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Plume231
3 863 abonnés
4 639 critiques
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5,0
Publiée le 16 septembre 2010
Une oeuvre totalement injustement méconnu du grand Frank Capra et pourtant un de ses meilleurs films qui a été atrocement mutilé. Autant le dire tout de suite, cette histoire de paradis terrestre apparaît totalement comme un OFNI dans la carrière de son cinéaste et dans le paysage cinématographique américain. Utopique, le film l'est incontestablement, naïf, certainement pas. Au contraire, les personnages vivant dans ce paradis en étant totalement déconnecté du reste du monde apparaissent comme beaucoup plus lucide que les autres pressentant un conflit prochain (oeuvre remarquable de prophétie quand on sait qu'elle a été tourné en 1936 et sortie en 1937). La minutie apportée au détail des décors et de la photographie impressionnent mais ce n'est rien à côté de la consistance donnée aux personnages. Tous sont complexes, même le personnage d'Edward Everett Horton qui semblait ne devoir apparaître que comme un simple ressort comique l'est. Entouré d'excellents seconds rôles, Ronald Colman insuffle tout son charme et sa distinction à un personnage attachant et la fraîche et pétillante Jane Wyatt représente l'incarnation parfaite que l'on puisse se faire d'une créature édénique dont on ne peut que tomber amoureux. L'histoire qui mélange magistralement poésie, drame et humour tout en se montrant souvent imprévisible ainsi que l'excellence de la mise en scène de Frank Capra qui arrive à donner autant de force et de vigueur aux scènes intimistes qu'aux scènes d'action achèvent de faire d'«Horizons perdus» un chef d'oeuvre.
Beau film signé par Frank Capra. Apaisant, simple et beau, oui, voici les trois adjectifs qui qualifient le mieux ce classique. C'est un message de paix qui est ici évoqué, mais loin d'être dégoulinant de bons sentiments. Ce message nous touche, au contraire, et même si il peut aujourd'hui paraitre un peu naif, il n'en demeure pas moins puissant, aidé par de somptueux décors et d'excellents personnages. Ronald Colman est d'ailleurs très convaincant, mais on a un faible pour Edward Everett Horton, deux grands seconds roles au sommet de leur art ici. C'est donc apaisé et heureux que l'on ressort de ce film, l'un des plus importants de son metteur en scène. A voir.
J’ai vu ce film sur grand écran à Neuville sur Saône dans sa version restaurée. En raison de l’absence de rush au milieu de scènes et afin de rendre le scénario compréhensif , le restaurateur de la pellicule a eu l’idée d’insérer des commentaires écrits comme dans le cinéma muet. Le premier quart d’heure du film est absolument prodigieux. Les prises de vues en noir et blanc de l’aérodrome vous prennent à la gorge tant vous avez l’impression d’assister à un reportage en direct. Tout est bon – le survol des montagnes, le ravitaillement de l’avion, le crash- jusqu’à l’arrivée dans ce havre de paix tibétain. Mais alors après… ! On sombre dans une mise en scène hollywoodienne au sens péjoratif du terme. C’est du pur délire avec des décors irréalistes, des dialogues enfantins, des tenus vestimentaires anachroniques, j’en passe et des meilleures. Le hiatus entre le réalisme des premières scènes et le reste qui ressemble à un conte pour enfant (et encore !) rend le film difficilement défendable. Un refait (une nouvelle version, une reprise, un « remake » comme vous voudrez) qui reprendrait les premières scènes mais s’inspirerait des écrits d’Alexandra David-Néel serait le bienvenu.
Grosso modo pendant 15/20 minutes Horizons perdus tient vraiment la route et laisse espérer un grand film d'aventures ; la scène d'ouverture avec la panique des gens est saisissante puis la séquence du vol en est presque intense puis comme un soufflet qui dégonfle en sortant du four dès que les protagonistes arrivent à Shangri-La Horizons perdus se prélasse dans une mise en scène des plus classiques et devient pratiquement ennuyeux à regarder avec d'interminables scènes de dialogues répétitifs. Horizons perdus voit son potentiel partir en fumée.
13 619 abonnés
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4,0
Publiée le 27 mars 2010
"Lost Horizon" de Frank Capra est sans doute le plus cèlèbre de ces films qui ont pour thème la dècouverte d'une civilisation perdue, vèritable paradis terrestre par ailleurs! (il s'agit encore une fois de l'adaptation d'un roman de James Hilton, en l'occurence). Luis Bunuel, en diverses occasions, exprima son admiration pour cette oeuvre, et cela n'a rien d'ètonnant! L'histoire, assez romantique, est celle d'une expèdition en avion parvenant au pays (de pure fiction) de Shangri-La! La mystique tibètaine aidant, les habitants, des immortels, y vivent dans une paix perpètuelle! Tout cela baigne dans une profonde poèsie onirique! L'imagination qu'y dèploie Capra est bien èloignèe de celle des comèdies prètendument rèalistes auxquelles il doit sa cèlèbritè! Dans ce classique injustement oubliè, il nous fait entendre quelque chose qui est en chacun de nous et qui brille du même èclat que les neiges du Shangri-La: l'appel vers l'inaccessible! De plus les dècors sont superbes et l'interprètation (Ronald Colman surtout) remarquable! Un formidable hymne à la paix et à l'amour qu'il faut rèhabiliter de toute urgence...
Comme toujours, Capra l’humaniste veut nous amener à réfléchir (ici, et par contraste, sur la violence et la goinfrerie occidentales), mais cette fois l’entreprise est très poussive. Malgré des acteurs fort bons, une photographie superbe, le propos, bien trop explicite, sombre dans le long gnan-gnan…
Un chef d'oeuvre qui nous pousse à imaginer le meilleur quelque part. Une fable profonde sur ce que chaque être humain désire un jour ou l'autre, la paix.
Ce film est magnifique. Des images superbes, des acteurs qui marquent, et un conte philosophique sur fond historique. Pour 1937 chapeau ! Le film n'a rien perdu en comparaison de ce que l'on peut voir de mieux aujourd'hui, en créativité, fraicheur, et même au contraire il est du registre légendaire et du film culte. A découvrir, voir, revoir, il restera gravé en chacun. Donne envie de connaître le reste de l'oeuvre de Frank Capra. Bravo à Sony pour la numérisation et restauration des films retrouvés, les photos de tournages en remplacement pour les passages perdus du film étaient une riche idée.
La mise en place de l'histoire est de qualité, avec un exotisme intéressant pour l'époque (correspondant à toutes les scènes avant le crash). Puis le film sombre dans une niaiserie absurde qui fait vite perdre le fil, l'image d'un Shangrila façon hotel américain au milieu des montagnes tibétaine est absolument indigeste.
Petit film d’aventure truffé de niaiserie et sentant la naphtaline, « Horizons perdus » offre un exotisme suranné simpliste qui n’est pas déplaisant pour autant. La première demi-heure tient la route avec le départ précipité des orientaux devant le péril jaune. Sans être exaltant, cet exode est plutôt bien filmé pour ne pas dire réussi et l’intérêt persiste dans l’avion grâce aux dialogues des différents protagonistes et des paysages de l’Himalaya. La suite est plus naïve et moins réussie même si ce conte quasi-philosophique aborde des questions humanistes et existentielles. L’œuvre utopique de Franck Capra peine à nous enthousiasmer au final malgré sa portée pacifiste.
Une curiosité dans la filmo de Capra. Le début notamment est palpitant, du survol de l'Himalaya à la découverte de la vallée de Shangri-La. La suite est plus naïve, comme dans tout film qui parle d'un monde utopique. Les personnages semblent déboussolés... et le spectateur l'est aussi. Cela n'en reste pas moins un beau film d'aventures à découvrir.
Il fallait tout le talent de Capra et la générosité du producteur Harry Cohn pour entreprendre cette ''Utopie'' qui offre des images cinématographiques de toute beauté. Il fallait aussi cette époque terrible de chômage lorsque les américains avaient absolument besoin de rester prisonniers de leurs rêves pour garder un moral optimiste. Il fallait, tout en osant, ne jamais perdre de vue qu'un film est avant tout une distraction et de ce fait qu'il n'y est par permis de s'y ennuyer. A bien réfléchir, une telle entreprise était chose folle car à côtoyer le sublime, il était certain de toucher parfois au ridicule. En 2015, seuls les cinéphiles passionnés peuvent s'y trouver pleinement heureux tant la condition humaine mêlée au pur cinéma est mise en cause. Les thèmes abordés sont très nombreux, les questions posées sont profondes et aucune réponse ne sera donnée en dehors du mot ''modération''. Contrairement à la plupart des films à la fois philosophiques et fantastiques,'' Horizons perdus'' est dénué de tout lyrisme, il baigne même parfois dans la froideur malgré les images bucoliques, certes bien inutiles, de l'histoire d'amour entre Bob et Sondra. On a l'impression que Capra veut même parfois nous persuader plus que nous émerveiller. Shangri-La dans ces conditions nous fait plus réfléchir qu'elle ne nous fait envie ce qui atténue l'incohérence de la fuite de Maria. Après tout, la mort nous attend et il n'est jamais ici question que d'art de vivre. Il y a vraiment de quoi se perdre dans tout ce qu'il nous ait donné à voir tant ce film est chargé intellectuellement. Si on y entre, il est exceptionnellement riche. Si pour diverses raisons, ne serais ce que la forme du moment, on s'y ennuie, il devient totalement inutile.
Je suis une inconditionnelle de Capra, j'adore tous ces films, enfin tous ceux que j'avais vu et revus. Celui-là je ne l'avais encore jamais vu et j'avais donc très hâte de le découvrir. Un bon film, un peu long mais dans la veine de Capra tout de même. Donc adopté même si ce n'est pas mon préféré.