Une comédie qui va droit dans le cœur et qui ne fait pas dans la dentelle.
Pas de sacrifice non plus de la part de Pierre Jolivet (Je crois que je l'aime) qui se délecte, avec une cruauté enjouée,de se moquer de la société actuelle (malheureusement), décrite à merveille dans le film. En cela, une jolie comédie sociale, parfois acide (des poncifs d'humour bien trouvés), qui parvient à retranscrire avec brio le désarroi et la peur d'une petite entreprise de se retrouver dans la panade : en gros, de se faire racketter par son assureur lui-même. Pas mal quand même, non ? Surtout quand il s'agit de François Berléand. Oui, François ! D'ailleurs, il reçut un César l'année suivante pour ce rôle qui lui va comme un gant (c'est le cas de le dire !). Aucune trace. Tiens dont ! Ce César, c'est le seul de sa carrière : celui du meilleur acteur dans un second rôle. Toutes mes félicitations ! A ses côtés et livrant tous un rôle de composition (dont Berléand lui-même), un casting d'une efficacité rare : Lindon (déjà vu dans La crise de Serreau, film pour lequel il connut la gloire), croustillant, Zem (Indigènes, Mauvaise foi), inratable, Zabou (aussi à l'aise derrière (Je l'aimais) que devant (Cuisine et dépendances du couple Jaoui/Bacri) la caméra), pétillante et croustillante, Yoann Denaive (Philippe Claudel l'engagera pour les besoins de Je vais bien ne t'en fais pas) et Anne Le Ny (réalisatrice de Cornouaille, elle nous a embrasé furtivement dans Intouchables), détestable à souhait. Ils sont vraiment tous parfaits dans leurs rôles !
Avec, en prime, la braise qui colle à la pépite, la musique d'Alain Bashung qu'on écoute jusqu'à la fin (du générique bien sûr !) car elle vaut, à elle seule, la peine de regarder Ma petite entreprise.
Pierre Jolivet signe ici une satire sociale bien cadré doté d'interprètes en or. Et ça, j'adore !
Voulez-vous vous consumer à petit feu amis spectateurs ?