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    Luce
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    RedArrow
    RedArrow

    1 614 abonnés 1 519 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 6 novembre 2019
    Ancien enfant-soldat originaire d'Érythrée, Luce a été adopté à ses dix ans par un couple d'américains modèle et est devenu depuis un brillant lycéen promis à un grand avenir. On le découvre d'ailleurs par l'intermédiaire de ses talents d'orateur lors d'un discours devant l'ensemble d'un lycée, Luce excelle dans cet exercice, il est respecté de ses pairs et du corps enseignant, il est devenu un symbole de réussite parfaite grâce à eux et il les en remercie pour cela.
    Mais quelque chose cloche déjà... Les regards échangés entre lui et sa professeur d'histoire, Mme Wilson, ne trompent pas, un devoir que Luce lui a rendu est en train de provoquer un début d'incendie. Alors que l'enseignante avait demandé à ses élèves de se mettre dans la peau d'un personnage historique pour défendre les idées de celui-ci dans un devoir écrit, Luce a choisi d'y incarner la voix de Frantz Fanon, un écrivain qui prônait la violence comme recours prioritaire au colonialisme. Devant ce qu'elle a considéré être un signal d'alarme, Mme Wilson a pris la décision de fouiller le casier de Luce et y a découvert de dangereux feux d'artifice qui corroboraient ses inquiétudes. Lorsqu'elle entre en contact avec sa mère pour la prévenir, elle ignore encore qu'elle vient de s'engager dans une dangereuse partie bras de fer...

    On reproche souvent à ce que l'on appelle vulgairement les thrillers domestiques mettant en scène un harcèlement progressif de manquer cruellement d'ambitions, de s'en tenir à un simple jeu du chat et la souris juste bon à déboucher sur des téléfilms de second zone... Eh bien, bonne nouvelle, "Luce" est aux antipodes de cela ! Car, oui, schématiquement (et même si ça fait tout de même bizarre à écrire après l'avoir découvert), on pourrait inscrire le film de Julius Onah dans cette catégorie, il en reprend en effet tous les codes avec la montée en puissance de ses événements, mais il s'en sert avant tout pour raconter quelque chose de bien plus grand.

    Imaginez quelqu'un poser son pied sur une étendue d'eau gelée et y causer une première fissure. Dans cette image, celle-ci représente le fameux devoir et les feux d'artifice découverts par Mme Wilson. Par la suite, si la personne se met à appuyer de tout son poids sur la glace, elle va fatalement agrandir cette fissure et en provoquer d'autres qui lui seront connexes. C'est exactement de cette manière que "Luce" va procéder pour étendre sa problématique de départ à une variété d'échelons insoupçonnés.
    D'abord, il y a bien sûr le face-à-face entre cette enseignante très prompte à ranger chaque individu dans une catégorie et ce jeune cherchant justement à s'émanciper de ce diktat simpliste, celui-ci ne va cesser de prendre des proportions inattendues et parfois particulièrement perverses dans les méthodes utilisées pour pousser l'autre à bout et démontrer les contradictions de sa vision des choses. Mais cet affrontement va lui-même aussi engendrer toute une série d'explosions de non-dits refoulés sur son passage. Entre des abus odieux passés sous silence, les doutes venus du passé d'un couple divisé sur la conception même d'être parent ou le fait d'être un porte-étendard d'une cause dans les yeux de l'autre malgré soi, "Luce" ne cesse d'agrandir le tableau d'une société dont le vernis des apparences ne peut finalement que craquer face à l'apparition de la moindre anomalie. Encore plus remarquable, le film tente de ne jamais prendre parti en mettant toujours deux forces en opposition dans les thématiques abordées et laisse le soin au spectateur d'avoir son propre jugement ou, mieux, de l'interroger sur les idées préconçues qui peuvent l'animer pour l'émettre à l'instar de ses personnages épris de doutes.

    Cette approche dont l'ambiguïté est le fer de lance va également et intelligemment se répercuter sur l'aspect thriller du film. S'il apparaît bien que Mme Wilson est la victime d'un retour de flammes à la gravité exponentielle et que tout semble a priori désigner Luce comme coupable, le film ne choisit pas de le confirmer explicitement en préférant jouer la carte des coïncidences troublantes pendant un bon moment. Le spectateur se retrouve ainsi contraint, tout comme les autres personnages, à se questionner sur Luce, sur la possibilité de ses agissements et, surtout, sur le pourquoi de ses potentielles motivations. À ce jeu, Kelvin Harris Jr dans le rôle principal fait d'ailleurs des merveilles en participant pleinement à notre incapacité à ne jamais pouvoir cerner réellement Luce. Le masque opaque qu'arbore le lycéen en société va obliger l'ensemble de ceux qui gravitent autour de lui à enlever le leur pour percer son secret et, autant dire qu'avec des acteurs de la trempe d'Octavia Spencer, Tim Roth et Naomi Watts (ces deux derniers sont réunis en couple douze ans après le remake de "Funny Games"), le cheminement imposé par Luce et donc le film en lui-même à ces personnages est forcément passionnant à suivre.

    En étant obligé de multiplier les allusions plus ou moins directes sur ce qui se cache derrière le mystère que le film a savamment entretenu, le dernier acte se montrera presque de fait un peu plus faible que le reste mais il n'en demeurera pas moins fidèle à l'incertitude qui a gouverné l'ensemble par sa volonté claire de ne jamais grossir le trait en tombant dans des révélations unilatérales et contraires à sa démarche. Le meilleur symbole en sera l'ultime scène se focalisant uniquement sur le sujet qui a été le centre de nos préoccupations jusqu'ici : Luce dont ce que l'on entrevoit enfin derrière le masque est laissé à notre interprétation...

    Même s'il n'est pas parfait, "Luce" prouve indéniablement qu'il est encore possible d'user d'un registre cinématographique dont on croit connaître toutes les ficelles pour le transcender et aborder des thématiques à l'importance cruciale pour (et à travers) le destin de ses personnages. Le film de Julius Onah fait quelque part office d'exception à la règle générale mais l'intelligence de son approche nous pousse à croire qu'il est encore possible que ce genre de propositions puisse renverser la vapeur afin de s'imposer et, rien que cela, ce n'est pas un mince exploit...
    FaRem
    FaRem

    8 256 abonnés 9 262 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 27 décembre 2019
    Luce est un étudiant qui a été adopté en Érythrée après avoir connu la guerre et la violence pendant des années. Un traumatisme qui est désormais derrière lui. Il est devenu une source d'inspiration pour ses camarades et ses proches. Un jour, Harriet Wilson, son enseignante, fait part de son inquiétude après avoir lu l'un de ses devoirs prônant la violence et avoir découvert des feux d'artifice illégaux dans son casier. Et si son passé violent était encore bien là ? Partagés entre leur amour pour leur fils et les craintes partagées par l'enseignante, les parents commencent à se poser des questions. C'est alors le début des suspicions et de l'analyse du moindre mot. "Luce" est un film sur le pouvoir des mots et de leurs significations. Pendant une grande partie du film, on assiste à une «guerre» entre Luce et Harriet qui donne lieu à quelques échanges verbaux très forts et intéressants. Le film qui est adapté de la pièce de J.C. Lee est très bien écrit. Notre point de vue ne cesse de changer avec les informations qui sont données au fur et à mesure ou après chaque échange. Est-ce que Harriet a une idée derrière la tête ou est-ce que Luce n'est pas aussi gentil qu'il le montre aux autres. Il y a pas mal de non-dits, des messages subliminaux, des ambiguïtés et surtout l'interprétation des acteurs dit beaucoup de choses. Kelvin Harrison Jr. est excellent dans ce rôle. L'histoire délivre un message qui peut être interprété de plusieurs façons possibles. On peut y voir un simple drame ou quelque chose, dont la portée est plus grande. Avec un récit captivant et de très bons acteurs, "Luce" est un bon film qui est quand même particulier, mais pas déconcertant en étant trop complexe.
    Jorik V
    Jorik V

    1 252 abonnés 1 952 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 19 avril 2020
    Rares sont les œuvres aussi complexes et denses de nos jours. « Luce » fait partie des films pas vraiment faciles d’accès qui permettent de multiples interprétations. Pas au niveau de l’intrigue puisqu’on est dans un drame psychologique vaguement mâtiné de thriller mais parce que le profil, les actions et les ressentis des personnages sont vraiment fouillés et mettent en branle de nombreuses thématiques passionnantes et soumises à discussion. Un vrai film thèse qui parle de beaucoup de notions abstraites mais le fait bien. On y parle des apparences, de ce que la société attend de nous, de fidélité familiale, de la notion de mensonge, de la place et du choix des mots, d’héritage familial, de pardon, de violence, de racisme ordinaire et ancré ou encore du poids des origines. Oui rien que ça ! C’est très touffu et chaque phrase comme chaque silence ou chaque geste et expression a son importance. « Luce » est un film qui exige beaucoup du spectateur et sonde ses convictions de manière profonde.



    Il faut être concentré, réceptif et attentif à chaque plan et chaque réplique pour bien comprendre les tenants et les aboutissants de ce que vivent et ressentent les personnages. On peut sans hésiter dire que c’est un cinéma intellectuel mais qui fait du bien car il nous pousse à réfléchir et à nous interroger sur nous-mêmes. Un long-métrage proche de la psychanalyse sans que cela soit pesant ou prétentieux. Des films d’une telle richesse sont rares et on remercie Julius Onah de nous proposer une œuvre aux ressorts thématiques si profonds, riches et variés. Un cinéaste qu’on n’attendait pas là puisqu’il avait réalisé un précédent film aux antipodes de celui-ci, en l’occurrence le troisième volet plutôt moyen de la trilogie « Cloverfield ». Changement radical de registre donc pour un virage artistique parfaitement négocié. Cependant, il est clair que c’est le genre de films qui en rebutera certains, on est loin du divertissement insouciant et distrayant.



    Le film peut paraître assez plat et monotone de prime abord mais il laisse le temps à ses acteurs, tous parfaits, de s’épanouir dans des rôles particulièrement complexes et nuancés ou rien n’est blanc ou noir. Mais malgré cet aspect froid et ce rythme languissant, on est constamment intrigués et le scénario (adapté d’une pièce de théâtre) a la bonne idée de divulguer les informations au compte-gouttes, nous mettant constamment dans une situation de curiosité sur le fin mot de l’histoire. Presque comme un mystère, la corde raide du suspense se tient tout le long du film jusqu’à comprendre le pourquoi et donc mieux appréhender le comportement de chaque protagoniste. Chaque nouvelle information que l’on reçoit et la réaction des personnages en conséquence rebat les cartes. Donc même si « Luce » n’est pas facile d’accès et qu’il pousse à une réflexion constante, nous laissant à nos propres réflexions et interrogations, il n’en demeure pas moins passionnant et rare. Du cinéma d’auteur exigeant et remarquable.



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    defleppard
    defleppard

    359 abonnés 3 330 critiques Suivre son activité

    2,5
    Publiée le 6 novembre 2019
    Des faits quelques peux ennuyeux....une réalisation trop linéaire....une fin alambiquée...2 étoiles et demie....!!!!!
    Mélany T
    Mélany T

    30 abonnés 535 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 2 mai 2021
    La mise en scène est excellente, les acteurs parfaits et le récit passionnant, intelligent, complexe et finement réfléchi.
    Gentilbordelais
    Gentilbordelais

    302 abonnés 2 897 critiques Suivre son activité

    2,5
    Publiée le 5 novembre 2019
    une chronique familiale troublante qui remet en question la notion d'être choisi comme modèle, notamment lorsque l'on est noir américain. un récit et une approche psychologique exigeants où N. Watts, O.Spencer mais surtout K. Harrison Jr s'avèrent dans le ton et la justesse.
    Ewen Blake
    Ewen Blake

    147 abonnés 1 180 critiques Suivre son activité

    2,5
    Publiée le 24 décembre 2019
    Un bon thriller. Il y avait probablement plus à comprendre dans Luce mais j'avoue ne pas avoir saisi les multiples couches que prétend donner le réalisateur à son histoire : syndrôme post traumatique, difficulté à assouvir les attentes en tant que minorité, racisme latent... Certes mais j'ai surtout eu la sensation que mon intérêt était relancé artificiellement par des indices cachés, des sous-entendus sans confirmations et des scènes coupées. Surtout qu'au final Luce échoue à délivrer les éléments dramatiques qu'il promet. Frustrant
    elriad
    elriad

    414 abonnés 1 837 critiques Suivre son activité

    2,5
    Publiée le 14 juillet 2020
    Il y avait pourtant matière avec un sujet original et ambitieux. Pourtant, et malgré une distribution convaincante, avec en premier lieu l'excellent Kelvin Harrison Jr, le scénario ne tient pas ses promesses, se perd en ouvrant des pistes sitôt publiées. Sans compter le choix contestable de la mère qui ne peut que mettre mal à l'aise, même s'il peut paraître compréhensible d'un point de vue affectif. Le film déstabilise à l'arrivée et laisse un sentiment de malaise autant que d'inachevé.
    Shephard69
    Shephard69

    320 abonnés 2 259 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 16 septembre 2020
    Sur le thème délicat des enfants soldats, un long-métrage qui s'intéresse aux conséquences à long terme de ce genre de traumatisme, à la reconstruction en tant qu'individu après avoir vécu de telles abominations loin de films démonstratifs, factuels tels que "Beasts of no nation" de Cary Joji Fukunaga ou "Johnny Mad dog" de Jean-Stéphane Sauvaire. Un thriller psychologique prenant grâce à de malins rebondissements et une mise en scène insidieuse et paranoïaque à souhait, jetant un trouble sous-jacent constant, mélangeant habilement les suspicions sur les actes de chaque personnage mais une intrigue qui a un peu tendance à accumuler inutilement les fausses pistes. Un film qui offre également une réflexion intéressante sur des sujets comme le repentir, le regard d'autrui sur les fautes d'un passé douloureux ou comment une remarque anodine peut engendrer un climat de suspicion grandissant. Un casting impressionnant d'Octavia Spencer à Tim Roth et Naomi Woods, tous très bon dans leur rôle. Un ensemble sobre, captivant.
    benitoberlon
    benitoberlon

    50 abonnés 971 critiques Suivre son activité

    2,0
    Publiée le 28 juin 2020
    Certes, le film entretient le doute autour de la personnalité de Luce, et de celle de son professeur, créant quelques soupçons balayés puis de nouveau recyclés... Le film tente en parallèle de traiter plusieurs problématiques (Jusqu'où des parents doivent aller pour protéger leur film, le passé "trouble" d'un enfant adopté, la liberté d'expression,...) Mais le film traîne en longueur (1h49!!!) et parle au final beaucoup pour ne pas dire grand chose...Très passable.
    Craoux
    Craoux

    24 abonnés 285 critiques Suivre son activité

    2,5
    Publiée le 19 juillet 2020
    Il y a une grande habilité du réalisateur à semer le doute .. sans qu'on puisse accrocher véritablement. L'exercice est conduit sur le fil du rasoir, avec des personnages désincarnés. A force de s'attacher à déstabiliser la conviction du spectateur, le réalisateur ne cherche qu'à le perdre. La scène finale est assez dérangeante : le souffle crispé de Luce (courant) virant à quelque chose de bestial.
    Jean-Jacques FERNANDEZ
    Jean-Jacques FERNANDEZ

    26 abonnés 225 critiques Suivre son activité

    2,5
    Publiée le 31 octobre 2020
    Ayant choisi ce film en raison d'un pitch alléchant, j'avoue ne pas avoir saisi les subtilités de la narration du réalisateur. Ce dernier semble vouloir nous emmener sur différentes routes dans la compréhension des faiblesses et des réussites de notre société, mais il m'a semblé arriver nulle part lors de l'apparition du générique de fin. Quelle déception car les acteurs et l’atmosphère du film semblaient propices à la naissance d'un très bon film. Peut-être celui-ci nécessiterait un second visionnage pour plus de compréhension , je ne suis pas sûr d'en avoir une envie suffisante au risque d'être une deuxième fois déçu.
    Ghighi19
    Ghighi19

    61 abonnés 1 831 critiques Suivre son activité

    1,0
    Publiée le 26 mars 2022
    Beaucoup de bruit pour pas grand chose . Entrer dans la tête d un futur sociopathe pourquoi pas ? mais à force de dialogues trop longs et de multiplier les scènes qui ne servent à rien on perd tout l intérêt de l histoire. Les comédiens sont tous convaincants mais ça ne suffit pas à faire un film .
    steely_dan_76
    steely_dan_76

    15 abonnés 340 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 17 février 2020
    Une tension qui va crescendo et nous tient en haleine tout le long du film. Le rythme est lent, mais les acteurs sont tous à la hauteur et, au final, c'est une bonne surprise.....
    Ykarpathakis157
    Ykarpathakis157

    4 215 abonnés 18 103 critiques Suivre son activité

    2,5
    Publiée le 6 août 2020
    J'adore un bon thriller. J'adore les histoires de psychisme blessé et d'esprit en désordre mais c'est un gâchis confus. Comment se fait-il qu'aucun adulte n'ait pu régner chez cet enfant ? Le père a essayé de le ramener et le professeur aussi mais comment se fait-il que des adultes laissent un enfant les ignorer ? Je ne comprends pas. Le seul qui s'en foutait vraiment a tout perdu. Ce que je dirai c'est que les performances étaient bonne et que la performance la plus brillante était le gamin qui jouait Luce et la jeune femme qui jouait sa petite amie. Si vous avez le don de repérer les trous dans les intrigues celui-ci en a beaucoup. Comment est-ce que l'enseignant est la seule personne qui comprend le fait que Luce est un sociopathe de la tête aux pieds et fait quelque chose à ce sujet ? Félicitations à Octavia. Cela vaut vraiment la peine d'être regardé même si ces personnages ont été représentés de manière convaincante dans une histoire peu convaincante...
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