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velocio
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3,0
Publiée le 14 juin 2022
"Je tremble ô Matador" est l’adaptation très libre du roman homonyme écrit en 2001 par Pedro Lemebel, un auteur et artiste plasticien chilien jouissant d’une grande réputation dans toute l’Amérique du Sud et qui, toute sa vie durant, s’est attaché à défendre la cause de la communauté LGBT, une communauté dont il faisait lui-même partie. L’adaptation est très libre, principalement parce que, du roman de Pedro Lemebel, Rodrigo Sepúlveda n’a conservé que l’histoire principale, la partie dramatique du film, celle qui concerne la relation entre La Loca del Frente et Carlos et a éliminé l’histoire du couple Pinochet, une histoire comique, voire burlesque et qui, dans le roman, est racontée en parallèle de la première. Pour le réalisateur, l’objectif était d’avoir le personnage de La Loca présent presque en permanence à l’écran. Un personnage fragile et touchant qui est conscient que l’aide qu’il apporte à Carlos est pour lui un jeu de dupe, un personnage qui sait très bien que Carlos ne partage pas ses sentiments et qu’il finira par lui briser le cœur. Critique complète sur https://www.critique-film.fr/critique-express-je-temble-o-matador/
C’est une réalisation de Rodrigo Sepúlveda qui a adapté le roman de l’écrivain et artiste LGBT chilien Pedro Lemebel (1952-2015).
Je tremble ô Matador s’inscrit dans un contexte bien particulier. En effet, il se passe durant la période la plus sombre de l’histoire du Chili, la dictature du général à Augusto Pinocchio. Si ce point est primordial c’est pour plusieurs raisons. Tout d’abord la répression active qu’il y avait à l’époque et donc forcément la résistance face à celle-ci. Le régime militaire n’était pas tendre avec les gens étiqueté socialistes ou communiste. De plus il y avait une vraie haine des personnes de la communauté LGBT. Celles-ci devaient se cacher. Elles étaient moquées, voir frappées, torturées, ou même exécutées. Tout cela de la part des militaires qui étaient les représentants du régime.
C’est donc en connaissant tout cet environnement que l’on peut comprendre la force de ce film. Chaque acte que va faire la Loca del Frente peut-être perçu comme militant. Elle ne cache pas sa volonté d’être une femme à une époque où les mentalités n’étaient pas ouvertes. C’est donc très symbolique tout ce que l’on voit. Il faut aussi se rendre compte de la dangerosité de l’afficher publiquement. A travers des dialogues, on sent que le problème ne s’arrête pas seulement à la dictature mais plutôt à l’état d’esprit général du pays. Même sous la présidence de Salvador Allende, la communauté LGBT n’avait pas leur place.
Ce sont ces échanges qui vont donner toute la beauté à ce drame. Il n’y a pas de complexité futile. Tout le monde parle avec son cœur et cela se ressent. On est touché par la situation difficile que vit la Loca del Frente. Il y a un mélange de courage et de fierté d’assumer son être. Pour autant, on voit tout de même un désespoir face à cette société qui est sans arrêt dans le rejet. La volonté de combattre la dictature semble être moins forte que le refus de donner une place à la communauté LGBT. Toutes ces émotions sont sublimes par une bande originale très belle à travers notamment la chanson Tengo miedo torero de Lola Flores.
Vous pouvez dire la même chose de l’acteur principal Alfredo Castro. Ce dernier interprète avec brio son personnage. Ce chilien a un talent incommensurable. On a déjà pu le voir cette année dans Karnawal ou Algunas bestias. Les personnages l’entourant vont surtout servir à le mettre en valeur, notamment le mexicain Leonardo Ortizgris.
Honnête reconstitution du Chili lors du coup d'État de Pinochet contre la démocratie de Salvador Allende. Alfredo Castro est extraordinaire dans un rôle difficile. La cohabitation de registres variés est parfaitement gérée. L'action est moyennement réussie et moyennement vraisemblable en revanche.
L’origine de Je tremble, ô Matador, de Rodrigo Sepulveda, se trouve dans l’unique roman éponyme de l’écrivain et artiste LGBT chilien Pedro Lemebel, dont le titre fait référence à une célèbre chanson d’amour. Avant tout, le scénario tiré du livre a pour ambition de trouver un équilibre entre deux aspects qui ne se marient pas nécessairement bien ensemble, l’un sentimental, l’autre purement politique, eu égard au contexte de l’époque décrite, le Chili de Pinochet dans les années 80 et l’engagement de l’un des deux protagonistes principaux dans la lutte armée. Pour autant, la violence est souvent hors champ dans Je tremble, ô Matador, sans cesser cependant de créer une tension palpable, laquelle contribue sans doute au rapprochement affectif de deux hommes qui n’ont a priori rien en commun, mis à part la haine de l’injustice et de l’intolérance. Cette romance dans l’ombre, improbable, le réalisateur la rend crédible par sa mise en scène sensuelle et par l’usage d’un humour très caustique, du côté du travesti La Loca, qui est la manifestation ironique d’un personnage en marge et vieillissant qui choisit élégamment la dérision comme rempart au désespoir. Dans le rôle de Carlos, l’interprétation poignante du très grand Alfredo Castro touche au sublime. Son jeu, tout en nuances, évite la caricature de l’homo exubérant et excentrique, façon La cage aux folles, en incarnant un homme blessé et amoureux, dont l’humanité et la dignité ressortent et éclaboussent l’entièreté du film.
Je tremble, ô matador représente pour moi ce que le cinéma peut produire de meilleur : une histoire intéressante et émouvante, servie par des acteurs au top et une mise en scène intelligente.
Tout est bon dans le film du chilien Rodrigo Sepulveda. L'histoire est captivante : un travesti sur le déclin, la candidature Pinochet, un révolutionnaire idéaliste beau comme un Dieu. Les ingrédients sont explosifs, les péripéties du film surprenantes.
La mise en scène est formidable, et notamment la photographie, que j'ai trouvé somptueuse. Le film est d'une beauté plastique confondante, avec en plus une sensation de plongée dans les années 80 d'un réalisme absolu.
Enfin, last not but not least, la prestation de l'acteur Alfredo Castro, dont on ne dira jamais assez qu'il est l'un des meilleurs acteurs vivants au niveau mondial, est au-delà de tous les qualificatifs : émouvant sans être larmoyant, profond sans être lourd.
Une réussite sur tous les plans, un grand moment de cinéma.
Un film émouvant sans nul doute, même si le sujet (relation entre un homme et un travesti) peut faire hésiter le spectateur inquiet...Notons que c'est très bien filmé, et très bien interprété, techniquement la lumière est belle, la photographie aussi, délicate avec de belles images urbaines de ruelles de (Santiago ???) Il y a plusieurs fils rouges dans le film dont le principal est la relation ambigue entre les deux hommes, et tout aussi essentiel, la résistance contre Pinochet, d'ailleurs le scénario ne dévoile que peu à peu les ficelles du film....Notons aussi l'adéquation très rare avec l'époque, les années 80, tant que ce soit dans les maisons, ou dans les extérieurs chiliens...Cest du bon cinéma en conclusion, sur un sujet sensible, la société chilienne au temp de Pinochet....J'ai été convaincu et ému...Je conseille...Bravo aux acteurs ....
La chronique attachante mais ne décollant jamais, de la rencontre improbable entre deux clandestins sous Pinochet, un révolutionnaire et un travesti interprété par le touchant Alfredo Castro. 2,25
Au Chili, en pleine dictature, un travesti vieillissant accepte de garder dans son appartement du matériel compromettant par amour pour un jeune révolutionnaire qui planifie un attentat contre le général Pinochet.
"Je tremble ô matador" est l'adaptation d'un roman autobiographique écrit en 2001 par un écrivain LGBT. Son sujet, son époque, son acteur principal nous rappellent les films de Pablo Larraín et notamment "Santiago 73 Post Mortem" où Alfredo Castro, déjà lui, interprétait le rôle glaçant d'un employé de la morgue de Santiago au moment du coup d'Etat qui porta Pinochet au pouvoir.
Dans "Je tremble..." Alfredo Castro est une fois encore magistral dans le rôle d'un vieux travesti décati. Le problème est que son rôle est par trop univoque : on a tôt fait de comprendre que sous ses airs de grande folle, il cache un cœur meurtri par des années d'humiliations et d'injures. Sans doute le film souligne-t-il que les dictatures d'extrême droite comme les révolutions marxistes charrient les unes comme les autres un vieux fond d'homophobie. Mais cette analyse politique, aussi juste soit-elle, ne suffit pas à faire un film.
Film original et sympathique. Le personnage du vieux travesti, La Loca, est pathétique et attendrissant. La cause des LGBT, longtemps occultée, fait irruption au Chili comme dans plusieurs pays d'Amérique latine de traditions machos. Les relations entre La loca et le militant évolutionnaire, un peu macho lui aussi, sont vues avec une certaine finesse. En revanche, ce film comporte une énorme invraisemblance. Jamais le FPMR, mouvement de lutte armée clandestine contre la dictature de Pinochet très bien organisé, n'aurait pris le risque de faire appel à l'aide d'un personnage comme la Loca. Mais le caractère intimiste du film prend nettement le dessus sur l'action et la politique, de sorte que ce choix de scénario ne nuit que peu à sa qualité.
Bénéficiant d’une mise en scène élégante, d’une photo aux tons par moment délavés sur les plans en extérieur, rappelant certains films des années 70 ; mais également avec d’un travaille remarquable sur els lumières, le film de Rodrigo Sepulveda nous touche avant tout grâce aux personnages de "La Loca", très bien incarné par l’acteur Alfredo Castro (repéré notamment chez Pablo Larraín). Un personnage drôle, mélancolique et mélodramatique. Dommage que la dimension politique ne soit pas plus présente car il manque peut-être à ce scénario une forme d’urgence ou de tension que l’on ressent très peu dans ce film finalement assez sage. https://www.hop-blog.fr/je-tremble-o-matador-film-de-rodrigo-sepulveda/
C'est assez pauvre en fait. Un peu longuet et parfois surjoué. L'histoire d'un vieux trav qui rencontre un activiste cubain préparant un attentat contre le dictateur chilien. Ça aurait pu être fort et ce n'est qu'une chronique sans relief psychologique ni moment intense. Ça manque de passion et de profondeur. Du cinéma facile qui se termine immanquablement sur la plage.
Rodrigo Sepúlveda, officiant plus généralement pour la télévision chilienne, livre une œuvre non contemporaine. Il place l’action de Tengo miedo torero dans le Chili de 1986 entre dictature et tremblements de terre. Son personnage principal interprété par Alfredo Castro est un homme d’âge mûr mais qui s’est depuis son enfance senti femme. Travesti depuis toujours, « La loca del frente » va par naïveté et par amour s’impliquer dans les préparatifs d’un attentat anti-Pinochet. Critique complète sur incineveritasblog.wordpress.com/festivals/cinelatino-2021/#MTM
Si sur le fond on ne peut qu'être d'accord sur le message, si la condition humaine et sa lutte prévaut sur un militantisme politiquement correct, on reste sur sa faim. Il y a un peu d'émotion mais moins que le sujet mérite.