Marie-Castille Mention-Schaar a eu envie avec La Fête des mères de se pencher sur la maternité, une thématique riche qui imposait à ses yeux la forme du film choral : "Je suis une grande amatrice du genre : ce sont des films que j’aime revoir pour découvrir à chaque fois des petits détails qui m’avaient parfois échappés. Ceux qui lient les personnages, qui lient une scène à l’autre." Outre une représentation des différentes manières d'être mère, la réalisatrice souhaitait également raconter la genèse de cette célébration annuelle.
La réalisatrice ne souhaitait pas, malgré le sujet de son film, faire une ode à la maternité et en donner une image faussée. Il était important pour elle d'en représenter toute la complexité : "Je ne mets pas du tout sur un piédestal cette fonction reproductrice : je trouve que par son statut, la mère a un énorme pouvoir. Tout pouvoir peut être dommageable, toxique et destructeur et je voulais aussi aborder cette thématique. Très sincèrement, je ne sais pas ce que veut dire "l'instinct maternel" et je ne sais même pas s'il existe. Je crois qu'on découvre son lien maternel et sa maternité au moment où on a un enfant. Être une mère est bien plus complexe que mettre un enfant au monde…"
La Fête des mères met notamment en scène une présidente de la République qui tente de concilier sa fonction avec sa vie de famille. Pour la réalisatrice, "il y a bien un espace où on peut imaginer des situations qui laissent une trace dans l'inconscient collectif, c'est le cinéma ou la télévision. Mais j'avais envie d'aller plus loin. Car si je suis convaincue qu'on aura un jour une femme présidente, je voulais voir comment les gens allaient réagir à une présidente qui devient mère !" Elle ajoute : "J'avais envie d'avoir ce personnage de présidente qui, comme n'importe quelle femme, se retrouve mère et donc aller au-delà de la seule fonction. Car c'est la dualité entre la fonction et la maternité qui m'intéressait. On est loin d’avoir tout réglé sur cette question. On est loin d’offrir les conditions et les moyens pour qu’une femme puisse concilier maternité et carrière sans compromis ni d’un côté, ni de l’autre."
Si l'auteur et humoriste Vincent Dedienne a déjà fait preuve de ses talents d'acteur sur scène, c'est la première fois qu'il tourne au cinéma. La réalisatrice l'a connu via ses chroniques dans l'émission Quotidien : "J'ai senti chez lui un talent pour le rythme, et l’incarnation de personnages. Il y a quelque chose de très jouissif quand on est réalisateur, celle de "créer" des couples, des rencontres. Et le couple Garcia-Dedienne était un rêve qui est devenu réalité."
La réalisatrice a pu visiter les appartements privés de François Hollande à l'Élysée avant la fin de sa présidence. Elle a pu s'apercevoir qu'il s'agissait d'un appartement de type haussmannien assez facile à reproduire pour le tournage. Les bureaux ont été filmés dans un hôtel particulier parisien. Enfin, les extérieurs ont été tournés dans la cour et le hall de l'Élysée avec l'accord d'Emmanuel Macron : "Je crois que le président a regardé Le ciel attendra avant de donner son aval. Je savais que Brigitte Macron avait vu Les Héritiers."
La Fête des mères marque la cinquième collaboration entre Marie-Castille Mention-Schaar et la directrice de la photographie Myriam Vinocour. La réalisatrice revient sur cette relation : "On a grandi ensemble, Myriam et moi, au fil des cinq films qu'on a tournés, et plus on avance, plus on se comprend sans même se parler. Concernant le cadre, même dans une fiction, j'essaie d'aller chercher la vie – le ressenti et le sensoriel."