Jeunesse aux coeurs ardents est une sorte d’hommage rendu aux anciens combattants, et les valeurs militaires vantées auprès de la jeunesse. Cheyenne Carron explique pourquoi elle a décidé d'aborder un tel sujet : "Eh bien, la Légion, je voulais moi-même m’y engager lorsque j’avais 16 ans. Lorsque j’étais jeune ça représentait mon idéal. Je pouvais y trouver une famille, changer de nom, servir mon drapeau, car en tant que pupille de l’Etat, ça avait un sens pour moi. Mais finalement mon parcours a été différent, je suis montée à Paris et j’ai fait des films. Je savais d’ailleurs qu’un jour je ferai un film qui rendrait hommage aux soldats. A la mort de mon voisin, Pierre Schoendoerffer, j’ai commencé à écrire ce scénario qui parle de transmission entre un ancien et un jeune qui s’engage, puis j’ai mis le scénario de côté pour qu’il mature, j’ai alors réalisé La Morsure des Dieux, puis j’ai repris le cours de mon histoire et j’ai tourné le film en août 2017."
Il y a dans Jeunesse aux coeurs ardents de véritables anciens combattants. Cheyenne Carron les a rencontrés par le biais d’associations d’anciens combattants et leur a expliqué son projet et son parcours. La réalisatrice se rappelle : "J’ai parfois dû rencontrer plusieurs fois certains d’entre eux, car ces hommes ne donnent pas si facilement leur confiance. Mais une fois qu’ils m’ont donné leur accord, alors ils ont été avec moi à 100%. Vous savez, j’ai vécu des moments très forts. Certains avaient fait l’Indochine, et semblaient très marqués par cette guerre pourtant si lointaine… J’ai été très touchée par leur témoignage."
Le personnage principal de Jeunesse aux coeurs ardents, David, accompagne Adam, un ami, dans la cour d’honneur des Invalides. Ils se postent tous les deux devant la statue de Napoléon. Alors Adam lui parle de l’admiration "pour ces grands hommes", de son héritage, mais aussi de grandes figures guerrières africaines, comme le Roi Samory Touré. Cheyenne Carron confie : "Les jeunes ont besoin d’avoir des héros. Adam va vers Napoléon et David admire un ancien de la Légion. Chacun se choisit ses mythes, ses références, ses socles en quelque sorte. Il me semble que lorsqu’on est adolescent, on est attiré par la beauté, la force, la grandeur, je sais que ça peut paraît primaire pour le bourgeois cultivé, mais c’est comme ça. En tout cas, c’était comme ça pour ma jeunesse, celle de mes amis, et celle du héros de mon film."