Vu et avis le 20181127
Très bien, je n ai pas grand chose à lui reprocher.
Les rares reproches que j ai à faire, j’ai senti trop souvent des flottement dans le jeu des acteurs, des hésitations. Le film aurait gagné souvent à avoir une direction d acteur plus contraignante, en tout cas pour les 4 adolescents.
Le son m a semblé moyen. Sûrement trop de prise de son directe. Par exemple, la première fois qu ils louent les quads, tout le son est monté pour donner l idée de la jeunesse, de la jovialité mais c’ est trop, on en vient à espérer la fin de la scène que le niveau sonore redevienne acceptable. Il y a une surenchère entre les voix et la musique et au final rien n est bien distinct. De mon point de vue, il y a bien trop de sons, de dialogues indiscernables.
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C est les deux principaux reproches que je fais au film. J ai beaucoup apprécié la discrétion dans la réalisation. Lorsque j ai été attentif au cadrage, j ai d’à chaque fois vu de la caméra à l épaule stable. Pas d esbroufe dans l image. Par exemple la première fois qu ils prennent le bateau, je garde un certain souvenir d une image très élégamment composée. On les voit depuis la hauteur d une colline. En haut de l image l horizon avec l immensité de la mer vide du moindre bateau. En bas à droite, la hauteur où est placée la caméra. La hauteur forme une diagonale du milieu à droite vers le milieu en bas de l image. En contre plongée et second plan la plage avec les jeunes, à gauche a mis hauteur de la plage encore de l eau. Dans mon souvenir, l image ressemble a peu près à cela. Plusieurs profondeurs, plusieurs couleurs, plusieurs paysages, élégance de la sérénité discrète. Une jolie image belle par sa discrétion.
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Le film tient beaucoup de sa réussite à cela, élégance et discrétion mais aussi richesse et confiance en soi. Tout ce qui m’a plu chez le beau père. Il souhaite honorer sa femme mais n ose pas le faire trop ouvertement pour ménager sa belle-fille. C'est peut-être moi, mais en sortant du film, j'ai pensé au père dans Girl et j'y ai vu un parallèle : le passé entre père et enfant qui n'est pas spécifié. Elena fait à un moment allusion au conflit qu'elle a avec son beau-père, mais il ne se répète pas à l'image. Dans Girl, on n'a pas les discussions entre le fils et son père au propos de son désir de changer de sexe, et ce n'est pas nécessaire puisque le résultat rend cette explication caduque. Là c'est pareil, le conflit père - belle fille n'est pas explicité, on a le résultat, elle arrive avec beaucoup de résistance, d'appréhension envers cet homme. Et lui fait ce qu'il peut avec la situation.Il reste digne, essaie de respecter sa belle fille, mais dit (sans colère, ni reproche, ni dérobade) qu'il pense autrement. Une position très réussie.
Une belle opposition entre la fougue de la jeunesse qui veut tout bousculer, qui a du mal à admettre que d'autres puissent avoir un avis différent, leur raison de penser autrement. Le beau-père est pragmatique, déjà il n'est pas le père mais le beau père, on apprend sur la fin pourquoi il n'a pas pu épouser la mère d'Elena. On voit bien cela au commissariat, entre le jeune qui s'énerve parce que quelqu'un nie ce qui lui semble l'évidence, et le beau père qui pragmatique dit, peu importe, on peut trouver un terrain d'entente, un contournement et le reste n'importe pas.