Française d’origine roumaine, Ana Dumitrescu signe avec Licu, une histoire roumaine son premier film roumain : "J’ai toujours aimé écouter ma grand-mère raconter les histoires d’avant. D’ailleurs la Roumanie que j’ai connue est une Roumanie issue de la mémoire de mon père et de ma grand-mère. L’envie de faire ce film est le reflet de mes propres souvenirs, de ceux que j’avais enfant quand on me racontait un monde que je n’ai jamais connu. [...] Ce film est en quelque sorte une madeleine de Proust pour moi."
Si elle refuse de révéler comment elle a rencontré Licu, Ana Dumitrescu décrit son film comme une "ode au temps qui passe, à sa vie, à nos vies. C’est un film rempli de propos tout en laissant le temps à la lenteur. C’est le paradoxe qui au final figure bien la vie. La vie passe trop vite, elle se remplit d’un tas d’événements et pourtant le temps paraît suspendu et lent parfois."
Anciennement photojournaliste, Ana Dumitrescu réalise depuis 2012 des courts et des longs métrages documentaires. À ses yeux, le passage au cinéma est avant tout un changement de support, de la photographie à l'image "animée" : "J’ai débuté par la photographie documentaire sur des sujets variés tels que l’homosexualité en Roumanie ou les roms déportés pendant la guerre. J’ai toujours aimé les sujets approfondis, prendre le temps de photographier et de connaître les personnes."