Au début, face aux aller-retours dans le temps et les personnages que l'on voit qui, à première vue, n'ont aucun lien, on se retrouve rapidement perdus. Cependant, en s'accrochant un peu, on découvre une seule et même histoire avec le fil rouge qu'est le destin des Russel, d'abord le père puis le fils, dans des petites villes paumées de l'Ohio et de la Virgine Occidentale dans les années 1900.
Si on a en toile de fond la religion, le titre porte très bien son film, car, même au sein des cercles les plus pieux, on se rend compte que les personnages sont bien plus pervertis et diaboliques qu'on ne le pense à première vue. Même s'ils sont tous différents, n'ayant parfois rien à voir ensemble, c'est avec brio que la route de chacun finit par se rejoindre, à un moment ou un autre. Je n'ai pas lu le roman, mais on plonge dans cette Amérique puritaine où, pourtant, malgré la force et l'impact de la religion, on se rend compte que ce n'est qu'une image permettant de cacher les vices de chacun.
Le casting est brillant avec, parfois, des acteurs dont on ne s'attend pas forcément à ce genre de registre. Holland, Pattinson, Melling, Skarsgård ou encore Stan et Wasikowska, entre autres, campent des personnages plus que crédibles et qui arrivent à surprendre quand on ne connaît qu'une partie de leurs filmographies. On aurait pu penser à une surenchère d'acteurs connus et bons et que cela aurait pu rendre le long-métrage un peu plat, mais il n'en est rien !
La réalisation est géniale, tout comme la bande sonore (j'ai même cru entendre un semblant de celle de Shining au début, mettant dans l'ambiance d'un thriller psychologique avec grâce).