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    Donbass
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    velocio
    velocio

    1 300 abonnés 3 134 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 24 septembre 2018
    Sergei Loznitsa est un réalisateur un peu difficile à cerner : biélorusse et ukrainien, vivant en Allemagne, réalisant des documentaires et des films de fiction. Je l'avais découvert il y a 8 ans avec un film que j'avais trouvé excellent : "My joy". Impression confirmée avec le long métrage de fiction suivant, "Dans la brume", en 2012. Puis, 5 ans se sont écoulés avant son 3ème long métrage de fiction, "Une femme douce", moins enthousiasmant que les 2 premiers, mais faisant quand même partie, à mon avis, des meilleurs films de 2017. Et voici "Donbass", présenté à un Certain Regard de Cannes 2018 où il a obtenu le Prix de la mise en scène de cette sélection. Le titre du film permet de situer sans ambiguïté la région du monde dans laquelle se déroule l'action : La république populaire de Donetsk, État sécessionniste de l'Ukraine autoproclamé à Donetsk le 7 avril 2014. Une région où il est très difficile de se faire une opinion sur ce qui se passe. Par exemple, dès cette sécession, les rebelles russophones demandent le rattachement de cette république populaire autoproclamée à la Russie, mais cette dernière ne donne pas suite à cette demande !
    "Donbass" s'apparente à un film à sketchs, avec 13 histoires différentes se déroulant dans le Donbass en 2014 et 2015. Un film qui déborde de richesses, un peu trop, même ! On y parle de corruption organisée, de lâcheté de la foule, de lynchage, d'appartements insalubres sans électricité, de reportages télévisés "bidonnés" avec de faux témoins, de journalistes allemands traités de fascistes, de bureaucrate réquisitionnant une voiture au nom du patriotisme, etc. Pour nous, complètement à l'ouest de l'Europe, le message de Loznitsa n'est pas forcément très clair si ce n'est qu'on sent qu'il ne porte pas trop Poutine dans son cœur. On peut souhaiter que ses prochains films soient plus universels dans leur approche, mais il n'empêche que, avec ses beaux plans séquence assez longs, avec la grande énergie qu'il dégage, avec son mélange détonnant de drame et de bouffonnerie, "Donbass" est, cinématographiquement parlant, une œuvre très accomplie.
    Christoblog
    Christoblog

    826 abonnés 1 674 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 5 octobre 2018
    La filmographie de Sergei Loznitsa est pour l'instant pratiquement irréprochable, et en même temps pas facile d'accès.

    Après son remarquable Une femme douce, véritable trip visionnaire sous anxiolytique, Loznitsa nous embarque cette fois-ci dans un voyage dans le Donbass occupé par l'armée russe qui emprunte à la fois à Kafka et au cique Zavatta.

    Après plusieurs séquences un peu fades, le film devient brutalement très déstabilisant à travers une série de vignettes plus dérangeantes les unes que les autres : peloton de garde perdu dans la neige, abris souterrains surpeuplés, tableau du racket organisé par l'armée d'occupation, mariage célébré par une députée de la Nouvelle Russie. Dans son escalade grotesque et glaçante, le film est à ce moment-là assez désagréable à regarder et pleinement édifiant.

    Du point de vue de la mise en scène, c'est magistral (Prix de la mise en scène à Un certain regard à Cannes 2018), et on est scotché par la dernière scène, contrepoint sinistre de la première. Du grand art, pas forcément facile à regarder.
    Cinéphiles 44
    Cinéphiles 44

    1 358 abonnés 4 180 critiques Suivre son activité

    2,5
    Publiée le 10 mai 2018
    Déjà présent l’année dernière pour « Une Femme Douce », Sergei Loznitsa fait office d’ouverture de la compétition Un Certain Regard 2018. Le réalisateur nous donne sa vision du conflit armé qui fait crise en Ukraine depuis 2014 et il a bien l’intention de nous choquer. Nous sommes à Donbass et le cinéaste pose sa caméra sur des séquences sans nécessairement de liens et pour nous faire croire au documentaire. C’est ainsi qu’un député se voit renverser un saut d’excréments sur la tête où que des civils vivent dans des conditions immondes dans l’humidité sans eau et électricité. Sergei Loznitsa va témoigner de l’absurdité de la guerre en montrant par exemple une soldat qui impose son pouvoir pour faire peur aux hommes ou encore ce couloir de soldats qui frappent le martyr pour lui laver de ses pêchers. Cette outrance devient risible lorsque la vice-présidente de Saint-Théodose vient présenter son association à un ministre pour lui demander d’obtenir une récompense chrétienne et cette armée qui profite de son influence pour réquisitionner des voitures. On rit jaune lorsque de faux témoins viennent s’afficher devant la télévision pour décrire des bombardements après s’être maquillés. Mais le cinéaste part trop loin en nous infligeant la scène du volontaire du bataillon punitif. Les russes sont cruels et Sergei l’exprime haut et fort. Pourtant, au travers de toutes ces séquences indigestes, nous n’avons rien appris et le néant devient une exhibition gratuite. « Donbass » est bien filmé et scandalise, mais laisse sans voix.
    D'autres critiques sur notre page Facebook : Cinéphiles 44 et notre site cinephiles44.com
    Christian C.
    Christian C.

    1 abonné 1 critique Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 12 septembre 2018
    Un film passionnant sur ce conflit "de basse intensité" qui fait pourtant des milliers de morts. Il y a des "méchants" un peu partout, des deux côtés, et les "bons" sont les victimes. Des scènes très fortes, inoubliables- l'illustre, sur un mode tragi-comique. Encore un film sur l'absurdité de la guerre, fait comme un reportage et comme un film (dans le film). Des indications éclairantes sur les formes de l'implication des Russes dans ce conflit. Film passionnant, au total, qui a bien mérité son prix à Cannes (section "Un certain regard"). Sur le sujet, on peut lire aussi le livre "Anthracite" de Cédric Gras : https://diacritiques.blogspot.com/2016/10/ostalgie-au-donbass.html
    Viacheslav Z.
    Viacheslav Z.

    1 critique Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 5 octobre 2018
    Je suis né et grandi à Donbass. C'était une région ouvrière quelconque. Avant 2014, quand la Russie a commencé la guerre contre l'Ukraine. A Donbass il n'y avait jamais de mouvement séparatiste. Ce n’est pas comme la Corse ou Pays Basque ou les idées indépendantistes circulent depuis longtemps. A Donbass personne n'a jamais parlé de séparation. Avant que la Russie soit venue et crée les républiques marionnettes.
    A travers mes amis et ma famille j'ai entendu pleins des histoires comme celles montrées dans le film. La voiture de mon ami a été volée de même façon comme c'est montré dans le film. Le réalisateur a réuni les scènes basées sur les histoires qui ont vraiment eu lieu. Pour que les autres puissent comprendre mieux cette guerre qui continue depuis déjà 4 ans...
    anonyme
    Un visiteur
    4,0
    Publiée le 18 octobre 2018
    Ne connaissant rien de la situation de Donbass, c'est juste une critique du masque et la plume qui m'a fait aller voir le film. J'en ressort très choqué, et assez abasourdi par toutes ces scénettes plus surréalistes les unes que les autres. Mensonge, manipulation, violence sauvage, spoliation, crimes…Filmer la guerre est très difficile sans parti-pris, et là on comprend tout de suite que les russes ne sont pas en odeur de sainteté. On ne comprend évidemment rien à la situation politique, mais peut-être qu'elle est ubuesque et cauchemardesque et si c'est cela que veut nous montrer les réalisateur c'est parfaitement réussi. Dans tous les cas, le film est bluffant de réalisme, dans les moindres détails jusqu'au plan final et c'est ce qui le rend crédible.
    traversay1
    traversay1

    3 568 abonnés 4 860 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 4 octobre 2018
    A l'est de l'Ukraine, dans la région du Donbass, une guerre hybride se déroule, mêlant conflit armé ouvert et crimes perpétrés par des gangs séparatistes. Si le film de Sergeï Loznitsa parait aussi chaotique c'est que la situation y est bel et bien ainsi. Donbass fait se succéder une douzaine de tableaux, dans un désordre apparent, au milieu de la population civile, dans les rangs des militaires, au sein du gouvernement de la région ou encore auprès des médias. On ne sait pas toujours précisément dans quels rangs on se trouve : chez les légitimistes ukrainiens ou avec les partisans russes. Comme dans son film précédent, Une femme douce, le cinéaste joue sur plusieurs registres, de la violence convulsive à l'humour noir, soulignant, parfois à grands traits, le grotesque et l'absurde des événements et des comportements humains. La cohérence narrative n'est pas ce que recherche Loznitsa au risque d'éparpiller notre attention. De cela, on peut s'accommoder ou bien trouver que la manière du réalisateur est bien trop exubérante et finalement confuse.
    islander29
    islander29

    860 abonnés 2 354 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 1 mai 2022
    Superbe film sur l'absurdité de la guerre , c'est tellement absurde une guerre, qu'on se demande en voyant ces treize saynètes intelligentes, s'il faut rire ou pleurer...Le film est clairvoyant et aurait du nous mettre la "puce à l'oreille" sur ce conflit qui désormais fait des victimes réelles...Encore une fois, la réalité dépasse la fiction. la guerre est protéiforme et aucune histoire aucune guerre ne se ressemblent....On peut être mal à l'aise peut être devant certaines histoires, lynchage, assassinat colectif, mais l'émotion du réalisateur (ukrainien ? ) ne connait aucun temps mort, ni son imagination devant la guerre....Sans doute est-ce vécu ? C'est ce qu'on peut penser devant ce film subtil et visionnaire...Quoiqu'il en soit la guerre fait des victimes et reste un horreur, même au cinéma...UN film à voir....
    Roub E.
    Roub E.

    948 abonnés 4 994 critiques Suivre son activité

    2,5
    Publiée le 13 mai 2021
    Très franchement je ne sais quasiment rien du conflit qui ruine le Donbass depuis quelques années. Et pour tout dire je n’en sais pas beaucoup plus après avoir vu ce film. Si ce n’est que malheureusement il ressemble à beaucoup d’autres. Absurdité, mensonges, société gangrenée par la corruption, violence comme seule argument et une forme de fatalité et de résignation pour les vraies victimes et ceux qui subissent le conflit. Film à sketch avec quelques fulgurances et un style documentaire j’ai sûrement manqué de connaissances du contexte pour plus l’apprécier.
    bendelette
    bendelette

    25 abonnés 251 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 4 février 2021
    Haletant et terrifiant ce film sur une guerre qui est toujours d'actualité.Des images fortes,des situations inattendues,l'horreur d'une guerre que l'on oublie.
    Bernard D.
    Bernard D.

    111 abonnés 613 critiques Suivre son activité

    2,5
    Publiée le 31 mars 2022
    En soutien à l’Ukraine et dans le cadre du CICAE (Confédération Internationale des Cinémas d’Art et Essai), le cinéma St Leu d’Amiens a projeté le film « Donbass » de Sergei Loznitsa qui avait fait l'ouverture de la section « Un certain regard » au Festival de Cannes 2018 et y avait reçu le prix de la mise en scène. Ce film qui prend l’aspect d’un documentaire montre la complexité et l’ancienneté du problème politique du Donbass, la partie tout à fait orientale de l’Ukraine qui est majoritairement russophone avec la création par les séparatistes en 2014 de la République populaire autoproclamée de Donetsk, « nouvelle république russe » dont l'indépendance et la souveraineté ont été reconnues par la Russie en 2022.
    Le film est basé sur la succession d’une douzaine de scènes dont certaines frisent le ridicule (cf. la scène du mariage civil dans laquelle la mariée promet de « faire un garçon avec une mitraillette ») et d’autres l’horreur : horreur de la vie dans un abri anti-bombes humide et puant sans eau ni électricité ; horreur des contrôles au niveau des check-points de l’armée ukrainienne et des forces armées séparatistes ; horreur pour cet ukrainien « punisseur » soumis dans la rue à la vindicte des passants de tout âge car il est « fasciste » selon les séparatistes qui veulent « épurer le pays » et le nettoyer de « la lèpre fasciste, de la gangrène qui le ronge »… On y voit aussi la corruption (cf. la séquence de la maternité), la réquisition d’un 4x4 « au nom du patriotisme », la manipulation des informations télévisées avec des témoins-acteurs... A noter également une scène assez surprenante où une délégation vient offrir au chef du gouvernement séparatiste une icône de St Théodose et des reliques afin d’obtenir une récompense chrétienne pour ?
    Un film assez surprenant qui – si besoin en était – montre la complexité des relations entre la Russie et l’Ukraine et pour ma part, ne permet pas de se faire une opinion objective.
    Eowyn Cwper
    Eowyn Cwper

    120 abonnés 2 039 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 29 novembre 2020
    L'ex-URSS, c'est ce gros puzzle frontalier de l'Europe où règne un perpétuel automne. Voilà en tout cas où s'arrête la connaissance occidentale du monde slave. On situe mal l'Ukraine et l'on peut encore moins remettre le conflit dans son contexte. La Guerre du Donbass, qui doit faire rire beaucoup d'anglophones, est pourtant de ces évènements majeurs, et de ces nombreuses inimitiés modernes où la Russie est militairement impliquée (*gros soupir*).

    Il y a du journalisme dans la manière qu'a Loznitsa de reconstituer les scènes de la guerre. Chroniqueur et scénariste à la fois, il n'a cependant pas pour mission d'informer, et se tient loin des risques du documentaire en maniant avec brio les variations de rythme et la lenteur bureaucratique s'opposant à l'éphémère violence de l'action militaire. Au fil de ces plans longs, froids et fournis, on aura toutes les informations nécessaires pour tout comprendre (à condition de le vouloir), à commencer par la notion primordiale que, dans l'idée de certains séparatistes ukrainiens, l'ouest du pays est le refuge du fascisme depuis que la gentille Mère Patrie l'a chassé d'Europe, du temps où les grands-pères des journalistes venus d'Allemagne pour couvrir le conflit du Donbass étaient "forcément nazis".

    Sous couvert de cette maussade et chimérique propagande rendue avec noirceur, et si son film va formellement dans le sens de la révolution, Loznitsa nous fait voir que tout est en réalité question de chronologie. L'Ukraine séparatiste peut se voir comme la continuation d'anciennes valeurs... ou bien à l'inverse comme une nouvelle Russie. Tout dépend de notre relation avec l'Histoire et de ce qu'on considère comme étant le début d'une ère. Mais ce n'est pas notre place, ni celle du réalisateur, que d'en juger. Sa conclusion, c'est seulement que le pays arrive au moins à une chose : la conciliation de la modernité avec l'immaturité.

    Sans condescendance (et donc à l'inverse de moi qui admire ce recul que je n'aurai jamais), Loznitsa tire le portrait d'une nation qui ne vit pas vraiment sous un nouveau régime, pas plus qu'elle ne connaît de réelle abolition de l'ancien, ni qu'elle n'est dans son tort, ni aveugle : sous la prise de partie de l'image, Loznitsa cache une neutralité inattendue.

    Le cinéaste, spectateur de son propre film, s'en sert comme d'un réceptacle aux erreurs de jeunesse de son Ukraine natale. Il s'agit exactions atroces quand on les voit à la télévision, mais qui dans Donbass ont bien plus de poids et de réalité. Tout le génie de l'œuvre est dans ce paradoxe où la vision la plus fictionnalisée devient la plus marquante, où la création artistique permet la vraie douche froide qui nous fait changer d'avis sur la réalité un pays entier, plus qu'une représentation "réelle" et en direct qui, à l'inverse du cinéma, ne permet pas d'intégrer directement le contexte.

    Loznitsa envoie un générique discret par-dessus un plan qui est fixe depuis de longues minutes. Le message est passé, la réflexion suivra. Ou non.

    → https://septiemeartetdemi.com/
    AlphaWolf
    AlphaWolf

    75 abonnés 829 critiques Suivre son activité

    1,0
    Publiée le 28 février 2022
    Difficile de se faire une opinion sur le conflit dans le Donbass avec ce quasi documentaire décousu qui empile des scènes isolées sans jamais apporter une forme d'éclairage de la situation.
    coperhead
    coperhead

    23 abonnés 474 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 14 janvier 2020
    Flirtant plutôt vers le documentaire, le dernier film de Loznitsa raconte entre 13 sketches le conflit entre les forces ukrainiennes et les séparatistes pro russes . 13 histoires assez invraisemblable mais authentiques ou les deux camps sont parfois victimes ou bourreaux avec son lot d'absurdite , de vengeances aveugles et de corruptions a tous les etages.
    Jeune Ras
    Jeune Ras

    9 abonnés 469 critiques Suivre son activité

    2,0
    Publiée le 12 avril 2022
    T’es intéressant dans la forme, faussement documentaire. Moins dans le fond. L’ensemble est assez ennuyeux et n’amène pas, à mon avis, la réflexion souhaitée.
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