Mouais... Jamais évident de dézinguer un (télé)film traitant du cancer du sein, surtout lorsqu'il est interprété par ma Émilie Dequenne que j'aime d'amour passionnément... Pourtant, osons l'écrire : « Ma mère, le crabe et moi » est loin d'être une réussite totale. Passons outre ce rap un peu envahissant et malheureusement de plus en plus à la mode dans les fictions, c'est surtout la présence de Yann Samuell à la caméra qui est, à mon sens, problématique. Auteur de films souvent très dispensables, celui-ci semble avoir presque autant de mal sur le petit écran, notamment durant la première partie. Héroïne ultra-crispante, situations éculées, rythme poussif... Même la belle Émilie n'est pas très convaincante en malade combative ne sachant sur quel pied danser avec sa fille. Et puis, au fil des minutes, le réalisateur finit par trouver un ton plus juste, des situations plus intéressantes : on se sent enfin concerné par cette relation mère-fille, les deux actrices prenant enfin la mesure de leur rôle pour nous proposer quelque chose d'assez touchant, la présence de Carole Franck en meilleure amie étant également un atout. On a même droit à quelques scènes assez marrantes
(enfin, surtout une, celle du joint)
, la complexité de la situation étant aussi pas mal décrite à travers la relation amoureuse unissant Cathy et Franck, bien que leurs réactions paraissent, parfois, forts peu crédibles
(non mais oh, le mec la plante comme une m**** à l'hôpital et celle-ci lui pardonne en deux minutes chrono ? Sérieux?).
Bref, si l'entreprise était louable, concrètement trop de choses ne fonctionnent pas pour qu'on puisse adhérer pleinement. Disons que la deuxième partie rachète en partie ses erreurs, que le duo Dequenne - Lorette Nyssen fonctionne plutôt bien sur la durée et que le sujet (le cancer du sein) oblige à être un minimum réceptif. Dans une logique « sociétale », on a toutefois déjà vu France 2 plus inspirée dans ces productions.