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    As I Was Moving Ahead Occasionnaly I Saw Brief Glimpses of Beauty
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    anonyme
    Un visiteur
    5,0
    Publiée le 2 avril 2014
    "Le cinéma est innocent, les gens ne le sont pas." C'est cette innocence dans les images de Jonas Mekas qui fait de ce film une magnifique expérience. Filmer le quotidien et en faire un montage de cinq heures, ce n'est pas forcément ce qui devrait nous attirer, mais cette oeuvre est aussi belle que son titre et il est difficile de trouver des superlatifs pour la définir.

    "Oublier l'éternité et vivre l'instant présent." Car le problème des humains est peut-être là: nous nous projetons sans cesse, et oublions à quel point cela peut être beau d'être un enfant qui ramasse des fruits avec fierté dans un jardin ensoleillé sous le regard attentif de ses parents, à quel point le silence peut être beau, la lumière du matin qui traverse la fenêtre, et les sourires amicaux...

    C'est dans un ordre un peu aléatoire que Jonas Mékas nous présente ces fragments de vie. Il partage quelques sentiments, à l'écrit ou à l'oral, avec son fort accent lituanien. Des sentiments dans lesquels chacun peut se retrouver, qui sont exprimés d'une façon extraordinairement poétique ( "I woke up, and I looked at the window, and I saw the morning. It was de most pastoral, the most peaceful morning I had seen since my childhood. Oh, the lost peace, I thougt."

    Alors que tous cherchent des intrigues, des moyens de financer tel ou tel décor, nous pourrions rêver d'un entretien avec André Bazin. Il nous demanderait: Qu'est ce que le cinéma? Et nous pourrions répondre, sans prétention mais avec un grand sourire: "As I was moving ahead occasionally I saw brief glimpses of beauty."
    anonyme
    Un visiteur
    4,0
    Publiée le 3 mars 2014
    Véritable chef d'œuvre de l'underground ney yorkais, As I Was Moving Ahead Occasionnaly I Saw Brief Glimpses of Beauty est un poème à la ville de New York, ces habitants, sont climat, ces lieux, à la famille et aux amis de Jonas Mekas mais aussi au cinéma, à un autre cinéma, plus réel, véridique, artistique, magique. Pour résumer le film je citerai Mekas lui même : "Je n’ai jamais vraiment compris où commençait et finissait ma vie. Je n’ai jamais compris de quoi il s’agissait exactement. Quand j’ai commencé à assembler toutes ces bobines, à les monter, ma première idée était de les faire tenir dans une chronologie, puis j’ai laissé tomber, et j’ai commencé à les découper au hasard en fonction de ce que je trouvais sur l’étagère parce que je ne savais pas à quelle partie de ma vie elles appartenaient en réalité. Alors qu’il en soit ainsi, laissé au pur hasard, au désordre. Il y a une espèce d’ordre, un ordre propre que je ne comprends pas vraiment, de même que je n’ai jamais compris la vie autour de moi. La « vraie vie » comme on dit. Ou les « vrais gens », je ne les ai jamais compris et je ne veux pas non plus les comprendre." la voix of de Mekas qui revient sans cesse pendant tout le film nous rappelle que l'on n’effectue pas ce voyage seul. Le quotidien de ça famille à la vie de bohème est montré de manière magnifique par cette caméra constamment en mouvement qui expérimentent à coup d'accéléré/ralenti, de travelling (en voiture, à pied, ou dans l'hublot d'un avion), et l’utilisation excessif du zoom/de-zoom. Les milliers de plans du film sont monté de manière extrêmement dynamique, épileptique parfois, pas de plans long chez Mekas tout va toujours à 1000 à l'heure. Au final on sors avec l'impression d'avoir passer la journée avec toutes ces personnes qui nous aurais raconter une multitudes d'anecdote que l'ont aurais mis en image lors de notre sommeille. L’accouchement de sont garçon est sans doute le moments le plus forts du film, même si pour ma part la plus belle séquence reste le passage dans auditorium ou mekas film ça fille courir dans tout les sens. Un journal intime unique, du grand art, "A masterpiece of nothing".
    anonyme
    Un visiteur
    5,0
    Publiée le 24 avril 2013
    "I'm not making films, i'm juste filming" clame haut et fort à maintes reprises Jonas Mekas dans ce "film". Car effectivement le concept est là, celui auquel on peut penser, sans savoir s'il pouvait être réalisé ou non... Eh bien Mekas l'a fait. Filmer sa vie, pendant 20 ans, entre 1970 et 1990, voilà un défi de taille. Et pourtant tout y passe : des voyages de jeunesse avec sa femme au Grand Canyon à son mariage isolé à Vienne, de la naissance de ses deux enfants aux vues du quartier de Soho à New York, des retrouvailles avec ses amis aux balades l'été à Central Park...

    Jonas Mekas nous livre donc sa vie. Ou du moins, une bonne partie. La qualité de l'image est certes mauvaise et peu paraître déroutante au début, mais la caméra, qui jamais se pose, tourne constamment, nous offre des moments rares. Ceux que toute famille possède, ces instants de grâce, que l'on ne veut jamais oublier. Mekas les filme avec une subtilité déconcertante.

    Si les images défilent sans arrêt pendant 5 heures, les bruits, eux, ne sont pas là. Ainsi on n'entend jamais sa femme (sauf une fois, pendant 10 secondes à peine), ni sa fille, ni ses amis, non rien de tout ça. Alors que pouvait-il mettre à la place ? Parfois le silence, parfois de longues balades au piano et au violon, sûrement joué par lui-même ou sa femme, en témoignent là aussi la qualité "rustique" du son. Parfois des musiques célèbrent (comme le Lac des Cygnes) complètent l'image. Et enfin, au début de chaque chapitre (il y en a 12 au total), et à d'autres moments aussi, c'est Mekas lui-même, qui parle. Majoritairement sa voix est celle de celui qui se souvient de sa vie, et fait quelques commentaires par-ci par-là. Rarement c'est sa voix d'antan, qui voulait dire quelque chose. Ses commentaires se répètent souvent, pour dire la même chose : la dureté par laquelle tous ses souvenirs reviennent sur lui comme ça, d'un coup, le fait que rien ne se passe dans ce film, comme je l'ai dit au début aussi le fait qu'il veuille simplement filmer sa vie... Et au passage, regretter d'un ton lasse et émouvant la présence de certains de ses amis, sûrement décédés...

    Pourtant je déteste la nian-nian, mais là Mekas s'y prend de la meilleure des manières, celle de la simplicité. Le vrai, le pur, ce film ne comprend aucun artifice, seulement les pensées d'un homme âgé qui revient sur son passé.

    Ce film repose sur de multiples contradictions. Comme ce décalage permanent entre le son et l'image, et pourtant, à certains passages, ce film atteint des moments de grâce (je pense par exemple à la ballade en bateau autour de Manhattan avec la musique derrière). Ce film ne filme rien (tout est décousu), mais tout. Ce film n'est rien, qu'une succession d'images, sans chronologie ni rien, pourtant il y a bien 12 chapitres, avec des commentaires sur chaque...

    Bref donc beaucoup de contradictions reposent sur ce film, mais franchement on s'en fout. C'est tellement admirable ce qu'il est parvenu à faire... On a tous des films préférés, "notre" élite, qui mérite bien 10/10, ce sont nos "chouchoux", et moi-même j'en ai, et pourtant face à film j'ai l'impression qu'ils sont impuissants, réduits à néant, incapable de produire un dixième de ce que Mekas a fait, tant ce qu'il a réalisé est singulier et énorme. Aucun artifice, aucune beauté recherchée dans la caméra, dans le scénario, rien de tout ça comme on en voit tout le temps maintenant dans les films, juste un mec qui, sans aucune prétention, veut filmer sa vie et la faire partager. Alors certes il choisit les moments, y met accompagne telle musique, mais c'est d'une simplicité telle que ça en est bouleversant.

    Oui, ce film n'a aucune prétention, et pourtant il y a une vocation universelle. Le passé de Mekas, c'est notre futur. Nous, jeunes, pensons déjà à ces moments que l'on espère et chérira tous...

    Bref un film extraordinaire, au-delà de tout, le summum en matière de cinéma, les grands films donnent des leçons de cinéma, Mekas nous livre ici une leçon de vie. Sublime.
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