Après « La Vallée des Loups » sorti en 2017, c’est avec un plaisir non dissimilé que l’on retrouve Jean-Michel Bertrand avec « Marche avec les Loups ». Sa recette reste inchangée : à la fois simple et roborative, afin de livrer de magnifiques images d’une nature sauvage que l’on connait mal, alors qu’elle est à quelques pas de nos habitations. Notre amateur de faune indomptée va plus loin que dans son premier essai, il cherche à comprendre les déplacements des jeunes loups, chassés de leur meute pour aller fonder la leur. Ils devront éviter bien des dangers, dont la plupart sont liés à l’homme : zones urbaines, éleveurs en colère, quotas de chasse…
En France, le loup est un prédateur au statut mythique, entouré de croyances anciennes et très souvent diabolisé alors que son rôle (comme tout prédateur) est primordial.
Ne vous attendez pas à un documentaire pur et dur, nous sommes plus sur un carnet de voyage façon road movie -à pied-, au croisement de « Into The Wild » (pour le côté survie) et « The Wild » (pour les errements et réflexions). Un film qui prône le slow life (avec un équipement high tech), le respect des équilibres primordiaux auxquels sont soumis les animaux sauvages ainsi que le partage des territoires entre hommes et animaux.
Le ton est écolo, sans militantisme, une ode passionnée à la vie sauvage, au respect. Le tout narré de manière très personnelle, presque intime, avec une voix rocailleuse (normal me direz-vous, pour quelqu’un qui aime tant fouler la roche des montagnes).
Si les errances peuvent sembler monotones et si le peu de réponses apportées risquent d’en frustrer quelques-uns, le film est singulier, à l’image de son réalisateur. Un film bourru, authentique, décousu, mais aussi complètement attachant et qui donne une envie sauvage d’explorer ces lieux en les respectant au plus haut point.
Visionner ses films, c’est un peu comme retrouver une connaissance de rando, un homme qui aime profondément la nature, qui n’a pas peur de la savourer dans des conditions extrêmes. C’est profiter de son courage et sa ténacité pour nous livrer des images rares que nous pouvons admirer confortablement, au chaud.
Franchement, comment ne pas aimer un amateur de truffes en tous genres (animales et végétales) ?