Une comédie où l'on pleure plus que l'on rit, qui n'as d'ailleurs pas grand chose de drôle, ça vous dit, les copains ? Non ? Eh bien, tant pis pour vous, parce que Jojo Rabbit est un chef-d'oeuvre. Si les premières minutes sont un peu malaisantes (un mot qui n'existe pas, mais qui le devrait), et si on ne sait jamais vraiment si on devrait rire ou pas, ce film reste un petit bijou de poésie, de finesse et d'humanité. Le réalisateur néo-zélandais Taïka Waititi signe un film aussi joyeux que boulversant, qui raconte l'histoire
d'un jeune allemand complètement endoctriné, Jojo, de sa mère, Rosie, et de leur amie Elsa, une jeune Juive, qui font face à l'absurdité grotesque, presque comique, de la guerre
avec courage et humanité (la plus part du temps). Plus qu'un film sur la guerre, c'est un film sur la vie, l'enfance, l'amour, la jeunesse, la mort, l'amitié et, plus que tout, l'ouvertement parfois bouleversante à un monde absurde et cruel. Roman Griffin Davis est excellent dans son rôle de petit nazi malmené pour qui on ne peut s'empêcher de sentir de la compassion, Thomasin McKenzie est époustouflante et aurait grave mérité, par exemple, un Oscar, Sam Rockwell est parfait, mais le vrai coup de coeur pour moi était Scarlett Johansson, déchirante, merveilleuse et d'une jeunesse et d'une fraîcheur aussi scandaleuse qu'éternelle. Bourré de moments burlesques comme de moments d'une sensibilité qui devrait être criminelle (
la scène où Jojo essaye de faire les lacets de sa mère, la scène où Sam Rockwell débarque en costume de guerre hybride costume de superhéro ...
), Jojo Rabbit est une merveille, un miracle d'un film, qui dénonce la futilité de la guerre et montre combien un brin de gentillesse et d'humanité peuvent aller loin dans ce monde barbare.