"Thomas est amoureux" est une réelle surprise franco-belge, et nous fait voyager dans un futur assez proche, virtualisé à souhait. Il nous met dans la peau de ce fameux Thomas, atteint d'agoraphobie aigüe, qui n'est plus en contact humain depuis 8 ans. Sa vie, c'est l'écran, des interactions avec des personnages virtuels (une pin-up) et réels (psy, assureur, mère, prostituées "médicales", etc.). Il vit reclus dans son appartement et cherche des occupations par les nombreux services informatiques dont il dispose. C'est assez effrayant, car c'est peut-être ce qui va arriver bientôt. Par là, le film porte à réflexion. Mais sa grande qualité, c'est que l'on s'insère assez facilement dans le personnage de Thomas, que l'on entend juste sans le voir, et de ce fait on se met à penser comme lui, et il répond souvent aux personnes ce qu'on répondrait nous. Du coup, on a l'impression de vivre la situation, et c'est assez surprenant comme sensation. De plus, l'imaginaire du réalisateur est particulièrement convaincant, tant les personnages ont chacun leur univers qui leur est propre. C'est finalement une oeuvre très originale, qui nous sort assurément des films à la sauce américaine. Pas de scénario type ici, pas d'acteur top-model, et des dialogues recherchés, souvent drôles. Les acteurs sont en général particulièrement bons. En effet, il s'agit souvent de séquences assez longues sans coupures, et il y a une vraie performance dans le jeu de manière générale. Seule la voix de Thomas, peut-être, n'est pas toujours très naturelle. On peut être fiers que cette oeuvre soit francophone. Les belges ont vraiment un côté "déjanté" très intéressant. Leur interprétation et leur imagination sont assez uniques. Vous l'aurez compris, c'est à découvrir.