Le Projet Blair Witch 2 fait partie du top des plus mauvais films sur allocine. Alors, est-ce mérité ? Bon, je le dis de suite, non, pas vraiment. En fait le souci de ce film est surtout d’être un peu trop tape-à-l’œil, certes, et surtout d’avoir une narration absolument catastrophique. Et c’est vrai, ça met de mauvais poil, même si objectivement il y a des choses très correctes.
Le scénario est donc raconté vraiment, mais alors vraiment n’importe comment. Alambiquée et tarabiscotée à souhait, souvent jusqu’à l’overdose et franchement avec plein de trucs inutiles (des flash-backs de 3 secondes qui viennent comme cela entrecoupé le déroulé, pour ne rien apporter évidemment en si peu de temps !), c’est peu digeste. Ça devient assez vite fatiguant, agaçant, et c’est d’autant plus regrettable qu’au final, si l’on gratte bien, l’intrigue à des mérites. Le film joue franchement bien la carte de l’ambiguïté, le final est de bonne tenue, et dans l’ensemble il y a une bonne tension, un bon mystère, bref, la machine est un peu conventionnel parfois, mais ça roulerait bien. Encore aurait-il fallu une narration à la hauteur.
En fait j’ai un peu le sentiment que le réalisateur a voulu en faire trop. C’est comme dans sa mise en scène, qui s’avère elle aussi très tarabiscotée, très alambiquée, avec des allers-retours peu agréables avec la vue subjective de manière récurrente. C’est le deuxième souci du métrage, il se veut trop tape-à-l’œil, trop « in », tellement « in » que ça vire parfois à l’abus bourratif d’effets de style. Là encore il y a des idées, avec l’usage des caméras par exemple, ce qui permet des mises en abimes pas forcément mal vues, mais alors à surjouer cette carte on finit par ne plus trop supporter.
Ces deux soucis majeurs ne doivent pas occulter le fait que le métrage est convenable en certains points. Les décors ce n’est pas tout à fait cela, mais la photographie distille une ambiance à la fois végétale et minérale pas déplaisante et d’une froideur sympathique, tandis que la bande son, très typée certes, témoigne d’une franche attention. Ce genre de musique ne plaira pas à tous, mais moi je ne juge pas cela, je juge surtout l’attention portée à ce domaine, et clairement ça a été réfléchi. Niveau horreur on reste clairement sur du soft, rien de très graphique, le film joue plus le côté inquiétant que graphique.
Reste le casting. C’est vrai les personnages sont têtes à claques souvent, mais bon, c’est aussi pour cela que l’on apprécie leur tragique destin ! Honnêtement, les acteurs se débrouillent honorablement, notamment Tristine Skyler, et Kim Director qui campe le personnage charismatique et singulier du métrage. Sa présence est réellement un atout, l’actrice ayant du punch, et son rôle apportant une note typée bienvenue.
Au final Le Projet Blair Witch 2 m’a quand même laissé le sentiment d’une déception. Mais je serai un menteur si je disais que passé les premières vingt minutes d’exposition assez bourratives, le métrage ne m’avait pas séduit par certains aspects. Dommage que la complexité narrative inutile et une surenchère d’effets de style viennent polluer trop souvent l’ensemble qui aurait pu atteindre un bon 3. 2.