux moments de respirations : ce film est tout sauf un huis clos concentré sur les deux héroïnes, et, même si certaines scènes sont difficiles, conserve un esprit optimiste et gai.
J'avais très envie de voir ce film, malheureusement le scénario est très médiocre, binaire, inintéressant. Le spectateur n'apprend rien, les scènes sont descriptives et forcées. À chaque fois qu'une scène se déroule, un ou des personnages observent au second plan, et le scénario se base trop sur ces observations pour faire avancer le film. La scène de la bagarre entre les deux filles est digne des meilleures séries américaines pour collégiennes. La rivalité politique n'est absolument pas exploitée, ni la posture des pères par rapport au fille. Le scénario est basic, ne critique rien et ne provoque personne. Ce qui représente une audace au Kenya, n'a pas tellement de sens en France, et, au-delà du film en lui-même, c'est peut-être un point intéressant à retenir.
Très déçu. J'avais cru comprendre que le film était "audacieux". Il l'est peut-être par rapport à son lieu de réalisation. Pour le reste, c'est un film sirupeux genre feuilleton pour ados, dans lequel deux jeunes filles passent leur temps à échanger des regards énamourés et des propos creux ("- C'est chouette, non ? - Oui, c'est joli"...). ...
Tout le film est tout en intensité et en retenue, et à ce titre les scènes d'amour sont tout particulièrement réussies. Non seulement cette histoire d'un amour lesbien interdit est d'actualité, mais l'autre force du film est le portrait de Nairobi et de sa jeune génération, dans ses loisirs, son quotidien et ses rêves. C'est beau, dans ses images, sa BO, son montage. On a envie d'être amies avec ses personnages. Bref, un film d'amour d'aujourd'hui qui porte tout un projet politique. A soutenir et revendiquer !
Plus ou moins porté disparu, le cinéma africain revient de temps à autre montrer qu'il évolue et sait prendre en compte les sujets de société. Et tant mieux si dans Rafiki c'est en combattant certains clichés qui ont la vie dure. Nairobi or not to be, Wanuri Kahu donne à son film des couleurs chatoyantes irisant son histoire d'amour entre jeunes femmes d'un romantisme fleur bleue, tout en pudeur et délicatesse. Certains reprocheront sans doute à la réalisatrice de faire passer les sentiments avant le message politique et de ne pas suffisamment dramatiser le contexte kényan avec l'interdiction pure et simple de l'homosexualité, considérée comme un mal importé de l'occident. Le discours social est pourtant bien présent, atténué certainement par les risques de voir le film interdit de projection dans son pays d'origine, ce qui n'a pas manqué. Certaines scènes montrent suffisamment à quel point l'homophobie est ancrée dans cette société patriarcale, avec l'appui de la religion, et source de violence, leçon pas seulement valable en Afrique, évidemment. Au-delà des préférences sexuelles et malgré quelques naïvetés de construction, Rafiki parle avant tout avec une belle énergie des espoirs de la jeunesse africaine réfutant les vieux schémas et tentant de s'inventer un futur. C'est en tous cas le but de ces adolescentes qui ne sont, peut-être, pas vouées à devenir des "kényanes typiques", c'est à dire soumises au bon vouloir des hommes.
" Rafiki " premier film kenynaen sélectionné au dernier festival de cannes dans la catégorie un certain regard est un récit courageux. En effet le film est interdit au Kenya car la réalisatrice s'attaque à l'homophobie de son pays dans cette histoire d'amour touchante et émouvantes de deux jeunes femmes même si le film met un certain temps à démarrer .
Kena et Ziki vivent dans le même quartier de Nairobi mais tout les sépare. Autant Kena, avec sa poitrine plate, ses pantalons informes et ses loisirs de garçon, est masculine ; autant Ziki, ses tresses afro, ses robes colorées et ses courbes girondes, est féminine. La première est d'origine modeste alors que la seconde appartient à la classe moyenne. Leurs pères s'affrontent aux prochaines élections locales. Elles éprouvent l'une pour l'autre une attraction immédiate et irrésistible. Mais l'homosexualité est mal vue au Kenya : elle est punie par la loi et condamnée par l’Église.
"Rafiki" arrive sur nos écrans précédé d'une réputation sulfureuse. Ce film, programmé à Cannes dans la section Un certain regard puis à Cabourg, a été censuré par la Commission kenyane de classification. La décision administrative a été partiellement censurée par la Haute Cour du Kenya qui a autorisé sa diffusion pendant une semaine dans une salle commerciale - condition nécessaire et suffisante pour que "Rafiki" puisse concourir à l'Oscar du meilleur film étranger.
Il n'y a pourtant pas de quoi choquer grand monde dans ce film romantique et girly, si ce n'est que le couple qu'il met en vedette est homosexuel. Aucune provocation, aucun prosélytisme. La romance qui les unit est très chaste et aucune scène de sexe n'est filmée, aucune nudité dévoilée. Le film est tous publics en France et c'est justice.
La réalisatrice Wanuri Kanui raconte une histoire universelle qui pourrait se dérouler sous n'importe quelle latitude. Qui espérait voir (ou revoir) Nairobi serait bien déçu : les décors d'une banlieue sans caractère, ni huppée ni miséreuse, sont à mille lieux de tout exotisme.
Si "Rafiki" avait été l’œuvre d'un réalisateur européen ou américain, on ne s'y serait pas arrêté sinon pour lui reprocher son manque d'originalité. Mais venant d'un pays dont la production cinématographique est bien chiche, traitant d'un sujet qui y est encore tabou et tombant, pour ce motif, sous le coup d'une censure qui nous semble, vu d'Occident, bien obscurantiste, Rafiki retient notre attention pour des motifs qui n'ont pas grand chose de cinématographique.
Juste une très bonne sieste. Fauteuil très confort. Mal tourné cliché, on dirait qu’ils sortent tous d’un défilé de mode africain. Aucun intérêt pour la société tout le monde sait qu’il y a de l’homophobie en Afrique pas besoin de ce film pour le préciser
C’est la première fois qu’un film kényan est présenté au Festival de Cannes et « Rafiki » a été censuré dans son propre pays. La cause ? Le premier long-métrage de Wanuri Kahiu est une histoire d’amour entre deux adolescentes. Nous sommes à Nairobi et deux hommes s’affrontent en pleine campagne électorale. Leurs filles vont se croiser. L’une pourrait être qualifiée de garçon manqué avec ses potes et ses cheveux courts. La seconde semble exubérante à passer ses journées à danser dehors avec les longs cheveux roses. Non, « Rafiki » n’est pas un remake de « La vie d’Adèle », car c’est avec une touchante naïveté que leur relation amoureuse va se construire. Mais le Kenya est une société très conservatrice et les deux jeunes femmes vont devoir subir les discriminations et faire un choix crucial. Malgré des faux raccords, des lacunes dans l’écriture et un jeu parfois bancal, la réalisatrice Wanuri Kahiu signe avec dynamisme et couleurs, une ode généreuse à l’amour et au changement de mentalités. D'autres critiques sur notre page Facebook : Cinéphiles 44 et notre site cinephiles44.com
J’ai bien aimé ce film fait avec beaucoup de pudeur, délicatesse et sobriété, un film que parle d’oppression sociale et du jugement qui nous empêche de vivre, d’être vrai ... 🤩
Le Kenya est un pays de la couleur et de l’amour. Tout est dit dès les premières images du générique qui donnent au film un rythme audacieux, où alternent animations joyeuses et visites de la ville. Une jeune-fille, l’héroïne principale, dévale sur son skate les rues agitées d’une Afrique qui peine encore à lever le nez, économiquement parlant. Et si la croissance prend le bon chemin, demeurent toujours les résistances culturelles et le poids d’une tradition où le droit à la différence est proscrit.
« Rafiki » veut dire amitié. En réalité, le film parle d’une amitié particulière entre deux adolescentes. L’une est brillante à l’école, elle cherche sa voie, l’autre est belle, sensible, et donne à voir une aisance relationnelle totale. Les deux jeunes-filles s’opposent à travers leurs pères qui mènent un combat politique pour ravir la mairie.
Mais quelque chose ne fonctionne pas vraiment. Peut-être ces insères de musique qui forcent l’émotion et font ressembler le film à une juxtaposition de clips. Peut-être ces personnages qui manquent de nuance et sont enfermés dans des schémas prêts à penser. Peut-être aussi une linéarité du scénario qui fait perdre au film le rythme du générique.
Il n'y a pas grand chose de nouveau dans cette histoire d'amour interdit, si ce n'est qu'elle prend place dans la banlieue de Nairobi, que c'est un film utile et militant, pop et coloré, porté par une belle énergie.
Ceux qui voient dans Rafiki un film sur l’homosexualité n’ont rien compris. Même si les deux héroïnes, Kena et Ziki, s’aiment et sont filmées avec une jolie sensualité, le film vise essentiellement l’intolérance d’une société coincée dans le conservatisme mais aussi la jalousie, moteur de tous les drames du récit. La jeune réalisatrice Wanuri Kahiu, a choisi le drame classique et éternel des amours impossibles (Roméo et Juliette) pour montrer la modernité et le dynamisme du Kenya, la vie de jeunes urbains africains, leur culture, leurs passions et comment ils essayent de bâtir leur avenir à travers les conflits intergénérationnels… Le film se déroule donc dans le Nairobi des ‘’vrais gens’’, loin du bidonville de Kibera (La constance du jardinier) ou des beaux quartiers, à mille lieues bien sûr du Kenya touristique. Le Kenya ‘’que l’on ne s’attend pas à voir’’ dirait Kena, l’une des deux héroïnes. Wanuri Kahiu nous montre aussi ce qu’il y a de mieux en matière de jeune culture urbaine au Kenya (bande-son, générique de début, discothèque...). Le film est enfin un chef d’œuvre d’écriture cinématographique, qualité somptueuse de la photo (portraits, paysages urbains, escaliers, ciels mauves en harmonie avec la coiffure de Ziki…), rythme des plans, richesse des images etc. Si le film reprend bien la trame de Roméo et Juliette, la tension du récit demeure avec une fin plus subtile que celle choisie par William…