"Beaucoup d’enfants grandissent avec le sentiment de ne pas vraiment être à leur place. Certains, comme Agatha, choisissent d’être en marge et d’assumer leurs différences tandis que d’autres font semblant d’être ce qu’ils ne sont pas. Je suis sûre que de nombreux spectateurs vont s’identifier à l’un ou l’autre des personnages. Au lieu de leur dire ce qu’ils doivent faire ou ne pas faire, je préfère leur montrer à travers cette comédie qu’ils ont toujours le choix d’être eux-mêmes et d’affirmer leurs goûts. Avec un peu de chance, ils vont passer un bon moment et le film leur donnera peut-être confiance en eux en comprenant qu’ils ne sont pas les seuls à se sentir parfois différents", analyse la réalisatrice Karla von Bengtson.
Karla von Bengtson se forme à L’école du Film du Danemark et réalise en 2004 son film de fin d‘étude « The Shadow in Sara ». Au sein de Copenhagen Bombay, elle a réalisé en 2008 le court métrage « Princess Rita » puis « Mon tonton ce tatoueur tatoué » en 2010 pour lequel elle reçoit notamment le prix du public à Lucas, Festival International du Film Jeune public. Tout juste terminé, « Agatha, ma voisine détective » a été présenté en ouverture du festival Cinékids d’Amsterdam en octobre dernier et à Mon Premier Festival à Paris.
Agatha Christine ou A.C. (prononcez à l’anglaise !) a 10 ans et s’est construit de pied en cap un personnage de détective privée. Différente des autres fillettes, elle porte des vêtements démodés la faisant ressembler davantage à Miss Marple qu’aux jeunes de son quartier… Solitaire, elle bricole dans son sous-sol du matériel de vidéosurveillance et suit de très près un jeune voisin qu’elle soupçonne d’être un voleur. Manquant parfois de confiance en elle, Agatha est traversée par une voix intérieure et des sentiments déstabilisants. Elle aimerait sans doute réussir à s’affirmer davantage…
Vincent habite avec sa famille dans la maison juste en face de celle d’Agatha. Avec sa longue frange qui lui cache un oeil et son skate-board sous le bras, il a l’allure de l’adolescent d’aujourd’hui. Mais Vincent a un secret qui le rend très mystérieux aux yeux d’Agatha : pourquoi ment-il à sa famille et se comporte-il si étrangement ? Plutôt solitaire, il semble malheureux et sous des aspects différents, il est finalement l’alter-ego d’Agatha.
Le lézard : Agatha a récupéré un oeuf on ne sait où et un matin… un lézard voit le jour. Un lézard qui grandit à vue d’oeil et qui parle. Il donne à Agatha des tas de conseils et l’oblige à se poser des questions sur son comportement. Il est un peu sa voix intérieure et Agatha devra trouver le courage de le faire disparaître quand il finira par devenir trop envahissant…
Film en éléments découpés, « Agatha ma voisine détective » a un aspect particulier car il a été dessiné à la main sur ordinateur. Les dessins ont été réalisés sous Photoshop et pour chacun des 39 personnages, 600 calques différents ont été nécessaires. Une centaine de décors ont aussi été dessinés et cadrés de différentes façons. L’animation, quant à elle, a été conçue sous le logiciel Celection. La production a duré un an et demi et s’est passée en majeure partie dans le studio d’animation de Copenhagen Bombay à Copenhague.
La mère d’Agatha vit avec ses trois enfants. Elle assume toute seule : travail, déménagement, courses, éducation… Bref, c’est une femme « moderne » qui semble avoir assez peu de temps à consacrer à ses enfants. Policière de profession, elle est très investie dans son travail mais fait preuve parfois d’un comportement infantile dans sa vie privée. Elle aimerait que ce déménagement soit l’occasion d’un nouveau départ pour tous et qu’Agatha cesse de « jouer » à la détective…
Solveig est la grande soeur d’Agatha mais elle est l’opposée de la jeune détective. En effet, elle porte les cheveux détachés, s’habille « branché » et cherche à plaire aux garçons de son âge. Elle passe beaucoup de temps sur son portable et rechigne souvent à rendre service à sa mère.