Gaspard
Siguier
2°6
Ivy Bella
Larribau
Rafiki, un amour douloureux
Fin de l’été 2018, Rafiki, un film kenyan réalisé par Wanuri Kahiu fut présenté au Festival de Cannes dans la catégorie : « Un certain regard ». La réalisatrice de ce film fait partie du groupe Afrobubblegum. Celui-ci réunit beaucoup d’artistes venant de toute l’Afrique.
Cette œuvre cinématographique dénonce le côté traditionaliste de l’Afrique. La place de la femme dans ce long-métrage traduit une société kenyane patriarcale. Les personnes faisant partie de la communauté LGBTQIA+ sont aussi persécutées. Elles sont victimes d’insultes et d’agressions physiques et psychologiques comme vu dans le film. Un des nombreux points négatifs de cette œuvre est le cliché sur les couples lesbiens. En effet, le couple représenté ici était une femme très masculine et l'autre très féminine, pour autant, ce n'est pas une réalité. C’est vraiment dommage d’entretenir ce genre de clichés. En ce qui concerne le choix vestimentaire, il convient parfaitement à la personnalité de chaque personnage ainsi qu'à la culture kényane.
Un des autres clichés aperçu dans ce film est celui sur la hiérarchie entre les familles africaines. En l’occurrence, nous pouvions distinguer Kena Mwaura, qui faisait partie d’une famille moyenne. Alors que Ziki Okemi faisait , au contraire, partie d’une famille riche et aisée. Nous pouvons le voir très clairement aux voitures que son père possède, les moyens qu'il a pour sa campagne présidentielle et l’appartement dans lequel il vit avec sa femme et sa fille. Celui-ci se situant dans une résidence fermée par des barbelés, des caméras de surveillance et des gardes.
Nous avons pu observer la formation d’un triangle amoureux entre Kena Mwaura, Ziki Okemi et Blacksta. Celui-ci voulant pour femme Kena Mwaura.
Un point positif notable : la belle harmonie entre l’image et la musique. En effet, la réalisatrice a collaboré avec des chanteuses/rappeuses kényanes (Chemutai Sage, Njoki Karu,Trina Mungai, Jaaz Odongo, Mumbi Kasumba, Drummer Queen, Mayonde Blinky Bill et Muthon) pour la bande originale de ce long-métrage et pour toutes les musiques présentes. Dans les moments durs et difficiles qu’ont vécus les deux protagonistes, la musique nous accompagne avec elles et on ressent vraiment les émotions. En effet, les musiques composées par ces artistes sont parfaitement adaptées au film. Autre aspect positif, le film est très clair. Il n’y a quasiment aucune ambiguïté sauf à la fin. En effet, nous avons été assez déçus par celle-ci où on nous suggère beaucoup de choses sans les dire clairement. Après quelques recherches, nous avons appris que si la vraie fin envisagée par la réalisatrice avait été tournée, le film ne serait jamais sorti en salle. Il a déjà été censuré au Kenya et dans beaucoup d’autres pays africains, car l'homosexualité est très mal vue voire illégal.
Malgré cela, et le possible manque de moyen financier pour tourner ce film, la qualité vidéo est très appréciée du fait des couleurs et des paysages magnifiques qui nous redonnent un peu de gaieté dans ce monde qui nous est « hostile ». Cela nous permet aussi de voyager tout en restant chez nous. En effet, nous avons eu un petit aperçu de la culture kényane en général mais aussi des spécialités culinaires comme l'Ugali (galette de maïs). Autres points à la fois positifs et négatifs : les plans. Certes ceux-ci sont de qualité mais peut-être pas assez recherchés ou travaillés. Tout comme les transitions qui sont pour le coup très peu originales. C'est vraiment dommage de ne pas les avoir plus travailler.
Malgré tout cela, il reste un bon film (dur à certain moment). Comme je l’ai dit précédemment, il y’a évidemment des points à améliorer, mais pour un film réalisé et tourné dans des pays où la censure et le possible manque de moyens financiers sont deux des principaux problèmes, je trouve qu’il s’en sort bien.