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    Jojo Rabbit
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    FlecheDeFer ..
    FlecheDeFer ..

    47 abonnés 375 critiques Suivre son activité

    1,5
    Publiée le 29 janvier 2020
    Voilà un bien mauvais film, fade, et surtout au très très fort goût de déjà-vu. Franchement, déjà je crois que sur ce sujet tout a été dit et fait, il y a déjà eu bon nombre de grands films d'ailleurs, et il serait temps de laisser l'histoire là où elle est et de passer à autre chose. Mais surtout, ici, le réalisateur cherche commme d'autres avant lui à se lancer dans la fable qui sous couvert d'humour assène de grandes vérités et une grande leçon de vie, sauf qu'il ferait mieux de rester sur son créneau (celui du gros comique qui tache) que de chercher trop visiblement à se donner une respectabilité avec un film qui semble aligner les poncifs du film "qui fait bien" (quoi qu'il ait déjà réussi son pari puisque son film est nommé à l'Oscar, tiens donc...) en visant le créneau du "film qui fait rire mais qui en réalité cache un profondeur et une humanité formidable". Le souci ici est que tout ceci est plus que rabâché: le scénario est absolument et totalement prévisible, l'émotion est absolument et parfaitement calculée, les scènes sont toutes absolument et parfaitement vues mille fois, même les acteurs sont dans un jeu d'un classicisme à toute épreuve (Johannson nommée à l'Oscar, sérieux?? Seul Rockwell, comme toujours, sort du lot). Franchement, on s'ennuie car on voit tout venir une heure avant spoiler: ("oh, comment Diable va évoluer le jeune garçon nazillon quand il va rencontrer la charmante jeune fille juive cachée par sa mère? Je me le demande vraiment...")
    , et on voit beaucoup trop les intentions bien-pensantes et la volonté affichée de tenter de "faire un grand film": on peut littéralement compter les mécanismes à tel point que tout est vraiment forcé et en devient réellement agaçant.
    lhomme-grenouille
    lhomme-grenouille

    3 355 abonnés 3 170 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 30 janvier 2020
    Il y a de cela deux semaines, « 1917 » de Sam Mendes sortait dans les salles, apportant par là-même une réponse magistrale à cette question que je me posais jusqu’alors : « que peut-on encore raconter de neuf sur la Première guerre mondiale ? »
    Aujourd’hui, c’est au tour de Taika Waititi d’ajouter sa pierre à l’édifice, mais ce coup-ci au sujet du second conflit mondial. Et moi je trouve que ça fait quand-même du bien…

    Parce que bon – on ne va pas se mentir – on a déjà un peu tout raconté sur la Seconde guerre mondiale, sur le nazisme ou sur la Shoah. Et pour justifier la pertinence d’un nouveau projet sur ces sujets-là, selon moi, un artiste se doit au minimum d’oser une approche originale ; un regard singulier.

    Alors oui, avec Taika Waititi, tout cela aboutit à un spectacle singulier composé d’étranges camps de scouts à la « Moonrise Kingdom », où tout est cool, sympa et choupinou à souhait. Ces bons vieux nazis se transforment en icones gentillettes pour enfants et ce bon vieux Adolf Hitler devient l’ami imaginaire le plus inattendu d’un conte pour enfants.
    Alors oui, tout cela se veut bien évidemment décalé même si, en soi, Waititi n’opère pas tant que ça de réelle rupture dans le traitement du nazisme.
    Au contraire, il participe plutôt à une dynamique assez longue de réappropriation de cette figure dans l’imaginaire collectif. Des méchants emblématiques d’ « Indiana Jones » aux catcheurs du IVe Reich de « Rio ne répond plus », la désacralisation du soldat hitlérien n’est pas ici une nouveauté, c’est vrai. Par contre, le fait de la poser ainsi comme figure centrale d’un film – qui plus est associée à ce genre de propos – ça, a contrario, c’est tout de même assez culotté. Et surtout c’est intrigant.

    Mais bon, passées les belles idées décalées affichées fièrement dans la bande-annonce, qu’est-ce que ce « Jojo Rabbit » a à nous offrir comme proposition de cinéma ?
    Eh bien au départ je dois bien avouer que les trois premiers quarts d’heure ont eu du mal – chez moi – à suivre la cadence et la démence des premières minutes. Une fois le postulat de départ posé, j’ai eu l’impression que ce « Jojo Rabbit » ne savait plus trop sur quel pied danser, abandonnant vite l’irrévérence de ses débuts au profit d’une intrigue plus classique et consensuelle à base de jeune-fille juive qu’on se doit de cacher dans une maison.
    Et même si par moments quelques piqûres de belles absurdités savent rappeler l’état d’esprit originel, je dois bien avouer que malgré cela, j’ai eu l’impression à plusieurs instants qu’une certaine forme de promesse s’est soudainement trouvée non tenue.

    Parce que le problème de ce « Jojo Rabbit » c’est qu’au fond il devient vite très sage.
    Quand on a Hitler en tant que meilleur pote, on est en droit d’attendre des trucs un peu plus atroces que ça en provenance de sa bouche. Si le but était justement de créer un décalage en observant le nazisme au travers du regard enchanteur d’un jeune membre de la Hitlerjugend, alors il aurait vraiment fallu aller jusqu’au bout de la démarche et pousser dans les deux extrêmes : l’imagerie abusivement idyllique d’un côté (là-dessus on est bon), la cruauté sans borne de l’autre (et là-dessus, on n'est clairement moins bon).
    Du coup, sur le tout le milieu du film, on se retrouve carrément à se dire que ce « Jojo Rabbit » est en train de nous faire la morale avec pleins de bons sentiments. De quoi en désappointer plus d'un.

    Malgré tout, ça n’a pas pour autant enterré ce « Jojo » dans mon cœur.
    Car à défaut d’aller là on pensait qu’il irait, ce film finit quand-même par aller quelque-part, et plus il avance plus il démontre que toute sa démarche était depuis le départ réfléchie et cohérente.
    Ce film a quelque-chose à dire.
    Et il a choisi un ton pour le dire.

    Car au final il n’y a rien d’innocent et de gratuit dans cette idée de transformer cette guerre en terrain de jeux pour enfants.
    En faisant cela, Taika Waititi parvient à aborder le nazisme autrement, l’émancipant du poids émotionnel de l’imagerie traditionnelle de la guerre.
    Pas de montagne de cadavres ni d’exaction sur les populations.
    Pas de train de déportés ou de famines.
    Non, tout ça on ne l’aborde que de manière très abstraite à travers les yeux de Jojo.
    Des idées qui ne prennent d’ailleurs seulement sens que lorsque sa mère se décide à lui montrer ce qu’il ne veut pas voir. Quand elle décide de casser ses fantasmagories hitlériennes sans chercher à casser pour autant ses fantasmagories propres à l’enfance.
    spoiler: …Et quand on sait comment finira sa mère, l’idée de l’émancipation de l’individu par la confrontation au réel prend tout son sens.



    Alors certes le discours n’est pas nouveau et d’aucun le trouveraient simpliste.
    Dire que le nazisme a profité d’un certain sentiment de perdition, de désespoir par rapport aux repères traditionnels et que l’hitlérisme est venu s’imposer comme une figure de substitution sachant jouer sur l’émotion et la valorisation des plus faibles, cela peut certes paraitre réducteur et pas très original.
    Mais à nous faire vivre ça justement dans un monde d’enfants – car ici même les adultes sont de grands enfants qui se déguisent, qui dansent et qui jouent – « Jojo Rabbit » permet néanmoins d’ouvrir une perspective dépouillée qui n’est pas non plus sans intérêt.
    Oui au fond tout ça était un peu absurde. Peu rationnel. Stupide et risible.
    D’ailleurs le film ne cherche jamais des raisons ou des coupables.
    Il se contente juste de sourire de cet égarement collectif et de rappeler quelques fondamentaux.
    Il rappelle qu’au fond la différence entre ce monde-là et un monde où on danse ne tient à pas grand-chose. Il tient à des rencontres. Il tient à des drames. Et surtout il tient à une certaine éducation à soi et aux autres.

    Et ce simplisme et ce moralisme qui pouvaient se révéler comme une faiblesse pendant un certain temps devient soudainement une force.
    « Jojo Rabbit » bascule progressivement de la caricature moqueuse à une fable tendre qui n’aspire qu’à réduire toute cette affaire qu’en une simple mais belle histoire d’enfants – et surtout d’enfances – en quête d’une nouvelle jeunesse.

    Ainsi, l’un dans l’autre – et comme vous l’aurez certainement compris – ce « Jojo Rabbit » m’a quand même globalement acquis à sa cause.
    Et même s’il est inégal et parfois un brin maladroit, j’ai adoré qu’il sache me faire une proposition dans ce genre.
    J’ai apprécié cette imagerie d’un « Moonrise Kingdom » dans un contexte de IIIe Reich.
    J’ai apprécié certaines réussites de mises en scène... spoiler: notamment cette manière habile d'amener la mort de la mère par le fait d'insister sur ses chaussures.


    Et surtout j’ai apprécié cette générosité globale qui transpire de partout et notamment de ce message fédérateur appelant gentiment à une jeunesse plus sereinement enchantée.
    Pour tout ça, pour cette audace et cette prodigalité, j’aime « Jojo Rabbit. »
    J’aime sa manière de chercher à enrichir les regards et à faire vibrer les cœurs.
    En somme j’aime sa façon par laquelle il a cherché à entretenir ce souffle de vie qui parcourt cet art merveilleux qu’est le cinéma…

    Mais bon… Après ça ne reste que mon point de vue. Donc si vous n’êtes pas d’accord et que vous voulez qu’on en discute, n’hésitez pas et venez me retrouver sur lhommegrenouille.over-blog.com. Parce que le débat, moi j’aime ça… ;-)
    pgioan
    pgioan

    32 abonnés 133 critiques Suivre son activité

    1,5
    Publiée le 29 janvier 2020
    Ennuyeux , quand on ne sait pas comment évaluer un film ....Du bien, du pas bien....Est- ce que je passe à coté ? Est-ce que c'est un navet ? Il y a des moments de toute évidence excellents , un peu noyés dans un truc pas facile à définir....En final, à voir, parceque bizarre, anormal , quoi.....Mais ....Oui, vraiment, c'est plutôt un mauvais film !!!!!
    Naughty Doc
    Naughty Doc

    920 abonnés 439 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 30 janvier 2020
    Après un détour chez Marvel pour Thor Ragnarok, Taika Waititi revient à un film aux ambitions toutes autres. En effet, Jojo Rabbit est une production Fox Searchlight tout à fait singulière. Une fable se déroulant dans l'Allemagne nazie, où le réalisateur retrouve son univers décalé.


    Jojo Rabbit se présente comme une comédie satirique. On y suit Johannes "Jojo" Betlzer, un jeune endoctriné des jeunesses Hitlériennes, ayant pour ami imaginaire le Führer en personne. Avec son père disparu au combat, sa sœur décédée et ayant pour seule famille sa mère Rosie, il va très vite découvrir une juive cachée chez lui.

    Un sujet épineux donc et pas franchement joyeux. Mais pourtant Waititi arrive à jongler à merveille entre le comique pur (on pensera au Dictateur de Chaplin évidemment ou aux films de Lubitsch) ainsi que l'évocation des horreurs de l'époque tout en conservant un point de vue enfantin (La Vita è Bella de Roberto Benigni n'est également pas très loin). En faisant rire et en prenant le point de vue d'un enfant, le réalisateur baisse la garde du spectateur et distille des doses de drame avec un vrai poids. Une recette imparable qui fonctionne du tonnerre !


    Surprenant à plein d'égards, Jojo Rabbit bénéficie d'un humour incisif et fin qui fait mouche. Il suffit de voir les scènes burlesques avec Sam Rockwell et Rebel Wilson en formateurs de la cause aryenne (les aficionados de Wolfenstein seront ravis), le passage avec un Stephen Merchant de la Gestapo absolument savoureux, et bien sûr un Taika Waititi qui se prend un plaisir monstre à jouer un Adolf Hitler diablotin et grand-guignolesque.

    Tout ceci aurait pu rester au rang de blague, mais Jojo Rabbit possède une durée parfaite, ainsi qu'une maîtrise totale de son propos ainsi que de sa narration. En effet, le récit se renouvelle vite dans ses enjeux et dans son humour. Une écriture de très bon acabit au service d'une histoire touchante et pertinente.

    Original, pinçant et délicieux


    A mesure que le film avance, le récit ne stagne donc jamais : scène d'horreur méta avec l'introduction de Thomasin McKenzie (géniale), tendresse bienvenue avec une Scarlett Johansson épatante en mère combative prête à tout pour sauver l'innocence de son fils, séquences où la violence de la guerre est suggérée plus ou moins frontalement…Jojo Rabbit prend le genre à bras le corps mais nous ramène toujours au drame en filigrane pour en exorciser les démons et amener l'émotion.


    A ce titre, la relation entre Jojo (un impressionnant Roman Griffin Davis qui apporte un jeu candide savoureux tout en portant le film) et Elsa est une autre réussite notable. Au-delà d'une ode au "vivre-ensemble", Jojo Rabbit intime à tout le monde de communiquer sans jamais renier sa singularité, en dépit des conventions obsolètes.

    Visuellement le film est également une réussite, dotée d'une production design faisant penser aux films de Wes Anderson. Une direction artistique colorée retranscrivant la mode de l'époque et en adéquation avec le mode de pensée dans lequel évolue le personnage éponyme. L'OST de Michael Giacchino (Coco, Zootopie, Rogue One) amène l'émotion ou la jovialité comme il faut, via un usage de sons de fanfare ou d'autres ballades plus lyriques absolument délicieuses.

    En définitive, Taika Waititi nous conte un autre film absolument délectable dans sa filmographie. Jojo Rabbit est une très bonne pioche mariant les genres à merveille, et avec une vraie singularité qui amène automatiquement l'adhésion. On en ressort conquis !
    zorro50
    zorro50

    117 abonnés 249 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 29 janvier 2020
    C'est un film vraiment original et intelligent. La première partie est une grosse farce qui tourne en dérision Adolf Hitler et ses jeunesses hitlériennes et l'on s'amuse beaucoup, mais la guerre et la mort reprennent leurs doits en emportant tout et tout le monde sur leur passage, et il y a de grands instants dramatiques teintés d'un peu d'humour. On peut dire que ce film vaut le détour.
    Cinévore24
    Cinévore24

    349 abonnés 718 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 30 janvier 2020
    Voilà un film qui cache bien son jeu.
    Derrière l'apparente légèreté des bandes-annonces et le ton enjoué des premières minutes du film, "Jojo Rabbit" nous raconte quelque chose de bien plus profond.

    À travers l'histoire de Jojo, 10 ans, recrue de la jeunesse hitlérienne, fils d'un père absent et d'une mère aimante, cette nouvelle réalisation de Taika Waititi ("Vampires en toute intimité", "Thor : Ragnarok") nous conte le récit d'un enfant qu'on force à devenir l'homme qu'il n'est pas encore, à devenir un bon petit soldat suivant les ordres.
    L'intelligence de ce film se situe là justement : celle de nous montrer la guerre, sa laideur et son absurdité à travers les yeux d'un enfant, qu'on a obligé à penser d'une seule et unique manière, et rejetant en bloc tout ce qui pourrait y faire obstacle. Mais cette manière de voir le monde va être remise en question quand Jojo va se retrouver face à son pire ennemi. Un ennemi qui prend la forme d'une jeune fille de 14 ans, Elsa.

    Derrière cette fable tragi-comique à l'esthétique inspirée de Wes Anderson, se cache avant tout un plaidoyer contre l'endoctrinement de la jeunesse en temps de guerre (un sujet qui résonne toujours aujourd'hui), avec d'un côté l'ami imaginaire de Jojo, Adolf, métaphore du lavage de cerveau opéré au fil du temps par le Reich. Et de l'autre, Rosie, sa mère, qui fait tout pour ne pas perdre son fils, lui disant de vivre comme un enfant, car c'est un enfant et non un porte-étendard pour le parti nazi, qu'on envoie au front quand on en a besoin. Et au milieu de tout ça, Elsa, jeune juive au contact de laquelle Jojo va réaliser qu'ils ne sont pas si différents l'un de l'autre, et rêvent parfois des mêmes choses simples, comme dessiner ou danser.

    Servi par un casting impeccable, enfants comme adultes, et traversé par les univers de Charlie Chaplin et Mel Brooks, ce "Jojo Rabbit" est une satire, touchante et décalée mais jamais naïve, sur le face-à-face entre fanatisme aveugle et acceptation de l'autre. Face à l'inhumanité, l'humanité. Face à l'intolérance, la tolérance. Et face à la terrible réalité, quelques pas de danse enjoués.
    Mirobole Pancrate
    Mirobole Pancrate

    39 abonnés 244 critiques Suivre son activité

    2,0
    Publiée le 1 mars 2020
    Quelque part entre "The Dictator", "La vie est belle" et l’histoire d'Ann Franck naquit cette fable burlesque prometteuse... Et patatras! Le film échoue à peu près sur toute la ligne malgré quelques bonnes scènes (notamment celle de la Gestapo). Le plus embarrassant concerne l'aspect humoristique totalement raté car balourd au point d'en devenir parfois gênant. Typiquement, les gesticulations de Taika Waititi en Hitler pathétique consternent. Dommage car ce même réalisateur avait trouvé bien plus de justesse comique dans son "Vampires en toute intimité". On pouvait donc légitimement s’attendre à une loufoquerie subversive, mais on tombe finalement sur un petit feel good movie puéril et maladroit.
    traversay1
    traversay1

    3 645 abonnés 4 878 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 29 janvier 2020
    Pour un membre des jeunesses shitlériennes (sic), qu'y avait-il d'étrange à avoir le Führer lui-même comme ami imaginaire ? Postulat de départ de Jojo Rabbit, au demeurant aussi allumé que son titre, notamment dans sa première partie, mais qui va bien au-delà du sens de l'absurde et du burlesque pour une évocation hors normes et parfois hénaurme de l'Allemagne nazie. Le film est à conseiller au jeune public, en particulier, mais pas seulement, car sa qualité d'écriture, ses dialogues cinglants et sa mise en scène imaginative en font aussi un film d'auteur dans une veine proche de Lubitsch et Chaplin pour ses thèmes et de Wes Anderson parfois, pour sa forme. Mais si certaines parties font penser à ces influences, globalement, le film est inclassable et traverse une palette complète, de l'humour noir à l'émotion pure, en passant par toutes les étapes intermédiaires. Évidemment, Jojo Rabbit rappelle avant tout une évidence toujours utile en des temps troubles comme les nôtres : l'ignorance est mère d'intolérance. Point de didactisme pourtant dans le film qui avec ses allures de conte de Grimm, y compris dans son aspect visuel, ose beaucoup dans le délire sans perdre de vue un côté réaliste. Et sur le sujet même, il est sans doute nécessaire de se souvenir que le cinéaste néo-zélandais Taika Waititi (Boy, Vampires en toute intimité) possède une double ascendance, maorie et juive, qui explique que les notions de tyrannie et de génocide lui sont familières. Pourtant, parler de spectacle jubilatoire avec le sujet que traite Jojo Rabbit peut sembler incongru, voire déplacé, mais ces a priori-là, le film les balaie dès ses premières minutes qui donnent le ton sans que jamais on ne pense à de la provocation ou à du mauvais goût. Waititi joue lui-même le rôle d'Hitler avec une incroyable faconde, au côté d'un jeune acteur prodigieux, Roman Griffin Davis. Le reste de l'interprétation est tout aussi excellent : Scarlett Johansson, Sam Rockwell et Thomasin McKenzie, entre autres. Dans tous les festivals où il a été montré, Jojo Rabbit a été élu meilleur film par le public, notamment à Toronto. Cela signifie que le film touche juste et fort et que, peut-être, les votants aux Oscars seront du même avis. Une statuette, au moins, serait amplement mérité.
    RedArrow
    RedArrow

    1 678 abonnés 1 537 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 29 janvier 2020
    Que peut espérer de mieux un enfant de dix ans dans le fond ? Jojo a tout ce qu'un petit garçon de son âge peut désirer afin de répondre à son caractère insouciant et à sa soif insatiable d'aventure : un meilleur ami imaginaire que tout son pays et lui-même adulent, une bataille entre le bien et le mal dans laquelle on lui offre d'être partie prenante, des séjours ensoleillés dans une colonie de vacances pour apprendre à devenir un homme en compagnie de ses camarades et d'adultes dont il rêve de rejoindre les rangs, etc. Oui, Jojo est définitivement un enfant heureux que toutes ses aspirations soient ainsi considérées par les modèles ayant gagné sa plus grande fascination et son respect.
    Seulement, Jojo ne grandit pas dans un univers de super-héros ou de rockstars auxquels pourraient s'apparenter ces derniers dans son regard, il est en réalité un petit Allemand bien plus qu'enthousiaste à épouser la cause nazie durant les derniers mois de la Seconde Guerre Mondiale.

    La folie nazie incarnée dans le recrutement de ses plus jeunes compatriotes pour servir de chair à canon sur le front... Un tel cadre historique devrait amener de facto la noirceur la plus terrible dans n'importe quel esprit mais, apparemment, pas dans celui de Taika Waititi -et de Christine Leunens, auteure de "Le Ciel en cage" dont le film est adapté- qui va avoir cette idée de génie de nous placer dans les yeux d'un de ces enfants voulant volontairement s'enrôler sous les étendards de croix gammées de son pays ! En effet, au sein de l'esprit d'un petit être n'ayant connu que la propagande allemande de l'époque pour se façonner, servir la cause nazie devient une sorte de but ultime, une consécration d'un début d'existence où les idéaux nauséabonds diffusés par ce régime se nourrissent insidieusement de la naïveté de la jeunesse et servent d'exutoires à certains drames auxquels elle a déjà été confrontée. Entretenue savamment par le pouvoir en place, la bulle d'enfance viciée dans laquelle Jojo évolue contamine ainsi toute sa vision de la société allemande à l'écran. Tout y est représenté comme coloré et lumineux, un monde ordonné à l'extrême vu par l'imagination débridée d'un enfant de dix ans prêt à accepter tout le non-sens du régime nazi et une opposition manichéenne aux ennemis caricaturés comme des êtres monstrueux voulant le détruire. Avec son ami imaginaire Adolf Hitler pour le soutenir, Jojo est donc le plus ravi du monde de s'enrôler dans un camp des Jeunesses hitlériennes et espére devenir un membre imminent de la garde personnel du Führer.
    Porté par ce petit personnage à la vision complètement tronquée de la guerre, le ton loufoque et surprenant de "Jojo Rabbit" démontre immédiatement l'ampleur de sa justesse ! Les pires inepties du pouvoir nazi deviennent à l'écran le vecteur d'un humour absurde dont le registre a priori léger a pour objectif de dénoncer la gravité du formatage de la pensée de toute une population. L'énormité des manipulations désespérées des Allemands à l'aune de leur chute est telle qu'elle ne peut plus compter que sur la crédulité aveugle des enfants pour espérer subsister un tant soit peu, voilà en substance ce qui émane de toutes ces situations burlesques vécues par Jojo et son meilleur ami Hitler, l'omniprésence de ce dernier agit d'ailleurs comme un puissant rappel au fait que tout cela est le fruit de la folie infinie (et infantile sur bien des aspects) d'un seul homme.

    Ces œillères nazies portées par Jojo sur la réalité vont bien sûr être amenées à disparaître. Une découverte au sein même de son foyer va en effet peu à peu mettre à mal sa kyrielle de préjugés. Pas dans l'immédiat car, dans un premier temps, la surprise de cet événement (et l'image de la trahison qui en découle) va le repousser dans les retranchements de son monde illusoire, comme pour mieux intelligemment représenter le jusqu'au-boutisme fanatique lorsqu'il se sent menacé. Puis, Jojo va devoir s'y confronter et être mis devant le fait de contradictions qu'il n'avait jamais envisagées jusqu'alors. Cette prise de conscience grandissante sera exacerbée par la pureté d'une émotion inédite et qui, par sa seule force, va lever la brume de le cerveau "nazifié" de Jojo. Dès lors, les teintes colorées de son monde lumineux vont perdre de leur éclat, la simplicité rassurante des frontières entre le bien et le mal qu'on lui avait inculqué se fragilisera et l'image de son meilleur pote Adolf se fissurera afin de laisser place à son vrai visage pitoyable. Bref, Jojo grandit soudainement et le cadre faussement idyllique dans lequel il a évolué jusqu'ici ne peut que montrer ses limites face au nouveau regard qu'il lui porte.
    Brillamment, Taika Waititi ne renonce jamais à convoquer l'humour absurde des premiers instants passé le tournant crucial de son long-métrage, il reste très présent comme Jojo demeure avant tout un enfant mais il est désormais ponctué d'une gravité bien plus apparente que son petit héros ne peut plus éluder. Devant la révélation d'une réalité terriblement complexe, tout ce qu'il définissait comme noir ou blanc n'a plus lieu d'être et la disparition de ces limites faciles s'incarnera aussi bien dans le destin de superbes personnages comme celui de sa mère (Scarlett Johansson) ou du capitaine K (Sam Rockwell) que dans la subtile liaison de ses sentiments à sa remise en cause au cœur d'un film prônant l'ouverture aux autres face à la haine dominante.

    La filmographie de Taika Waititi nous avait bien sûr permis de déceler très tôt chez lui cette capacité à mettre en lumière cette part d'enfance prompte à bousculer la réalité morose du monde adulte, elle trouve ici avec "Jojo Rabbit" une sorte de paroxysme. Pas seulement dans la démarche risquée de faire rire avec l'atrocité de la guerre (il n'y a que quelques grands noms à y être réellement parvenus cela dit) mais aussi par la volonté de ne jamais perdre de vue ce qu'une telle approche peut véhiculer comme discours pertinent sur le cerveau d'un enfant vampirisé par la pire des propagandes. À dix ans, Jojo Rabbit a réussi à percer la bulle de haine dans laquelle on l'avait emprisonné, espérons que la leçon de tolérance émanant de la réussite du film de Taika Waititi en inspire d'autres -et de tout âge- à suivre le même chemin...
    Yves G.
    Yves G.

    1 498 abonnés 3 516 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 29 janvier 2020
    Allemagne. 1945. La Seconde guerre mondiale est sur le point de se terminer. Jojo (Roman Griffin Davis) a dix ans et pour lui tout est jeu. Il adore porter l'uniforme de la "Deutsches Jungvolk" qui fait subir à la jeunesse allemande un lavage de cerveau afin de l'enrégimenter dans l'effort de guerre. Et il n'a qu'une seule angoisse : ne pas être intégré à cette chaleureuse fraternité dirigée par un capitaine borgne de la Wehrmacht (Sam Rockwell). Pour le rasséréner, Jojo peut compter sur l'amour indéfectible de sa mère (Scarlett Johansson) et sur son ami imaginaire, Adolf Hitler (Taika Waititi).

    "Jojo Rabbit" nous montre la Seconde guerre mondiale, sa violence, son idéologie dévoyée, son antisémitisme idiot à travers les yeux d'un enfant. La perspective n'est pas nouvelle. On ne compte pas les films ou les livres qui ont embrassé le même point de vue, percutant l'innocence de l'enfance au chaos meurtrier de la guerre : "Le Journal d'Anne Franck", "Un sac de billes", "L'Oiseau bariolé", "Requiem pour un massacre", "La Voleuse de livres"… Mais, dans toutes ces oeuvres, le ton était grave, sinon tragique. "Jojo Rabbit" prend le parti de la comédie voire de la farce.

    Traiter la Seconde guerre mondiale par l'ironie n'est pas non plus nouveau. De grands réalisateurs l'ont déjà fait : Chaplin, Lubitsch, Brooks, Tarantino… "La vie est belle" de Roberto Benigni est la référence qui vient la plus spontanément à l'esprit. L'histoire de ce gamin déporté dans un camp de concentration, qui y survit grâce à la loufoquerie déployée par son père, fut un immense succès critique (Grand prix du jury à Cannes, Oscar du meilleur acteur et du meilleur film étranger, César du meilleur film étranger…) et public (plus de dix millions d'entrées en Italie, près de cinq en France…)

    "La vie est belle" réussissait à faire le grand écart entre le rire et les larmes. "Jojo Rabbit" y réussit aussi. Je comprends les critiques qui estiment que, une fois le pitch exposé, le film fait un peu du surplace. Mais la découverte dans la maison de Jojo d'une jeune fille juive hébergée en cachette par sa mère (formidable Thomasin MacKenzie découverte dans "Leave No Trace" et à laquelle on souhaite une brillante carrière) le relance au bon moment.
    Jpleilamylenediego
    Jpleilamylenediego

    3 abonnés 11 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 27 janvier 2020
    Rire du nazisme, sujet ô combien délicat, Roberto Benigni avait réussi le pari en son temps avec la vie est belle. Taika Waititi, avec beaucoup de subtilité, nous emmène dans son voyage au pays de l’horreur ordinaire. Il s’empare du sujet de l’antisémitisme et l’amplifie jusqu’à le rendre absurde. Cela n’est pas sans rappeler quelques passages de Borat de Sacha Baron Cohen. Le résultat vaut vraiment le détour. La scène finale avec la musique dont je tairais le nom est un petit bijou, à l’image d’"Imagine de Lennon" à la fin de la déchirure.
    ConFucAmuS
    ConFucAmuS

    536 abonnés 953 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 25 janvier 2020
    Comme numéro d'équilibriste, on peut difficilement faire plus risqué que ce Jojo Rabbit. Le réalisateur Taika Waititi a beau être aventureux (cf. Vampires en toute intimité, Thor Ragnarok), faire cohabiter humour et Adolf Hitler s'apparente à jongler avec de la nitroglycérine.
    Ce n'est donc pas le but visé ici. Bien que le film soit souvent drôle, il se révèle bien plus sensible et intelligent que prévu. Derrière le conte azimuté du gamin qui s'est choisi le Führer comme copain imaginaire, c'est toute l'horreur d'un système totalitaire que Waititi dénonce. Dans ses pratiques les plus insidieuses : endoctrinement des plus petits, lavage de cerveau et culte de la personnalité,... L'émissaire utilise peut-être la satire mais le message est on ne peut plus clair. En aucune façon Jojo Rabbit ne minimise la tragédie de cette jeunesse broyée par la machine à haine. Elle est rendue d'autant plus cruelle que notre jeune héros à l'esprit formaté va littéralement planter à mesure que ses illusions vont être mises à l'épreuve du réel. Dans tout ce qu'il a pu générer comme horreurs.
    C'est une œuvre difficilement classable, de par son registre qui oscille entre le burlesque et le drame pur. Mais aussi par son discours, plus profond qu'attendu. Il s'exprime aussi bien par le personnage du capitaine Klenzendorf (génial Sam Rockwell) que celui du petit Jojo. J'aimerais d'ailleurs féliciter le jeune comédien Roman Griffin Davis, merveilleux de bout en bout. Tout comme je ne peux oublier les prestations magnifiques de Thomasin McKenzie et Scarlett Johansson.
    Déluré mais jamais déplacé, le film traverse les minutes avec cette insolente humanité qu'il tient avant tout à préserver. Face à la haine, le plus grand champ de bataille reste l'esprit. Waititi livre combat avec humour et sensibilité.
    Pourvu qu'il gagne.
    Théo Pouillet
    Théo Pouillet

    6 abonnés 184 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 24 janvier 2020
    Dans l'ensemble c'est vraiment cool, un humour vraiment présent et qui fonctionne bien, des acteurs qui font leur travail et une réal plutôt propre. Seul point négatif, j'ai un peut l'impression que l'histoire fait du sur-place.
    Cinememories
    Cinememories

    487 abonnés 1 466 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 2 octobre 2021
    Le film rappelle en un temps “La Vie Est Belle” de Roberto Benigni, qui a su insuffler le drame dans un sinistre jeu pour la survie. Mais Taika Waititi mise sur un modèle plus délicat, reposant intégralement sur une satire burlesque, comme Chaplin ou Tarantino ont pu passer par là. Un certain regard vers Wes Anderson se fait sentir sur la structure narrative des premières minutes, qui fonctionnent et qui présageait du bon dans un discours engagé, mais distant, vis-à-vis du fanatisme naziste. Les reprises des Beatles ou encore David Bowie en témoignent. Pourtant, le cinéaste s’égare dans des maladresses que l’on distingue, passé un certain recul, car le film nous invite formellement à prendre position et à changer constamment de point de vue. A travers le héros, nous avons une vision minimaliste d’un enfant et de son obéissance aveugle envers sa patrie, ce qui diffère des principes et l’éducation qu’il reçoit à domicile.

    Souvent prenant, l’humour de Waititi touche, mais ne satisfait pas entièrement, car il existe comme un vide. Sans réel fil rouge, le film se heurte à son propre discours, qui s’use dès l’instant où un incident réforme Johannes Betzler ou Jojo (Roman Griffin Davis) à participer à l’effort de guerre de loin. Et c’est dans cet environnement qu’on le fait évoluer, sous la supervision de sa mère Rosie (Scarlett Johansson) et notamment de son référent, le capitaine K. (Sam Rockwell). Entre tendresse et passion désabusée pour la violence cartoonesque, le petit Jojo finit par confronter le système d’endoctrinement, qui arrache la vertu et l’enfance de bien des individus, que l’on oublie un peu, car souvent, on ne regarde pas plus loin que l’uniforme. On recherche ainsi des symboles fort, pour appuyer la divergence morale que Jojo acquiert au fur et à mesure qu’il en apprend sur les Juifs et c’est justement dans un élan poétique et sincère que le cinéaste trébuche et manque de prendre son sujet au sérieux.

    L’ami imaginaire de Jojo est à la fois un guide spirituel et un démon intérieur à terrasser. L’idée est bonne et promettait bien des échanges qui auraient de quoi faire mûrir l’esprit d’ouverture. Waititi, enfile donc l’uniforme du Führer, Adolf Hitler, mais n’embrasse pas le sentiment de terreur derrière le personnage. Ses apparitions sont d’ailleurs minimes et ne sont pas toujours pertinentes, si ce n’est servir l’intérêt comique, dont il faut parfois laisser passer pour enfin entrer dans le vif du sujet. Mais la présence d’un autre idéal rend justement cette hallucination peut efficace et pertinente, car un seul modèle aurait suffi et ce n’est pas celui du moustachu. Elsa (Thomasin McKenzie) est une Juive rescapée, qui rappelle énormément Anne Frank, sorte d’hommage au fardeau d’un peuple martyr. De plus, elle constitue un catalyseur fraternel et romanesque, chose qui manque éperdument à Jojo, solitaire et peu convaincu des bienfaits du nazisme. Mais ce n’est pas pour autant qu’il est aisé d’en comprendre les nuances et le film semble en réalité s’adresser à un public plus mûr que son protagoniste principal, qui enchaîne les bêtises morales au détriment d’une éducation droite et volée par un Reich rempli de clichés.

    Très loin du prestigieux “The Dictator” de Chaplin, “Jojo Rabbit” se révèle malgré tout être un divertissement habile et intelligent dans ses propos, mais dans la démarche, c’est autre chose. L’émotion est construite selon une narration bien ficelée, mais qui n’aura pas toujours l’impact attendu à l’arrivée. En pensant aux représailles, il faut donc accepter quelques cicatrices pour en apprécier le visage derrière, alors que c’est la conscience le principal sujet. Le récit défile sans doute trop vite par moment ou s’étale sur des représentations que l’on amène afin de combler une transition ou un cahier des charges. Cela se sent et cela a eu des conséquences. Et s’il faut retenir du bon dans ce récit qui éparpillent ses shrapnels, rappelons que c’est l’initiative qui pousse paradoxalement le spectateur à se détacher de l’œuvre et de l’Histoire, afin de trouver les bonnes réponses dans cette guerre qu’il n’a pas connu et dont il n’aimerait pas non plus voir son reflet à la maison. Outre les licornes, les visites SS et la paranoïa décomplexée, le film assume son statut d’observateur alors qu’un acteur se tenait juste là, derrière l’écran, les émotions avec.
    anonyme
    Un visiteur
    5,0
    Publiée le 9 janvier 2020
    Je ne m'attendais pas à une telle qualité dans la réalisation et l'image, l'histoire est touchante et ne vous laissera pas de marbre, un de mes coups de coeur de fin 2019
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