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    10 abonnés 151 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 25 juin 2022
    A la réalisation classique, voire télévisuelle - essentiellement des entretiens face caméra - ce documentaire didactique - mais pas pesant - intéresse car les entretiens sont menés en langue des signes: la mobilité du visage et du corps est passionnante à observer.
    Cineseba
    Cineseba

    44 abonnés 623 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 22 juillet 2018
    « Le film « Signer » nous offre un interessant et large regard sur des langues humaines. La réalisatrice Nurith Aviv explore un univers linguistique peu connu, celui de la langue des signes. Les langues sont diverses selon leur grammaire et leur syntaxe gestuelle. Nurith Aviv découvre combien la langue des signes est complexe parce qu’elle est visuelle, sans voix, riche d’innombrables informations et capables de tout décrire grâce aux différentes configurations de la main, aux émotions, aux expressions du visage, aux mouvements et au corps. Ces différents éléments d’expression font partie à la syntaxe de la langue des signes. Elle part à la rencontre de trois générations, sourds et entendants et aussi, des chercheuses du Laboratoire de Recherche de Langue des Signes de l’université de Haïfa pour parler des langues des signes qui ont émergé en Israël au début du dernier siècle. Plusieurs thèmes sont évoqués dans le film « Signer » : la langue maternelle, la transmission, la traduction, les langues des signes locales, la langue des signes israélienne sous le regard artistique, le théâtre physique.

    Eh bien oui, il y a beaucoup d’éléments intéressants à découvrir et à connaître pour une durée d’une heure de film que j’ai même du le voir deux fois pour développer davantage mon regard critique après celui du spectateur fasciné et curieux des signes israéliens, sachant que la langue des signes française, LSF n’est pas internationale, et du regard des sourds sur leur langue des signes.

    La première séquence du film « Signer » qui aborde le thème de la langue maternelle et la transmission, est tellement belle et touchante. On voit une grand-mère sourde, ses fille et petite fille entendantes, communiquer en langue des signes, une autre grand mère et son petit fils devenu interprète professionnel parler de leur parcours par rapport à la langue des signes. C’est magnifique de voir le caractère naturel et la force de la dimension désirante dans cette langue chez ces familles ! Le film « Signer montre aussi l’apport bénéfique de la langue des signes pour les bébés entendants qui sauront nommer les images déjà avant de parler. D’ailleurs, il est aussi intéressant de comparer les signes à travers des générations, c’est à dire que j’ai remarqué les signes des grand-mères sont plus saccadés, plus hésitants que leurs enfants. Leur vocabulaire est moins large, leur expression du visage plus figé. On a compris qu’elles ont subi la violence de l’oralisme durant leur enfance, vu que la langue des signes était interdite à cette époque. Il y a un témoignage révoltant sur l’apprentissage à l’oral : Si les enfants sourds parvenaient à oraliser, ils seront récompensés d’un bonbon comme .... des animaux !

    Ensuite, l’analyse d’un interprète sur les langues des signes, je dis cette fois au pluriel, est étonnante et très pertinente. On découvre qu’en Israël, il y a plusieurs langues des signes : l’ISL, langue des signes israélienne « qui est écorchée, corrompue, expressive et dynamique », comme la LSF. C’est aussi une langue mixte d’immigrés allemands, marocains et algériens. Il y a aussi le hébreu signé qui suit les règles grammaticales et syntaxiques de la langue hebreu (comme le français signé). C’est étonnant car cette dernière langue est tolérée en Israël alors qu’en France, non pas du tout ! Et, on n’oublie pas les langues des signes locales, langue bédouin de Al-Sayid et celui de Kafr Qasem. Ces langues de signes locales sont émergées par le besoin de communiquer en famille, composée de plusieurs membres sourds.

    Ces langues sont diverses selon la structure et la grammaire mais aussi les configurations des mains et les mouvements acquis par les différents aspects sociaux et culturels.

    Enfin, la dernière partie du film « Signer » consacré au thème du théâtre physique pour apporter un regard artistique sur la langue des signes, est pour moi, un gros coup de cœur ! Le théâtre physique en lien avec la langue des signes, est une belle façon visuelle de voir et de regarder le Monde. Passionnant ! Wouah !

    Pour terminer, le film « Signer » est un excellent film documentaire qui a bien réussi de concentrer beaucoup d’éléments sur les langues des signes, intéressants à découvrir et à savoir. J’ai également apprécié que la réalisatrice Nurith Aviv nous ait rappelé que « depuis, les langues des signes, sont peu à peu reconnues mais pas partout, et pas par tous » à la fin de son film. J’ai beaucoup aimé ce film documentaire ! Un seul regret : sa courte durée 1h) À voir ! »
    Yves G.
    Yves G.

    1 494 abonnés 3 512 critiques Suivre son activité

    2,5
    Publiée le 6 avril 2018
    Le verbe signer est le plus souvent transitif : on signe un document, on y appose sa signature. Mais signer peut aussi être intransitif : parler en langue des signes. C'est dans cette seconde acception, plus rare chez les entendants, qu'il faut comprendre le titre du documentaire de Nurith Aviv.

    J'avais déjà vu d'elle début 2011, aux Trois Luxembourg archi-comble, son documentaire "Traduire" consacré aux traductions de l'hébreu. Dans le même cinéma aux rangs cette fois ci nettement plus clairsemés, le seul qui à Paris le diffuse, j'ai vu "Signer" dont le thème n'est pas si éloigné que Traduire. Dans les deux cas, il s'agit de langage, de tradition, de transmission.

    "Signer" m'a appris que la langue des signes n'était pas universelle ou, pour le dire autrement, qu'on ne signait pas de la même façon d'un pays à l'autre. Je l'ignorais. Pourtant, quand on y réfléchit un instant, l'évidence s'impose : la langue est le reflet d'une culture, d'un rapport aux mondes et les malentendants, comme les entendants, entretiennent un rapport au monde différent selon le pays où ils ont grandi. Il n'existe pas une langue des signes mais des langues des signes - réparties en grands groupes linguistiques aux frontières étonnantes (la langue des signes israélienne appartient au groupe allemand tandis que le groupe suédois rassemble bizarrement la langue des signes finlandais et... portugais).

    "Signer" montre comment la langue des signes israélienne s'est construite au début du vingtième siècle, à partir d'apports allemands, marocains ou algériens. Il montre aussi comment, dans des communautés arabes, des langues des signes autonomes se sont développées. Chacune a son idiosyncrasie. Chacune a ses particularités, qui implique non seulement les mains mais le corps tout entier : le visage, le buste, etc.

    Ce documentaire trop modeste dure une heure seulement. Il se limite à Israël. On aurait aimé qu'il ait plus d'ambition et qu'il s'ouvre à d'autres horizons. Le tour du monde des langues des signes reste à filmer.
    anonyme
    Un visiteur
    4,0
    Publiée le 19 mars 2018
    Un film passionnant, qui aide à comprendre le monde complexe de la langue des signes.
    Un article particulièrement intéressant, sans spoiler sur le média de l'audition UneOreilleAvertie et le film documentaire "Signer" !!
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