Je vais le dire très franchement, il faut être soit dangereusement naïf, soit aveuglément vegan pour être bluffé par les arguments successifs de ce soi disant documentaire. Je suis tombé dessus complètement par hasard en zappant sur Netflix avec pour espoir écouter de bons conseils en nutrition, comme j’avais pu en apprendre à travers d’autres auparavant, enfin des réels documentaires pour le coup. Je ne m’imaginais pas que j’avais affaire là à une machine de propagande aussi médiocrement dissimulée sous cette forme. Au début c’est intéressant certes, on y constate que les légumes ont davantage de bienfaits vertueux pour la santé, que l’on peut être fort et musclé sans pour autant manger beaucoup de viande, voire pas du tout. Mais au fur et à mesure que ça avance, on est interpelé par une hostilité particulière et loin d’être innocente envers la viande, envers tous les produits laitiers, puis les oeufs et ainsi de suite. L’idée est que tout ça est non indispensable pour nous mais c’est sutrtout extrêmement mauvais, dangeureusement nocif, même le poisson avec toutes ses vertus prouvées n’y échappe pas : tout ce qui est d’origine animale est un poison pour notre corps ! Si l’on se méfie un peu en prenant le soin d’essuyer la petite bave qui était sortie d’un coin de notre bouche bée, on comprend assez vite que le but n’est plus informatif, mais totalement dissuasif. À coup de musique aux tonalités graves, de graphiques 3D sombres, laids et morbides pour la représentation de composants animaux mais tous joyeux, tous jolis et colorés pour ceux des végétaux, de vaisseaux sanguins qui rétrécissent, et d’expériences scientifiques très sérieuses à base de consommation de burritos pendant 2 jours, on nous démontre d’abord que la viande pollue le sang, puis qu’elle est responsable de maladies cardiaques, diabètes, cholestérol (ils ne savent pas encore faire la différence entre le bon et le mauvais cholestérol), cancers, bref toutes les maladies graves imaginables, je pense que les scénaristes de cette mascarade ont dû penser à un moment aussi au SIDA ou à la lèpre mais se sont finalement ravisés. Autre ingéniosité, la viande est une médiocre source de vitamine B12, il faut privilégier la consommation des comprimés chimiques industriels
, ils n’ont pas mentionné le prix ni les points de vente
, bien meilleurs pour la santé et enfin, et c’est là où j’ai failli arrêter de regarder, qu’on a beaucoup moins d’érections en dormant après avoir mangé un burrito farcis viande/légumes qu’un burrito juste farcis aux légumes, votre virilité messieurs, est menacée, gare à vous, c’est prouvé scientifiquement arrêtez la viande sinon la panne est assurée ! Ils n’ont laissé aucun aspect au hasard pour attiser notre peur, nous faire trembler de tout ce qui n’est pas végétal, car nocif sur toute la ligne, hué, conspué, impropre à la consommation, et plus ça avance plus les arguments sont culottés et tellement parti pris que ça en devient exaspérant ! Ça va jouer aussi sur l’hypnose des images, en nous exposant des corps impressionnants, hyper musclés de certains sportifs, vegans bien sûr, ou bien nous indiquer les multiples records battus grâce au régime vegan, prouver que les performances se sont démultipliées grâce à cela (oui, comme les épinards dans Popeye), qu’on peut guérir beaucoup plus rapidement aussi (et oui encore, comme les senzus dans Dragon Ball Z) jouer sur le charisme d’Arnold Schwarzeneger qui avoue s’être trompé et exprime sa culpabilité, celui d’autres sportifs plus ou moins connus, sur des scientifiques vêtus de blouses blanches ou des grosses lunettes, gadgets vestimentaires jugés suffisants pour donner du crédit à leurs propos accablants. Bref, il est évident que tous ces arguments ne sont bons que pour sacraliser les végétaux d’un côté, et diaboliser la viande et toute nourriture d’origine animale de l’autre. Afin de nous dégoûter jusqu’au bout, ça va jusqu’à comparer le marketing de l’industrie animalière à celui de l’industrie du tabac sans même nuancer entre la viande normale et la viande transformée, sans se rendre compte non plus que c’est « The game changers » qui fait lui-même usage de ce marketing. À la fin on titille notre sentiment de culpabilité en nous attendrissant sur la question de la protection de la faune, en nous démontrant que manger de la viande c’est un acte de pollution, de contribution à la déforestation (bizarrement l’agriculture elle, n’y est jamais pour rien, sauf quand sa finalité est de nourrir les animaux, allez y comprendre quelque chose), de surconsommation d’eau, et que la solution clé à tout ces désastres en cours c’est qu’on arrête tout simplement d’en consommer. Ça pue la propagande vegan à des kilomètres, tout est tellement démesuré dans un sens comme dans l’autre que même s’il y a doit y avoir du vrai là dedans, pour peu qu’on se rende compte de la supercherie on n’arrive plus finalement à discerner l’information fiable et utile de l’information manipulée, on n’en retient rien au final. Pour résumér il s’agit un documentaire inutile voire malsain, adressé avant tout aux américains, dont l’unique but est de limiter leur consommation de viande et ouvrir la porte à de nouveaux marchés, en leur faisant croire que s’ils ont une mauvaise hygiène de vie, c’est avant tout à cause de tout ce qui est d’origine animale, et surtout pas à cause de leur culture culinaire disproportionnée en matières grasses, sels et sucre, ça par contre il faut bien le conserver (histoire de marchés toujours), preuve en est le festin vegan calorique riche en sauces en tous genres des 6 sportifs présenté comme un modèle d’alimentation à ne pas changer, alors que c’est plutôt là où normalement tout devrait se jouer !