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Cinephille
159 abonnés
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2,0
Publiée le 6 octobre 2018
Pourquoi quelqu'un de vraiment talentueux se sent obligé de continuer à faire du cirque même après que son talent est reconnu ? Le film ne répond pas à la question, au contraire il l'exacerbe puisque ce film dont Chilly Gonzalez est co-producteur met sans arrêt en avant ses numéros de cirque, ses outrances. On a donc un historique de la carrière de Gonzo mais on reste totalement sur sa faim concernant la musique, le travail, les collaborations.
Chilly Gonzales est un musicien hors norme. Fils d'un self-made man canadien qui fit fortune dans le BTP, il commença sa carrière dans le rap punk, au Canada d'abord, en Allemagne ensuite, avant de changer de style. Sans rien renier de ses provocations, il abandonne le chant pour le piano que ce génie né pratique sans jamais l'avoir appris. il rencontre le succès avec son album "Solo Piano" en 2004.
Philippe Jedicke lui consacre un documentaire bien sage qui retrace sa vie. On l'y voit au Canada, dans sa famille, en rivalité avec son père et avec son frère aîné qui est devenu musicien pour les studios d'Hollywood (il signe notamment la BOF "Buffy contre les vampires") puis sur la scène underground berlinoise. Il collabore avec Peaches, Feist, Daft Punk et Jarvis Cocker, le leader de Pulp.
Chilly Gonzales n'est jamais aussi fascinant que quand il joue au piano. Il n'est jamais plus irritant que quand il parle de lui, laissant s'exprimer un ego boursouflé dont on sent confusément qu'il va de pair avec une immense timidité. Rarement titre de documentaire n'aura été plus approprié : "Tais-toi, Chilly, et mets-toi au piano !"
Le film est à la hauteur du personnage - un miroir à sa folie qui visiblement dérange critiques et spectateurs qui semblent vouloir oublier l’homme - complètent allumé - derrière la musique. Ceux qui aiment la fêlure derriere la beauté apprécieront. Ceux qui ont compris que ce film fait aussi partie de l’expression de Jason Beck aussi. Les autres peuvent aller voir Rocketman, ils ne seront pas bousculés dans leur fanitude convenue.