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    Une vie secrète
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    Vince
    Vince

    42 abonnés 17 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 24 janvier 2021
    ''La Trinchera Infinita'' ou ''Une vie secrète'' (2019) est le nouveau excellent film espagnol du trio basque - Jon Garaño, Aitor Arregi et José Mari Goenaga, trois réalisateurs qui travaillent ensemble depuis plus de vingt ans -, après les deux très bons films : Loreak (2014) y Handia (2017).

    Ce dernier raconte l'histoire d'un couple - Higinio et Rosa -, particulièrement l'histoire d'Higinio, un ''topo'', partisan républicain qui voit sa vie menacée lors de l'arrivée des troupes franquistes, en 1936, dans un petit village de Huelva en Andalousie, dans le sud-ouest de l'Espagne. Et, avec l'aide précieuse de sa femme, il va construire un trou dans le mur du salon de sa maison où il sera enfermé et caché pendant plus de 30 ans, par peur des représailles des troupes franquistes, il subira la peur et l'enfermement perpétuel dans ''une vie secrète''.

    Les deux protagonistes, Antonio de la Torre (''La colère d'un homme patient'' (2016), ''Que dios nos perdone'' (2016), ''El reino'' (2018) et Belén Cuesto, qu'on a récemment aperçu dans ''La Casa de Papel'' saison 4 et qui a notamment remporté le Goya 2020 de la meilleure actrice pour ''La Trinchera Infinita'', sont tous deux excellents, ils portent tout le film sur leurs épaules. Chaque scène est formidablement bien tourné, et la prestance de ces deux derniers se fait ressentir à chaque instant, autant lorsqu'Higinio se retrouve seul, caché et enfermé derrière le mur du salon, et autant lorsque Rosa continue de vivre seule et/ou en présence de son mari caché pendant 30 ans, de 1936, début de la guerre civile (1936-1939) à 1969, loi d'amnistie promulguée par le gouvernement franquiste qui ''oubliait'' l'ensemble des actes commis par les espagnols républicains avant 1939.

    D'un point de vue narratif, ce qui est clairement intéressant est la chronologie utilisée par les réalisateurs, c'est-à-dire que nous suivons l'histoire d'Higinio et son enfermement pendant environ 33 ans, durant une époque où l'Espagne rencontre de multiples événements majeurs de son histoire : la guerre civile (1936-1939), l'avènement de Franco au pouvoir et le début de la dictature franquiste (1939 jusqu'en 1975), la Seconde Guerre Mondiale (1939-1945) où Higinio s'intéresse vivement à la situation mondiale ainsi que la position des Alliés, la rencontre culte d'Eisenhower et de Franco à Madrid du 21-22 décembre 1959, les débuts du tourisme de masse en Espagne dans les années 60 jusqu'à l'amnistie signée par Franco de la persécution des délits et crimes de guerre, en 1969. Tout cela est suivi par Higinio à l'écoute de la radio, à la lecture des journaux puis via la télévision lorsque celle-ci apparaît en Espagne dans les années 60.

    De plus, le long-métrage est composé à partir de chapitres intitulés par des définitions de divers termes - Franco, enfermement, sortir, etc., - représentant la vie espagnole entre 1936-1975 et surtout la vie d'Higinio de manière métaphorique, implicite et symbolique.

    Par ailleurs, en 2019, dans le panorama cinématographique espagnol, nous retrouvons deux excellents films dont le sujet traite de la guerre civile et de ses conséquences sur des personnages historiques et fictifs : Mientras dure la guerre (Alejandro Amenábar) et La trinchera infinita. Ce dernier est nettement plus poétique. Dès le départ, les réalisateurs se retrouvent caméra à l'épaule en suivant une course poursuite effrénée d'Hignacio et des troupes franquistes dans la sierra. De plus, la photographie, toujours dans une constante ambivalence entre obscurité et lumière, donne l'impression que nous sommes devant les plus grands tableaux picturaux du mouvement du clair-obscur tels ceux de Veermer par exemple. À la différence de Mientras dure la guerre, où Amenábar raconte l'histoire ''réelle'' en s'intéressant à Unamuno et particulièrement à son discours donnée à l'Université de Salamanque du 12 octobre 1936 en présence de Milán Astray et la femme de Franco, où il exprime, de manière trop tardive, son opposition au franquisme et à ses valeurs; La Trinchera Infinita aborde la ''microhistoire'' à partir de la fiction, en inventant le personnage d'Higinio qui interprète un topo fictif et les réalisateurs nous proposent une vision de ce que fut un ''Topo'' durant ces années sombres de l'histoire espagnole, en s'inspirant notamment du documentaire 30 años de oscuridad (Manuel H. Martín, 2011) qui raconte la vie de Manuel Cortés, maire d'une ville de la province de Malaga durant la Deuxième République espagnole et qui a vécu durant plus de trente ans, caché et enfermé à l'instar d'Higinio. Puis pour finir, le film d'une durée de 2h27 peut laisser quelques personnes sur le carreau de par sa longueur. Néanmoins, on ne s'ennuie à aucun moment, nous suivons l'histoire d'Higinio dans le panorama historique espagnol avec grand intérêt et l'interprétation des deux acteurs nous permet de jamais s'ennuyer.

    La Trinchera Infinita est un excellent long-métrage en ce début d'année scolaire, qui devait sortir au printemps dernier mais qui fut reporté en raison de la crise sanitaire. Il sort officiellement en France le mercredi 26 octobre, et si vous souhaitez voir un grand moment cinématographique provenant du cinéma espagnol, ce film est pour vous !
    traversay1
    traversay1

    3 534 abonnés 4 820 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 31 octobre 2020
    Beaucoup de spectateurs d'Une vie secrète pointent du doigt une longueur excessive du film et une certaine répétition narrative. Il est facile de leur rétorquer que traiter d'une (in)action de plus de trois décennies demande plus que 90 minutes, même avec des ellipses, et qu'il n'y a pas forcément des moments spectaculaires quand il s'agit d'évoquer le confinement d'un homme dans un cagibi, durant 33 ans. Au même titre que Lettre à Franco, un peu négligé, hélas, Une vie secrète permet un autre regard sur le Franquisme, un sujet qui n'en finira pas de hanter l'Espagne avant longtemps. Tout est vu à travers les yeux du reclus, ce qui, effectivement, pourrait altérer le rythme du film mais qui se révèle en définitive passionnant puisque les informations du dehors n'arrivent que par bribes. Le danger, cependant, est palpable et bien rendu par une mise en scène sans effets particuliers mais d'une grande précision. Outre l'évidence du suspense permanent (s'en sortira t-il, et quand ?), Une vie secrète réussit à capter l'évolution psychologique de ce prisonnier dans sa propre maison et son lien avec son épouse puis son fils. Le film est aussi un drame intime intense, au-delà des considérations politiques et matérielles de cette claustration. Il fallait un interprète d'exception pour incarner le personnage principal et toute la subtilité du grand Antonio de la Torre n'est pas de trop dans cette lourde tâche. Moins exposé, peut-être, le rôle de Belen Cuesta n'en est pas moins essentiel et l'actrice est prodigieuse sur tous les plans. Enfin, on n'est pas près d'oublier les toutes dernières scènes qui contiennent une émotion à la hauteur de la peur qui a habité tout du long le propriétaire de cette vie secrète qui à bien des égards était à peine une (de vie)..
    Yves G.
    Yves G.

    1 448 abonnés 3 469 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 2 novembre 2020
    Républicain espagnol, membre du conseil municipal de sa petite ville d'Andalousie, Higinio (Antonio de la Torre) échappe de justesse à la mort qui fauche ses camarades lorsque les troupes franquistes prennent le pouvoir en 1936. Il n'a d'autre solution que de se cacher dans un trou sous sa maison avec la complicité de sa jeune épouse Rosa (Belén Cuesta). Higinio devient un topo, une taupe condamnée à vivre cloîtré dans ses propres murs par le franquisme qui s'installe durablement et par la sanction qui le frapperait s'il tentait de quitter sa cachette.

    Le franquisme constitue décidément en Espagne un "passé qui ne passe pas". Après "Lettre à Franco", sorti en France en février, voici "Une vie secrète", qui a joué de malchance dans sa programmation (sa sortie prévue en mai, repoussée à cause du premier confinement, a été finalement fixée au 28 octobre, deux jours avant le second).

    Le film a connu un grand succès en Espagne l'année dernière. Nommé quatorze fois aux "Goyas", l'équivalent des "Césars", il s'y est fait voler la vedette par le dernier Almodovar et n'y a raflé que deux statuettes, celle de la meilleure actrice pour Belén Cuesta et celle, amplement méritée, du meilleur son. Antonio de la Torre aurait largement mérité le "Goya" du meilleur acteur ; mais il l'avait déjà obtenu l'année précédente pour son interprétation dans "El Reino".

    "Une vie secrète" a une qualité rare : celle de nous faire ressentir la durée du temps qui passe. La leçon est précieuse en ces temps de confinement. Qui s'est plaint d'avoir été privé de ses libertés réalisera le ridicule de ses récriminations après avoir pris conscience de l'épreuve que vécurent les topos espagnols pendant leurs dizaines d'années d'emprisonnement.

    La caméra ne quitte quasiment jamais l'espace clos de la maison dont Higinio ne peut sortir. Le monde qui vit, le temps qui passe sont considérés de son point de vue, à travers le trou minuscule qu'il s'est ménagé dans un mur de sa cellule et grâce aux journaux, à la radio et à la télévision qui apparaît dans les années soixante. Le danger est à l'extérieur : être vu, être entendu. Mais il est aussi à l'intérieur dans l'ennui qui sourd et dans la discorde qui guette entre les deux époux. Là encore, qui aura vécu en 2020 des moments plus ou moins tendus avec son conjoint ou ses enfants durant le confinement comprendra sans peine ce qu'ont pu traverser Rosa et Higinio.

    Son excessive durée est souvent reprochée à "Une vie secrète". C'est vrai que le film dure 2h27. Mais, il n'en fallait pas moins justement pour faire ressentir l'incroyable longueur de cette épreuve hors normes.
    Jose de la Peña
    Jose de la Peña

    7 abonnés 13 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 2 octobre 2020
    La "trinchera infinita" a été l'une des surprises les plus agréables en Espagne l'année dernière . Un film qui était déjà prometteur par les noms qu'il portait, mais qui est venu confirmer sa candidature pour une saison de prix. Les réalisateurs basques, signent ici leur meilleur film jusqu'à présent. Un film nu qui met en scène l'Espagne condamnée à vivre cachée pendant quatre décennies.

    L'histoire nous emmène dans le sud de l'Espagne. En pleine guerre civile, Higinio est persécuté pour son appartenance à des groupes politiques de gauche. Un voisin le dénonce comme étant responsable de la mort de son frère. Après avoir été capturé et avoir réussi à s'enfuir, il se cache pendant 30 longues années dans sa maison, d'abord dans le trou sous des jarres remplies d'huile, puis dans l'étroit trou derrière un faux mur. Trente ans durant lesquels il voit la vie passer à travers des images qu'il capte par un petit trou derrière un miroir et les quelques interactions avec sa femme et son fils.

    Le film nous enferme dans quatre murs où Antonio de la Torre passe tout le film. À l'exception de quelques scènes et de la fin, tout le film se déroule dans le même espace. Jon Garaño, Aitor Arregi et José Mari Goenaga parviennent à faire un film extrêmement intéressant et divertissant en dépouillant les éléments et en cloisonnant l'intrigue. Tout un exploit.

    Les réalisateurs de "Loreak" et "Handia" réalisent sans aucun doute leur meilleur film à ce jour, étant aussi leur premier film non tourné en basque, bien que ce ne soit qu'une anecdote. Le mérite de "La trinchera infinita" revient en grande partie à un Antonio de la Torre encore en état de grâce et à une Belén Cuesta qui réclame déjà à grands cris le Goya qui lui est due depuis des années.

    Quant à l'histoire, le film s'en occupe avec un soin extrême. De l'accent, l'un des aspects qui a suscité les commentaires les plus positifs parmi les spectateurs du film, aux costumes, au maquillage et aux décors, le tout à un très haut niveau. Mais le véritable pouvoir du film est sa propre histoire, sa propre intrigue. Quand le cinéma espagnol révèle les aspects les plus méconnus de la guerre civile et du franquisme, bien qu'il soit très banal qu'il ne parle de rien d'autre, ce n'est pas vrai, il brille.

    Bien qu'elle puisse sembler être une histoire délirante, "Lq trinchera infinita" fonctionne parce que nous savons que c'est vrai, que c'est arrivé. De nombreux "Higinios" et de nombreuses "Roses" ont connu des tourments pendant la guerre civile et les années qui ont suivi. C'est un drame qui touche le spectateur. Ne perdons pas de vue ce film.
    Coric Bernard
    Coric Bernard

    368 abonnés 581 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 13 mars 2020
    Ce long film de près de 2h30 sur l'histoire d'un espagnol républicain contraint de vivre cloîtré à son domicile familial afin d'échapper aux franquistes est très prenant et intéressant à suivre malgré sa longueur. Cet homme restera ainsi emmuré chez lui durant plus de 30 ans jusqu'à la parution du décret d'amnistie de 1969 où, bien que victime, il retrouvera l'air libre comme bien d'autres dans son cas en Espagne et que l'on surnommait « les taupes ». Le réalisateur fait bien ressortir l'aspect historique et humain qu'une telle situation hors normes provoque durant cette longue détention volontaire.
    velocio
    velocio

    1 297 abonnés 3 121 critiques Suivre son activité

    2,5
    Publiée le 28 octobre 2020
    Trois réalisateurs ou réalisatrices pour un film, c’est une situation très rare, même si il ne faut pas remonter très loin dans le temps pour retrouver Party Girl, Caméra d’or cannoise en 2014, réalisé par 2 femmes et un homme. Jon Garaño, Aitor Arregi et José Mari Goenaga sont basques et ils travaillent ensemble depuis une vingtaine d’années, tant sur des scénarios de films que sur leur réalisation et leur production. Une vie secrète est leur première réalisation en trio. C’est aussi la première fois qu’ils abandonnent la langue basque pour le castillan. Les taupes sont de petits mammifères qui vivent presque en permanence dans des galeries souterraines. Wikipedia nous dit qu’elles naissent avec une vue parfaitement développée et qu’elles deviennent aveugles ou presque (selon les espèces) au fil du temps. Pendant la guerre d’Espagne et durant la longue période du franquisme, la répression organisée par les phalangistes et la garde civile a touché énormément de monde, avec, à la clé, des détentions, des tortures ou des exécutions, après ou sans jugement. Pour échapper à ces traitements barbares, de nombreux espagnols se sont cachés, très souvent dans leur domicile, sans pouvoir sortir de chez eux, avec l’espoir que cette situation serait de courte durée. En fait, cette situation a duré jusqu’en 1969, date de la « prescription générale pour les crimes commis pendant la guerre ». En Espagne, un qualificatif a été utilisé pour appeler ces gens là : Los topos, les taupes. Des gens qui, certes, ne sont pas devenus aveugles au fil du temps, mais qui, parfois, n’ont pas vu la lumière du jour pendant de très longues années. C’est la vision en 2012, au Festival de San Sebastien, de 30 ans d’obscurité, un documentaire réalisé par Manuel H. Martin et qui racontait l’histoire de plusieurs « taupes », qui a déclenché chez le trio des réalisateurs l’idée de réaliser une fiction sur ce sujet.

    "Une vie secrète" se concentre sur un couple, Higinio et Rosa Blanco, Higinio restant terré chez lui pendant plus de 30 ans, Rosa étant elle obligée de mentir à son entourage durant toute cette période. Pour Higiono, un confinement à côté duquel celui que nous avons vécu au printemps dernier (et que nous allons peut-être connaître à nouveau !) peut être qualifié de particulièrement léger. Pour le couple, le poids permanent de la peur et une promiscuité non moins permanente qui ne peut pas, malgré l’amour manifeste qu’ils ont l’un pour l’autre, ne pas générer des moments de tension, et ce, d’autant plus lorsque Rosa décide qu’il est temps pour elle d’avoir un enfant. Pour le couple, toujours, un certain nombre de difficultés d’ordre pratique : comment faire, par exemple, pour cacher la présence d’un homme lorsqu’on fait sécher le linge à l’extérieur ? Comment faire concernant le renouvellement des vêtements d’Higinio, l’achat de vêtements d’hommes étant bien sûr impossible ? Pour le couple, enfin, il y a le danger important que représente un voisin proche, dont le frère a été tué par les Républicains et qui, poursuivant Higinio de sa vindicte, est persuadé qu’il se cache chez lui et parait prêt à tout pour le débusquer.

    Sur un sujet fort, mais difficile à traiter, Une vie secrète ne manquera pas de partager les spectateurs, certains y voyant un film décrivant parfaitement la vie d’un couple dont le mari doit vivre caché de tous pendant 30 longues années, les autres regrettant que cela se traduise par un film trop long et visuellement trop sombre. Par contre, les spectateurs ne pourront qu’apprécier le jeu de Antonio de la Torre et, peut-être plus encore, celui de Belén Cuesta.
    PLR
    PLR

    462 abonnés 1 552 critiques Suivre son activité

    2,5
    Publiée le 25 mai 2021
    Il est certainement assez difficile de scénariser ce type de sujet qui s’étale sur 33 années dans un film à la longueur nécessairement limitée, même si ici ça va jusqu’à 2 heures et 27 minutes. Ça fait beaucoup pour le spectateur lambda avec le risque de l’ennui, passé la première scène d’action extérieure. Conséquence d’un quasi huis-clos, « vie secrète » oblige. Avec des images à l’écran en rapport qui quitteront assez peu la pénombre. Au-delà de la longueur, du peu d’action et faute de développements sur le contexte extérieur, on ne pourra pas trop non plus se raccrocher à l’Histoire tourmentée de l’Espagne. L’évocation de quelques événements tels que le Débarquement allié, la fin de la Seconde guerre mondiale, l’entrée de l’Espagne à l’O.N.U. (malgré ce que Franco fait - sic -), l’arrivée de la télévision, l’évolution des mœurs… viendront seulement permettre de situer un peu le temps qui passe sans guère permettre une analyse. Aux spectateurs d’ici, c’est sans doute ce qui manquera le plus.
    selenie
    selenie

    6 181 abonnés 6 168 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 22 mai 2021
    Le film entre dans le vif dès les premières minutes qui crée une immersion directe au plus près du danger et donc de la peur qui ne va plus jamais quitter Higinio. Ca tombe bien car la peur est le thème central du film. Mais la vraie force du récit réside dans toute sa dimension psychologique, où comment la peur viscérale d'un homme va l'enfoncer de plus en plus dans un enfermement sur soi sans même penser à réagir ou même à exister. À force de rester enfermer l'homme devient agoraphobe tandis qu'il voit son épouse vivre avec le monde extérieur, forcément, et surtout assumer le quotidien et assumer tous les mensonges qu'une telle vie cachée impose. Enfin, si Antonio de la Torre est impeccable on est surtout marqué par la performance de Berén Cuesta, magnifique en épouse aimante mais tout aussi prisonnière de sa condition et pourtant bien plus digne que son époux qui n'est finalement jamais courageux ce qui pose encore plus de questions quant à ses actes de 1936. À conseiller.
    Site : Selenie
    Hotinhere
    Hotinhere

    545 abonnés 4 941 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 28 mars 2022
    Inspiré de l’histoire vraie surréaliste d’une taupe sous Franco, un récit romanesque sur les ravages de l’enfermement, avec des scènes intenses, mais également des sacrés longueurs. 3,25
    Loïck G.
    Loïck G.

    334 abonnés 1 666 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 24 juillet 2021
    C’est un long combat, douloureux par le secret qu’il exige, exigeant pour ses contraintes et l’abnégation de celui qui le mène. Aussi n’est-il pas vain à l’égard des sacrifices endurés pendant toutes ces années ? Au début de la guerre civile espagnole, en 1936, des résistants républicains se terrent au cœur de leur propre foyer. A l’image du héros de ce récit historique, Higinio, reclus quelques mois pense-t-il, auprès de son épouse qui n’a pas voulu fuir. Dix ans après, toujours prisonnier dans sa propre maison, l’homme espère que la victoire des alliés sera la défaite de Franco. Il n’en est rien et Higinio prolonge son enfermement auprès de son épouse, veuve exemplaire le jour, et messagère sur le monde qui désormais tourne sans eux. C’est l'aventure d’un homme prisonnier de lui-même que nous livre l’Histoire de cette Espagne peu à peu réhabilitée aux yeux de ses voisins. Le cinéaste la reprend dans le grave et l’intensité d’une dramaturgie éloquente pour dire leur combat vain et souterrain. On les appellera « les taupes ». L’interprétation pleine de maîtrise et de vérité d’Antonio de la Torre, accompagne le jeu tout aussi magistral de Belén Cuesta.
    Pour en savoir plus : lheuredelasortie.com
    Chatcaliban
    Chatcaliban

    32 abonnés 92 critiques Suivre son activité

    2,0
    Publiée le 5 juin 2021
    Le film montre un sujet peu connu de la guerre civile. C'est bien joué mais la profondeur psychologique fait défaut. Les scènes sont attendues et ne réservent pas de surprise. Au fond ce n'est sans un honnête film de télévision fait par la télévision espagnole. On passe à côté d'une étude plus fouillée sur l'actrice engage un moment pour n'y plus revenir. Cest en dessous de mon attente et ca me déçoit encore une fois.
    mat niro
    mat niro

    352 abonnés 1 810 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 27 juillet 2021
    Les taupes : voilà le surnom que l'on donnait aux partisans républicains obligés de se cacher chez eux pendant la période franquiste. Ce film est un huis clos oppressant où Higinio (Antonio de la Torre) se terre chez lui dans une pièce aménagée et, où toute sa famille doit continuer à masquer ce secret (femme et enfant). Antonio de la Torre est monstrueux dans ce rôle où l'on peut le voir vieillir et dépérir. Après, c'est vrai que le rythme du film est lent, pas aidé par sa durée, mais sans en dévoiler trop, on ne peut s'empêcher de se mettre à la place du personnage que l'on a envie de secouer devant cette vie d'enfermement. Belén Cuesta en femme courage est magnifique également. Une oeuvre austère mais passionnante.
    Sysy D.
    Sysy D.

    8 abonnés 78 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 26 juillet 2021
    Loué en VOD car j'ai tardé à aller le voir au cinéma et du coup je me suis faite avoir par le confinement.

    Andalousie - 1936 - Higinio, membre du conseil municipal de sa petite ville, républicain, est désigné comme le dénonciateur du frère d'un franquiste avéré du coin, frère exécuté. En 1936, quand les troupes franquistes s'imposent dans le village, le frère de l'exécuté le dénonce à son tour. Higinio échappe aux franquistes et au châtiment de la mort...en se cachant dans sa propre maison. D'abord dans un trou, creusé derrière une marche sur laquelle sont posées les jarres d'huile puis entre un mur et un faux mur de la maison de son père. Higinio est marié à Rosa, qui soutient son mari sans faille. Pendant 33 ans Higinio se retrouve en prison dans sa maison, emprisonne sa femme dans le mensonge puis son fils Jaime.

    Une vie secrète raconte un épisode peu connu en France de celles et ceux qu'on nomme les topos, les taupes, en Espagne, ces personnes qui se sont cachés chez eux ou chez un proche sans pouvoir sortir sous peine d'être arrêtés et certainement exécutés. Le film montre le calvaire de l'enferment chez soi, les sacrifices de Higinio mais aussi de son épouse Rosa. Les risques et dangers encourus sans compter l'impossibilité pour Higinio d'exercer son rôle de mari et de père. Avec subtilité et intelligence, les 3 réalisateurs déroulent 33 ans de captivité, montrant les différentes époques et les effets de l'âge sur les personnages. Ils montrent aussi l’accommodement qu'on peut atteindre au mensonge, à l'enfermement. Et puis cet amour conjugal entre Rosa et Higinio malgré les horribles coups bas, les bassesses de la répression du régime franquiste et de ses sbires. Et puis il y a des questions plus délicates soulevées : le réel degré d'engagement d'Higinio, la dénonciation d'Higinio (2 questions soulevées par le fils), la persécution du régime mais aussi du frère de l'exécuté dénoncé par Higinio qui au bout de 30 ans ne lâche pas son désir de vengeance entretenu par un régime viriliste, violent et oppressant, la place de la femme dans l'Espagne franquiste notamment celles qui ne vivaient pas selon les conventions sociales etc...

    Certains ont trouvé le film long, 2h27 oui peut-être mais cette longueur illustre la longueur du temps qui s'écoule enfermé entre 4 murs, dans un trou puis un cagibi.

    Très bon film, interprétation impeccable, une mise en scène tout en clair obscur, étouffante faisant ressentir cet enfermement, des définitions données comme des têtes de chapitres etc...

    A voir
    beida
    beida

    5 abonnés 54 critiques Suivre son activité

    1,0
    Publiée le 21 mai 2021
    Sur un sujet intéressant, un film d'une grande lourdeur, et trop prévisible. J'ai renoncé au bout d'une demie-heure.
    Rudlet4
    Rudlet4

    1 abonné 6 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 21 octobre 2020
    Un film un peu long mais qui nous immerge d'autant mieux dans la longueur de cet enfermement (1939/1969) pendant lequel certains républicains espagnols devaient se cacher. Et en parallèle de ce fait historique, un intérêt certain pour l'évolution de ce couple qui doit se cacher pendant une si longue période, et pour qui se succèdent la passion, la construction, les irritations ou incompréhensions, la connivence, les élans amoureux, en bref les fluctuations de l'amour dans l'adversité, comme pour beaucoup de couples qui pourtant ne subissent pas une "Vie secrète".
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